Critique : Ringer 1.18

Le 22 mars 2012 à 10:06  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct qui doit beaucoup à la qualité de ses personnages secondaires.
Par sephja

Critique : Ringer 1.18

~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct qui doit beaucoup à la qualité de ses personnages secondaires.
Par sephja

Henry, Machado, Solomon et les autres 

Andrew est entre la vie et la mort, victime du coup de feu qui visait Bridget, le tueur ayant réussi à s'enfuir malgré les efforts de Machado qui n'a finalement réussi qu'à lui arracher une mystérieuse carte de tarot. Rejoignant son père à l'hôpital, Juliet appelle Henry qui commence alors à se poser des questions concernant les vraies intentions de Siobhan envers sa soeur jumelle. De son côté, le FBI choisit de s'intéresser de plus près à Olivia Charles et Malcolm Ward qui semble avoir totalement disparu tous les deux.

 

Résumé de la critique

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  Machado toujours impeccable 
  •  Henry en personnage "couteau suisse" 
  •  Juliet toujours aussi consternante 
  •  un épisode qui lance correctement les derniers épisodes 

 

 

L'épisode des seconds rôles 

Pour cet épisode, Bridget est bloquée au chevet d'Andrew à l'hôpital, les scénaristes sont donc contraint d'utiliser les personnages secondaires pour apporter un peu de clarté dans une situation terriblement confuse. Pour cela, les scénaristes possèdent un élément fort, l'agent Machado qui va montrer une nouvelle fois toute sa volonté et son acharnement, sa lucidité permettant de clarifier quelques zones d'ombre du scénario. Nelson Carbonell fait clairement la différence, ces scènes amenant un sentiment de stabilité dont Ringer manquait profondément, dernier personnage à posséder une once de crédibilité. 

Après avoir laissé l'impression de vouloir délaisser la storyline de Macawi au profit de celle de Martin/Charles, les scénaristes vont profiter de Victor pour s'efforcer de reconnecter les deux. L'ensemble est assez tiré par les cheveux, mais la force de conviction et de persuasion de l'agent du FBI suffit à se prendre au jeu de cette histoire saugrenue de fausse blanchisserie. Une idée particulièrement étrange qui parvient à passer, mais confirme encore le côté très artificiel de la progression du  scénario de Ringer qui peine encore à faire preuve d'une véritable cohérence. 

Le twist final de ce point de vue est peu convaincant, mais semble réorienter l'intrigue vers une histoire plus crédible que le récit des magouilles de Martin/Charles. Dernier personnage pilier à tenir la série sur ses épaules, Machado est une nouvelle fois le point fort de cet épisode, au centre des meilleures scènes et encore préservé de la tendance de l'équipe créative à multiplier les changements brutaux de caractère.

 

Le syndrome de la girouette 

Certes, cela peut paraître méchant au premier abord d'associer Henry au terme de girouette, mais le mot s'applique parfaitement à la destinée de ce personnage trimbalé dans tous les sens par des scénaristes à l'humeur changeante. Saluons au passage la qualité du jeu de Kristoffer Polaha qui parvient à proposer une interprétation de qualité malgré les nombreux changements d'écriture concernant son personnage. Dans cet épisode, ce manque de stabilité va être particulièrement flagrant, passant de la méfiance envers Siobhan au sentiment inverse, suivant la marche forcée d'un scénario hésitant. 

Maillon central de l'histoire, sa place est devenu difficile à tenir, seul lien entre tous les personnages de la série, que ce soit Malcolm, les deux jumelles, A Olivia et même Tyler. Le flashback entre les deux hommes est d'ailleurs assez énorme, nouvelle preuve de la mauvaise habitude prise par les auteurs de jouer à réécrire leur histoire dès que cela leur semble nécessaire. Mais le plus agaçant reste la manie de l'équipe créative de vouloir laisser croire à la possibilité d'une retrouvaille entre les deux jumelles, l'arrivée de Siobhan à l'hôpital ne servant finalement pas à grand-chose. 

Continuant de crier au loup en laissant croire à de possibles révélations, les scénaristes de Ringer utilisent une nouvelle fois Henry à la manière d'une girouette, tournant au gré de leur inspiration. Et, pour reprendre mon propos de départ, la performance de son interprète n'en est que plus respectable, tenant le choc là où Zoe Deutch va de nouveau perdre pied, subissant un nouveau retournement de situation pathétique concernant sa relation avec sa mère.

 

 

Le tempo d'une révélation 

Il m'est souvent arrivé de comparer Ringer à Revenge, deux soaps feuilletonnants et ambitieux où les maladresses de l'une décevait face à la belle maîtrise de l'autre. De même, The Lying Game, malgré les ratages d'un début de saison poussif, aura réussi jusqu'au bout à faire preuve d'une vraie cohérence, évitant de s'égarer trop longtemps dans des directions inutiles. En début de saison, une de mes critiques avait souligné mon enthousiasme face à l'acharnement des scénaristes de Ringer à vouloir rendre crédible même les situations les plus grotesques.

Cette confiance, voire même cette arrogance des premiers temps, n'a pas résisté à cette histoire de viol ridicule qui a définitivement détruit le personnage de Juliet. L'intrigue avec Catherine et le récit de sa disparition apparaissent comme un nouveau rebondissement dans une storyline qui en aura compté beaucoup trop, offrant un début de conclusion tardif et cruellement pathétique. En repoussant les révélations et en jouant la montre de force dans cette deuxième moitié de saison, Ringer a fini par lasser, marquant la vraie différence avec l'exemple de belle réussite que représente Revenge.

Pour résumer, Juliet a enfin des états d'âme maintenant que son père est à l'hôpital, se voyant comme la responsable de ce chaos. Irresponsable, capricieuse et peu dégourdie, la jeune femme sera lentement devenue le boulet de la série, une position due aux hésitations des scénaristes qui auront trop tardé avant de faire le choix de la révélation la concernant, la transformant en la complice de Catherine. Si les secrets peuvent être la force d'une série, les mensonges deviennent vite un poison, tuant lentement le peu d'empathie du spectateur envers certains personnages. 

 

Un épisode meilleur sans être satisfaisant 

Difficile de juger cet épisode tant je m'attendais au pire après le twist du précédent, marquant une nouvelle étape dans la tentative du show pour se décrédibiliser pour de bon. Grâce à la présence de Machado dans le premier acte, l'épisode évite la catastrophe, fournissant même un divertissement plutôt plaisant, retrouvant une part de la crédibilité qu'elle avait peu à peu perdue. Sans réussir à guérir de ses blessures, le show abandonne son tic du twist final au profit d'une conclusion certes moins spectaculaire, mais plus prometteuse à l'approche de la conclusion de cette saison. 

Au final, un épisode correct qui doit beaucoup à sa galerie de seconds rôles comme Machado et Henry, servant de pivots entre les différents pans de l'intrigue. Toujours aussi intense dans son investigation, l'agent du FBI sert à donner de la clarté dans un scénario assez confus et plutôt nébuleux. Sans générer de véritable enthousiasme, Ringer retrouve grâce à la qualité de ces seconds rôles un socle solide, dernière bouée de sauvetage pour un show toujours aussi inégal. 

 

J'aime : 

  •  la storyline de Machado 
  •  l'histoire d'Henry 
  •  le personnage de Solomon

 

Je n'aime pas : 

  •  l'arrivée inutile de Siobhan à l'hôpital 
  •  l'histoire de Juliet et Catherine 
  •  le manque de maîtrise des scénaristes 

 

Note : 12 / 20 

Un bon épisode de Ringer grâce à ses personnages secondaires comme Machado ou Henry qui font avancer l'intrigue et amènent de bonnes révélations. Par contre, l'idée de la blanchisserie est à l'image de cette fin de saison, à la limite du ridicule, mais tenue en vie par la qualité du casting.  

L'auteur

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