Critique : Ringer 1.11

Le 09 février 2012 à 04:18  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode de reprise correct qui propose des scènes intéressantes, mais souffre pour conclure certaines mauvaises idées de la mi-saison.
Par sephja

Critique : Ringer 1.11

~ 7 minutes de lecture
Un épisode de reprise correct qui propose des scènes intéressantes, mais souffre pour conclure certaines mauvaises idées de la mi-saison.
Par sephja

Siobhan / Bridget 

Alors que Siobhan vient de débarquer à New-York, elle entre dans le bureau d'Andrew pour récupérer quelques informations financières sur l'ordinateur de sa compagnie. Pendant ce temps, Bridget fait la connaissance de Greer Sheridan, une ancienne amie de sa jumelle avec qui elle était en froid depuis plusieurs années, la poussant à vouloir aider son association caritative. Et Machado revient à New-York pour enquêter sur le meurtre de Gemma et de Charlie Young.

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  les premiers pas intéressants de Siobhan qui place la série sur le fil 
  •  l'intrigue de Bridget en souffrance
  •  la conclusion poussive de la storyline de Juliet
  •  une reprise maladroite, mais qui éveille l'intérêt 

 

 

Un nouveau point de vue 

Après une première moitié de saison centrée sur Bridget, cet épisode a le mérite de se placer du point de vue de Siobhan durant quelques scènes, celle-ci venant semer le bazar dans un mensonge de plus en plus crédible. Le plus touché va être Henry, troublé par la mort étrange de Gemma et la découverte des empreintes de Bridget Kelly sur l'arme du crime. L'affection sincère que semble lui porter son ancienne maîtresse vient créer le trouble chez les deux anciens amants, obligeant celle-ci à se dévoiler un peu. 

Si l'intrigue est intéressante, confirmant les qualités esthétiques du show concernant le décor et les costumes, le scénario joue fréquemment avec le feu en se servant de cette jumelle mystérieuse à des fins légèrement publicitaires. En effet, chaque coupure est marquée par sa scène Siobhan, suivie d'un rétropédalage grossier qui apparaît comme un tic détestable qui nuit à la crédibilité de l'intrigue. Des tics de mise en scène regrettables surtout que le personnage possède un vrai potentiel et amène une saveur particulière à la série, même si les raisons de son escapade parisienne restent très confuses.

L'ensemble est élégant, intéressant, mais encore trop artificiel pour convaincre vraiment, ne chassant pas l'idée de scénaristes qui cherchent à créer des effets théâtraux un peu trop appuyés, quitte à nuire à la crédibilité de l'ensemble. On est très loin de la Siobhan glaciale et manipulatrice du début de saison, explorant petit à petit un personnage intriguant qui méritait pleinement de profiter de plus d'exposition.

 

Le changement dans la continuité 

Pendant que sa soeur arrive et sème le désordre dans son dos, Bridget continue de vivre une vie de princesse avec Andrew, l'épisode reposant beaucoup sur sa rencontre avec Greer, une ancienne amie de Siobhan. La série revient alors dans une structure assez classique, Bridget essayant de gagner l'amitié de cette femme pour mieux en apprendre sur sa jumelle. La storyline est moyennement crédible et doit beaucoup à la qualité du duo Sarah Michelle Gellar - Mädchen Amick, les deux comédiennes parvenant à faire passer la pilule d'une amitié un peu trop facile.

La crédibilité devient le problème de Ringer qui montre à plusieurs reprises un manque de maîtrise dans l'écriture moyennement rassurant. Ainsi, le plan de Siobhan reste particulièrement confus et certaines associations tirées par les cheveux, comme cette histoire de message sur l'enveloppe qui peine à prendre du sens. Ecrit de manière un peu trop anarchique, la série donne l'impression par moment de se contredire elle-même, ne parvenant pas à effacer le mauvais souvenir du final poussif du final de mi-saison.

Un épisode qui relance l'intrigue avec plus ou moins de réussite, évacuant certains éléments avec une adresse discutable, en particulier les conséquences du meurtre de Charlie. Le retour de Machado est lui aussi un peu prémédité, donnant la sensation que les scénaristes n'ont pas du tout envie d'explorer la piste Bodaway pour le moment. Mais le point le plus grossier reste l'histoire de Juliet, avec une storyline partie dans la pire des directions et que les scénaristes vont peiner à conclure. 

 

 

Une histoire invendable

Le cas de Juliet est symptomatique des problèmes de Ringer, l'épisode précédent s'étant achevé avec l'accusation de viol du professeur Carpenter. Tout dans cette idée était désastreux et les scénaristes vont clairement s'efforcer durant cet épisode de se débarrasser de cette mauvaise inspiration. Pour cela, deux stratégies se proposaient à eux : faire de Juliet une menteuse en appuyant son côté adolescente énervante ou justifier ce crime en faisant de cet enseignant un monstre pervers, entraînant la plus belle erreur de casting qui soit, Jason Dohring ne correspondant pas du tout à ce profil de personnage. 

Dans le but de ne pas détruire totalement le personnage de Zoe Deutsch, les scénaristes font le choix de la seconde option, tout en restant suffisamment flou pour se permettre la possibilité d'un nouveau rétropédalage aux conséquences plus que désastreuses. De toute façon, cette histoire de viol n'a jamais eu la moindre crédibilité et sert surtout à éliminer le pan scolaire de l'intrigue, plombant en partie l'épisode. Le final vient clore, espérons-le, une intrigue malvenue qui n'avait clairement pas sa place dans ce show et manque totalement sa cible, grillant en grande partie un personnage pas vraiment intéressant. 

Pas assez maîtrisé et manquant d'une mythologie forte qui dresse un vrai cadre narratif, le scénario abuse des effets théâtraux pour masquer une difficulté à se reprendre en main. Heureusement, certains personnages comme Machado ou Siobhan semblent évoluer dans le bon sens pour pouvoir réorienter la série dans une nouvelle direction et la sortir de l'impasse. 

 

La nécessité du renouveau 

Pour Ringer, le besoin du renouveau n'a jamais été aussi flagrant que dans cet épisode, l'intrigue de Bridget arrivant clairement en fin de cycle. L'idée de recentrer le récit sur Siobhan parait judicieux et permet surtout d'explorer des pans jusqu'ici délaissés du scénario tout en redonnant une place importante à Machado. L'intrigue de Juliet est en tout cas la preuve que les scénaristes ont trop tirés sur la corde du côté du couple Martin et gagnerait à s'intéresser plus à l'autre face du show pour retrouver un second souffle. 

En conclusion, un épisode irrégulier que cherche avant tout à se débarrasser des mauvaises orientations prises par le final de mi-saison du mois de décembre. Peu convaincant du point de vue de Bridget, le scénario gagne en intensité dès qu'il se concentre sur sa soeur jumelle, prouvant qu'il dispose encore de nombreuses ressources à exploiter. Une progression hiératique et inégale pour une série qui gâche de nombreuses cartouches, avec par exemple l'utilisation très discutable  de Jason Dohring et l'absence totale de Jaime Murray, laissant l'impression d'un show ambitieux qui gaspille une bonne partie de son potentiel par son manque de structure à long terme. 

 

J'aime : 

  •  les scènes avec Siobhan sont intéressantes 
  •  la progression de l'enquête de Machado 
  •  les séquences entre Henry et son ancienne maîtresse 

 

Je n'aime pas : 

  •  les coups de théâtre publicitaires et le rétropédalage des auteurs aussitôt après
  •  l'intrigue de Juliet 
  •  l'amitié un peu trop facile entre Bridget et Greer 

 

Note : 12 / 20 

Un épisode de reprise qui paye le prix des fautes passées, offrant une intrigue autour de Bridget pas vraiment convaincante, surtout concernant le "viol" de Juliet. Heureusement, la partie Siobhan et Machado est bien mieux pensée, excepté l'abus des coups de théâtres artificiels servant à marquer avant tout  les coupures publicitaires.

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12.12
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