Cap-able.
L'audace et l'originalité sont deux notions à la fois proches et éloignées. Un scénariste peut audacieusement miser sur un concept original en brisant les codes et en s'aventurant en terre inconnue, avec pour seul guide l'espoir de créer un genre ou simplement d'être compris. Il peut également miser sur un concept mille fois exploité espérant créer - dans un monde qui a tout vu et tout entendu - ce petit nous-ne-savons-quoi de captivant. Ce deuxième cas est tout aussi audacieux que le premier car il suppose de se soumettre aux préjugés désabusés des critiques de geeks blasés comme moi.
The Cape nous livre un second épisode affublé d'un message a prendre sur plusieurs niveaux. « Quand on veut on peut » peut-on lire en filigrane derrière chaque scène et dialogue. Ce héros qui n'a comme seul pouvoir que sa volonté de progresser représente on ne peut mieux les ambitions de cette série. Après un premier épisode aussi maladroit qu'un apprenti enchanteur de chez Disney, ce second opus ose et s'affirme aussi bien techniquement que scénaristiquement en jouant sur les travellings et la photographie, en s'appropriant un univers sombre et légèrement cyber punk épuisé par les utilisations plus ou moins abusives qu'ont put en faire les auteurs de ces trois dernières décennies. The Cape cherche à s'imposer dans le lieu commun en montrant que la maxime voulant qu'on fisse les meilleures soupes dans les vieilles casseroles s'applique également à la série TV. N'allez pas croire que je m'enflamme pour autant sur cette série qui a désormais tout a prouver ! Je suis simplement surpris d'avoir ressenti des choses positives pendant cet épisode, ces petits frissons d'excitation sortis tout droit de mon enfance devant mes dessins animés préférés. En fait, The Cape c'est peut-être une bonne BD.
"You have no idea what i'm cape-able of"
Un Cape a franchir.
Deux épisode, c'est peu pour jauger la qualité d'une série. Ceci étant dit, l'arc narratif qui se conclut avec ce deuxième épisode est à considérer dans son ensemble ce qui me fait dire que le fait d'avoir découpé ce pilote en deux n'était pas une bonne idée. Mais les voies du marketing et de la diffusion télévisuelle étant impénétrables, je me garderais d'imputer cette erreur à cette série. Nous pouvons désormais ranger nos manuels du super héros tout en gardant les codes de cet univers en tête pour les conjuguer avec nos attentes envers une série TV qui n'a d'autre but que de nous divertir. Le public veut un héros auquel il peut s'identifier, attachant et qui évolue au fil des épisodes et The Cape suit cette voie. Cet épisode nous sert une deuxième portion d'entrainement et nous fait souffrir avec Vince. Il nous livre à l'instar du premier un découpage de comics/manga en titrant chaque épisode de 15 minutes ainsi que des plans et des mimiques de méchant mégalomanes à la Marvel ( le moment ou Peter Flemming joue avec les hologrammes est tellement ridicule tout en étant parfaitement assumé qu'il passe comme une lettre à la poste) qui caressent délicatement le geek qui sommeil plus ou moins profondément en chacun de nous.
Les personnages secondaires prennent plus de consistances pour certain et on discerne désormais le rôle que chacun va jouer dans l'histoire. Je suis d'ailleurs content de constater que le cirque a été mis de coté dans cet épisode et que le contre-jeu (l'environnement) ne serve qu'a mettre en valeur le héros. Il est en effet difficile de créer un personnage principal qui ne soit jamais éclipsé par ses acolytes et la mise en valeur de Vince Faraday se ressent dans chaque scène, qu'il soit présent ou non.
Au rayon des méchant, Peter Flemming ressemble a un mélange entre Lex Luthor et le Joker. Aussi fragile que redoutable, ce personnage pourrait se révéler complexe et intéressant si son histoire est bien traitée (en espérant toutefois qu'elle existe). L'apparition d'une organisation secrète de tueur, le « Tarot » augure d'une manne infinie de méchant plus ou moins retors et la première occurrence de sbire maléfique a sortir de cette bad-team – Cain - s'en sort très bien, même si ce personnage est un cliché ambulant.
Un méchant qui a un regard de méchant, un sourire de méchant et des ambitions de méchant
Cap-heu...
Bon, je n'ai pas réussi a trouver un titre pour ce troisième paragraphe, désolé. En tout cas, The Cape pourrait être une bonne surprise si la série continue de s'assumer et de s'affirmer comme elle l'a fait dans ce deuxième épisode. Il faudra a l'avenir doser les évolutions du héros pour ne pas griller toutes les cartouches de l'inventivité des scénaristes, tout en développant en profondeur la dualité entre le grand méchant et le grand gentil et leurs histoires respectives. Si ces conditions sont réunies et que les sous-méchants hauts en couleurs se succèdent, The Cape n'en deviendra pas pour autant un chef d'œuvre, mais une série très sympa, légère et surtout, divertissante. Malgré tout, méfions-nous toujours de la suite car même si ce premier arc est bien traité, la lassitude peut très vite arriver dans le monde des super héros, surtout si la créativité diminue. Vous me direz que c'est le cas de n'importe quel série, mais quand on s'attaque à l'enfant qui sommeil en chacun de nous, il faut se montrer autant, si ce n'est plus imaginatif que lui pour le satisfaire. Rendez-vous le 17 janvier pour en avoir le cœur net.
PPABM
Ce que j'ai aimé :
- Le héros devient attachant
- Les personnages secondaires sont plus en retrait
- Le méchant est intéressant
- Le sbire du méchant
- Le ton léger de la série, qui est malgré tout mis en scène de manière très propre
- L'entrainement 2
Ce que j'ai moins aimé :
- Même si c'est assumé, c'est vraiment cliché
- Le terrain sur lequel s'aventure la série me semble risqué.
Note : 15/20