Pas Cap'
Je sens qu'avec un nom comme ça, cette série va me permettre de trouver pleins de noms de chapitres remplis de calembours et autres jeux de mots de hauts vols. Par contre, il va m'être difficile de remplir une ou plusieurs pages de texte sur le contenu futur à première vue et je m'en vais vous conter pourquoi.
The Cape, c'est l'histoire d'un homme qui est avant tout « just a cop ». Voilà une phrase que je n'ai jamais entendu dans la bouche d'un policier Américain, ni aucune variante d'ailleurs (just a man, just a fireman, etc...). On peut donc dire que ça tombe bien parce que ce gentil policier nous répète cette phrase deux fois en un épisode. Bref cet homme, vous l'aurez compris même si vous avec fait Anglais 7eme langue, est juste un flic, mais attention... Un très très gentil flic. Bon père de famille, qui dort avec son fils quand celui-ci fait des cauchemar et qui reçoit de ce dernier des « I love you » après avoir cogné dans un sac de frappe. Bon policier qui n'hésite pas une seule seconde à risquer sa vie pour venir en aide à son chef au risque de devoir surfer sur une portière poussé par le souffle d'une explosion.
Cet homme dont on ne se risquerait absolument pas à dire qu'il représente le modèle américain, se fait prendre pour le dindon de la farce quand un autre homme très méchant, costumé, dénommé The Chess et accessoirement patron d'une grande compagnie (Lex Luthor en costume), le fait passer pour lui-même (le méchant hein). Laissé pour mort, parce que dans ce monde là, on ne vérifie jamais la présence d'un cadavre dans une explosion, notre gentil modèle est recueilli par une troupe de cirque qu'il amadoue avec une carte magnétique (si vous ne comprenez rien, c'est que vous n'avez pas vu l'épisode). Comme la troupe de cirque aime l'argent, elle accepte de croire que le gentil est vraiment gentil et chaque membre de la troupe va lui apprendre un tour. Le chef lui explique comment disparaître dans un nuage de fumée et ce qu'il peut faire avec une cape élastique faite en soie d'araignée, un autre lui apprends a hypnotiser, le nain lui fait la bagarre, tout ça tout ça... En l'espace d'un seul épisode de 46 minutes, The Cape est né, mais il n'est pas encore très sur de lui et quand il va voir son fils, il ne peut retenir une petite larme très gerb.. touchante.
Cap par exemple.
Oui, le dernier jeu de mot est tiré par les cheveux, voir carrément scalpé, mais j'assume. Vous l'aurez compris via mon résumé légèrement condescendant, The Cape ne joue pas la carte de l'originalité. D'ailleurs, je n'ai pas encore réussi à définir quelle carte The Cape souhaite jouer. Je prie pour que ce ne soit pas sérieux et je suis à 95% sur que ça ne l'est pas. J'aurais surement apprécié de grosses onomatopées pendant les combats mais ça a déjà été utilisé avec un autre mec qui s'habille en noir, porte des capes et agit la nuit. Si donc ce n'est pas sérieux, je veux bien rentrer dans le délire mais il va falloir assumer le ridicule jusqu'au bout.
Ouvrons ensemble le manuel du scénariste d'histoire de super héros. Vous prenez un homme aux nobles intentions. Vous le mettez dans un environnement en complète opposition avec lui. A la suite d'un événement quelconque, vous lui donnez de la volonté et éventuellement un pouvoir ou un accessoire. Surtout, n'oubliez pas de lui opposer un méchant aussi méchant que lui est gentil. Une fois que vous avez tout ça, vous passez un bon moment a l'entrainer, parce que le spectateur aime voir des entrainements. Enfin, une fois qu'il a « level up » suffisamment, vous le confrontez au méchant en faisant en sorte que le spectateur ne sache pas vraiment si le méchant est mort à la fin et voilà, c'est prêt, vous pouvez servir. Si le public en redemande, vu que la phase « entrainement » sera déjà usée, vous pourrez varier avec « la remise en question du héros », « le héros tombe amoureux », « le héros tombe sur plus fort que lui mais comme il vient de perdre quelqu'un de cher, il est en colère donc il devient plus fort ». Malheureusement, une fois que l'on a épuisé tout ça, si on est pas dans un film ou un comics, il est temps de s'arrêter au risque d'être barbant.
Captivant.
Ce premier épisode reprends donc tous les ingrédient du super héros sans vraiment se prendre au sérieux ce qui est un bon point. Mais, car il y a un gros mais, je doute fort du potentiel de la série sur la durée, car une fois la phase d'entrainement passée, le soufflé retombe doucement dés la fin de l'épisode. Je n'ai pas encore regardé le deuxième épisode car je ne voulais fonder ma critique que sur le pilote pour l'instant, et sauf idée révolutionnaire, m'est avis que The Cape finira sa carrière en 2011. Batman, Superman Spiderman et tous les autres ont encore de beaux jours devant eux, et ce tant que leurs concurrents continueront de se comporter comme des ersatz.
Pour conclure, parlons un peu de la forme qui n'a rien a envier au fond. Une photographie propre sans originalité, tout comme la réalisation, la bande son et les effets spéciaux. C'est sympa, mais pour un pilote, c'est inquiétant. Allez, la moyenne pour encourager a mieux faire.
Ce que j'ai aimé :
- Ça ne se prend pas au sérieux
- L'entrainement
Ce que je n'ai pas aimé :
- Aucune originalité
- C'est plat
- C'est juste propre techniquement... pour un pilote.
Note : 11/20