OMG!
Si vous aimez les lieux communs, les phrases toutes faites, les maximes usées jusqu'à la moelle et l'héroïsme guimauve de cours de récré, vous allez être servi. Jusque là, j'ai fait tout mon possible pour être conciliant et encourageant, me disant qu'après tout cette série ne jouait pas la carte du sérieux et du réalisme. J'ai fait taire mon esprit critique quant à la naïveté de The Cape en invoquant l'erreur de jeunesse quand une scène me paraissait tirée par les cheveux. Malheureusement, ce troisième épisode confirme bien des craintes tout en infirmant tous les espoirs. Cette série verse désormais dans le ridicule et joue sur le registre facile de la série B ou Z sans pour autant parvenir à nous arracher la moindre esquisse de sourire.
Avant tout, il convient de nous intéresser au scénario qui ne semble pas avoir été écrit... tout court. J'ai eu la désagréable impression durant tout l'épisode qu'un petit garçon à l'imagination débordante me racontait une histoire avec ses mots à lui, y compris dans la retranscription des dialogues. « Et alors là, le méchant vole sa cape a The Cape et il lui attrape la main avec. Mais le gentil, il tire la cape et il l'entoure autour du cou du méchant qui s'étouffe. Après, le héros part sans se retourner entouré de lumière. » Je ne pense pas exagérer. Je n'ai peut-être rien compris à l'art du ridicule et pourtant, croyez-moi, je sais apprécier ce genre quand j'y entrevois la moindre once de satire. Éclairez-moi, vous avez compris autre chose?
Parfois, on se fourvoie au travers de notre propre esprit critique, on cherche désespérément le message, on oublie le principal attrait du divertissement populaire à savoir l'amusement pur et simple. Si c'est sur ce registre qu'a surfé l'épisode, je ne m'y suis pas retrouvé, même en le regardant différemment et sous tous ses angles y compris celui du comics adapté tel quel et sans personnalisation. The Cape est vraiment une mauvaise bande dessinée.
Un bain de sang........(sic)
WTF!
« N'oublie pas que ce n'est pas la cape qui te porte, mais que c'est toi qui porte la cape. » Si seulement cette phrase était la seule de l'épisode ou encore si on avait placé des rires enregistrés après chaque répliques aussi percutante que celle-ci, j'aurais pu trouver cela simplement désuet et médiocre mais non, le ridicule va bien au delà de ça et dépasse allègrement l'entendement du vaudeville de bas quartier. Je m'attendais à entendre à tout moment un « ciel! Un méchant » sur chaque scène! En nettoyant l'épisode de toutes ses imperfections scandaleuses on obtiendrait un générique dont la musique n'a absolument rien d'entrainant.
Le pré-générique annonçait pourtant quelque chose d'intéressant avec Thomas Kretschmann alias Gregore en as de l'évasion. Le fait également d'ouvrir une intrigue sur l'origine de la cape, puis de celle de Max pouvait potentiellement éveiller la curiosité. Malgré cela, une fois les intrigues lancées, on s'en désolidarise pour laisser libre cour à la non-créativité des scénaristes, aux dialogues crispants et aux jeux pitoyable et sans conviction de tous les protagonistes. Que le méchant joue le méchant, ça ne me dérange pas, de même que l'héroïsme exacerbé du héros. Mais en dehors de ces éléments apparemment assumés, tout le reste du casting paraît jouer ses prises entre deux autres tournages plus importants.
Pour donner de la consistance à un récit comme celui-ci, ou le cliché est assumé et ou l'héroïsme est censé nous rappeler nos rêves d'enfants, il eut fallu a minima permettre au spectateur de s'identifier a un protagoniste. La narration aurait pu joué sur notre âme d'enfant en nous orientant vers le petit garçon mais lui aussi, visiblement n'a pas que ça a faire que de jouer la comédie. Sa maman également ne semble pas bien comprendre son propre rôle. Orwell est juste là pour faire jolie et à la limite, seul Max paraît ancré dans son rôle.
Pour finir les reproches subjectifs, mention spéciale - qui se place en première position de mon top « le pire découpage de l'année » - à la scène précédent le combat final contre Grégore. Je pensais que c'était un rêve tant la situation était incongrue. Max sort de sa caravane et soudain, une ellipse qui vient de nulle part nous place dans le cirque que présente Grégore montrant à une foule en délire le nain et le dompteur attaché devant une cage aux lions, et Max immergé dans un aquarium. Sans parler de la scène ahurissante qui suit, ce montage m'a fait le même effet que le choix des musiques sur les scènes d'action de FlashForward.
No comment...
Les bonnes nouvelles
L'audience du programme à chuté de plus de deux millions de téléspectateurs en une semaine. Après un lancement stable à 8, 45 millions de téléspectateurs, ce troisième épisode diffusé pourtant a 21h n'a réunis que 6,22 millions de personnes. Je présage d'une chute régulière suivie d'une mort prématurée pour le nouveau héros de NBC et souhaite que la chaine saura tirer les conclusions qu'il faut de cet échec en investissant dans l'originalité plus que dans le populisme si elle souhaite renouveler l'expérience dans le domaine du comics.
Ce que j'ai aimé :
- Les 5 premières minutes, générique compris
Ce que je n'ai pas aimé :
- Les 37 suivantes.
Note : 7/20