Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.02

Le 09 juillet 2011 à 13:11  |  ~ 5 minutes de lecture
Un épisode assez réjouissant où la jeune Hannah explore grâce au livre les mystères de la conception et ses conséquences. Au programme, un Homonculus, du cannabis et un plan audacieux.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 1.02

~ 5 minutes de lecture
Un épisode assez réjouissant où la jeune Hannah explore grâce au livre les mystères de la conception et ses conséquences. Au programme, un Homonculus, du cannabis et un plan audacieux.
Par sephja

Pitch Abalam 

Le livre du pure mal atterrit dans les mains de Hannah, une jeune orpheline qui tente de poursuivre l'héritage scientifique de ses parents en se lançant dans l'expérimentation scientifique avec peu de succès. Elle va alors créer pour épater son prof de science un homonculus, une représentation corticale de ses désirs les plus secrets. Mais cette créature va vite prendre son indépendance et commencer à commettre des crimes particulièrement violents, allant même jusqu'à menacer Jenny.

 

 

L'amour est aveugle et rend vraiment bête 

Cette semaine, le livre du pure mal s'en prend à Hannah, la fille complexée du laboratoire de science qui aime secrètement Todd et possède le talent remarquable d'être totalement transparente à ses yeux. Car ce gros loser est toujours irrésistiblement attiré par Jenny, malgré l'évidente absence d'alchimie entre eux et le mépris qu'elle affiche à son égard. Pour ce second épisode, TPBE s'attaque à une expression plus romantique du désir, celle de la représentation corticale de son propre être, domaine qui connaît une vraie évolution durant l'adolescence. 

Construire un homonculus, c'est exprimer son propre fantasme de la conception, celle d'un mini Todd qui possède à la fois un côté petite poupée attachant et aussi un sens aigu de la perversité. Cette créature est une projection de la psyché d'Hannah et va créer une connexion entre elle et Todd, faisant du jeune loser le témoin de l'expression de la violence inconsciente dont est capable la jeune femme. Car derrière son apparence translucide se cache une quantité spectaculaire de frustration et un fantasme de la conception assez pervers et réjouissant. 

Un scénario plus subtil qui intègre intelligemment un personnage féminin, un scénario plus équilibré entre mission et mythologie, ce second épisode confirme la capacité de la série à dépasser le stade de la simple blague potache. Alex House est très bon, incarnant avec un manque de subtilité irrésistible ce loser pathétique de Todd, qui va devoir déstabiliser Hannah pour l'obliger à exprimer sa colère et donc son propre désir de vengeance. 

 

Une mythologie très amusante 

Pendant que Todd et ses copains s'activent à retrouver l'Homonculus, une autre menace pointe sur nos héros, celle d'une secte qui est aussi à la recherche du livre. Son bras armé n'est autre que le CPE du collège, un dénommé Atticus (Chris Leavins, excellent) qui surveille nos héros dans le but de trouver ce livre du mal étonnamment baladeur. Le concept de la série, à la mécanique assez répétitive, permet de donner quelques scènes à cette secte qui incarne tous les clichés de la société satanique secrète. 

Car le but de TPBE n'est pas de faire dans la subtilité, mais de jouer la carte de la transgression, que ce soit par le biais d'une scène d'éjaculation volcanique ou par le portrait biaisé des adolescents. Tous les éléments du scénario sont excessifs et proposent une vision déformée de la réalité particulièrement drôle tout en gardant un scénario vraiment cohérent de bout en bout. Le style plus réfléchi et sensible d'Hannah et Jenny équilibre parfaitement le ton régressif des deux crétins Todd et Curtis. 

Plus subtil, sans pour autant renier sa nature un rien vulgaire, TPBE met en scène une galerie de personnages et une mythologie qui jouent la carte de l'efficacité avant tout. Spectacle délirant et jouissif, cette série propose une mythologie à la fois simple et suffisamment sérieuse pour permettre de donner un vrai enjeu à cette lutte contre le mal. 

 

 

Todd, une certaine conception de l'héroïsme 

Comme le héros d'une tragédie grecque, Todd a été choisi, il est l'élu sélectionné par trois losers à moitié défoncés dans le parking de l'école. Tel un héros antique, il n'hésite pas à aller les consulter, essayant de découvrir le pourquoi de son destin, essayant de découvrir quelle spécificité fait de lui l'élu. N'hésitant pas à mettre celle qu'il aime en danger, Todd sert avant tout sa propre cause, et abuse du pouvoir qu'il a sur les autres. Son lien avec Curtis fait penser au duo héroïque de Don Quichotte, réunion entre un illuminé irresponsable et un larbin qui sauve la situation à chaque fois. 

Malgré son apparence transgressive et franchement allumée, TPBE est une série assez classique, reprenant à sa sauce la forme la plus connue de récit de lutte entre le bien et le mal. Le livre permet pour l'instant au héros de gagner à sa cause des alliés dans l'attente du jour de la confrontation finale, du jour où le livre tombera vraiment dans de mauvaises mains. 

 

J'aime : 

  •  le thème de la conception et de la représentation corticale bien exploité
  •  un casting convaincant 
  •  un récit bien structuré 
  •  quelques séquences cultes très régressives 

 

Je n'aime pas : 

  •  une structure figée qui aura du mal à évoluer 
  •  une chasse à l'Homonculus pas assez délirante

 

Note : 13 / 20 

Une simple reprise du pilote qui s'avère bien plus convaincante en explorant le fantasme de la conception et de la représentation du soi. Hannah s'avère un personnage attachant dans un récit qui semble vouloir de plus en plus s'inspirer de la structure des histoires de héros antiques, tout en réservant quelques scènes franchement délirantes. Assez réjouissant. 

L'auteur

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