Avoir plusieurs cordes ... à son violon
C'est l'anniversaire d'Elisabeth et Peter prend un week-end de congé loin du bureau, laissant Jones et Diana se charger de surveiller Neal. De plus, il attribue à Caffrey une mission concernant un Stradivarius, le plaçant sous la responsabilité de son ex-petite amie Sarah, laquelle suspecte son patron de préparer quelque chose. Pendant ce temps, l'agent Kramer vient enquêter sur les activités passés de Neal pour les personnes chargés d'évaluer la possible remise en liberté de celui-ci.
Résumé de la critique
Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :
- un retour de Sarah sympathique
- une enquête qui se permet de nombreux raccourcis
- un séjour chez les Burke anecdotique, mais amusant
- une mythologie qui se met en place
Sans Sarah, rien ne va
Alors que le final approche, cet épisode va résoudre le problème lié à la disparition d'un personnage récurrent, à savoir Sarah Ellis qui récupère Neal le temps d'un travail en accord avec le FBI. Toujours convaincante, Hilary Burton revient dans une histoire qui va s'efforcer de réinstaller un couple que le trésor caché et les mensonges avaient fini par séparer. Maintenant que Neal est en passe de devenir presque respectable, l'occasion était parfaite pour réinstaller ce duo toujours aussi plaisant, même si l'intrigue va se limiter au strict minimum sur ce point.
L'occasion pour Neal d'échapper un temps au regard de Peter et de trouver un début de liberté, se démenant pour prouver son importance aux yeux de ses collègues. Il sort donc le grand jeu, s'efforçant de se montrer professionnel, peut-être même un peu trop, perdant du coup un peu de son insolence au passage. Finalement, cet épisode est un test pour les scénaristes qui essayent d'envisager la série avec un Caffrey libre de ses mouvements et loin de la surveillance de Peter. Une tentative intéressante qui confirme les hésitations des scénaristes concernant le futur de leur héros, offrant un divertissement plaisant sans être réellement transcendant.
Hilarie Burton n'a heureusement rien perdu de sa malice et, après un passage remarqué chez Castle, la comédienne affirme son pouvoir de séduction sur Neal dans cet histoire sur fond d'ancienne conquête de la jeune femme. L'occasion de replacer le rapport de force particulier de ce couple, entre passion et suspicion, vérité et mensonge, le tout au service d'une intrigue malheureusement assez moyenne.
Concerto mineur pour violon
L'excuse pour rapprocher Neal et Sarah va reposer sur un violon, un Stradivarius qui va être le centre de toutes les attentions, poussant Neal à progresser dans une enquête assez confuse. La série retrouve son goût pour les compartiments secrets et les jeux de piste, mais l'intrigue peine à s'éclaircir avec des enchaînements pas toujours très soignés. Le twist autour de la corde en particulier est intéressant, mais ne sert qu'à donner une conclusion moyenne à une intrigue qui aura montré les limites du show sans Peter, cette histoire manquant cruellement de maîtrise.
Au final, le jeu entre Sarah et Neal aura surtout peiné à installer un vrai enjeu, le méchant du jour étant exploité à minima par des scénaristes peu convaincus par leur propre récit. Sans pour autant s'ennuyer, le spectateur est passif devant cette histoire qui fait du remplissage, passant fréquemment sur les étapes de transition pour aller d'un rebondissement à l'autre. Les enjeux sont confus et le final sert surtout à justifier le retour de Sarah, recréant le lien romantique perdu entre elle et Neal.
Une intrigue policière à regarder sans trop réfléchir, tant les failles de cette storyline devenant assez vite flagrant, à l'image des photographies truquées particulièrement laides dans le bureau du suspect du jour. Par assez convaincant, le duo Neal - Sarah est vaincu par l'intrigue entre Peter et ses beaux-parents qui va offrir des moments de comédie plutôt réussis.
Le couple et sa routine
Pour qu'un couple soit crédible, il faut qu'une routine apparaisse entre eux par le biais de quelques gimmicks et d'une capacité à s'exprimer sans l'usage des mots. Ainsi la scène finale réinstalle clairement le lien entre Neal et Sarah, proposant des sous-entendus particulièrement clairs pour le spectateur et le héros qui expriment la nature de leur relation sans utiliser le langage explicite. Le sous-entendu est un élément fondateur du couple et de sa santé, dont Peter et Elisabeth vont être un exemple plus que remarquable, grâce au formidable duo entre Tim DeKay et Tiffany Thiessen.
Confronté à sa belle-famille, les scénaristes jouent à casser l'image de Burke, le montrant essayant de renvoyer une image positive loin de la réalité. La performance excellente de Tom Skerrit vient appuyer l'ambiance légère et plaisante de cette storyline, malgré l'absence total d'intérêt de cette histoire par rapport à l'intrigue générale. Le seul suspens concerne le cadeau de Peter à son épouse, nécessitant l'intervention d'un Mozzie qui devient de plus en plus l'homme à tout faire de la série, Willie Garson servant avant tout à embarrasser Peter.
Pourtant, ce sont ses échanges avec Elisabeth qui sont les plus amusants, tous les deux confondants de naturel grâce à leur alchimie indéniable. Une intrigue artificielle qui fonctionne grâce à la qualité des comédiens, mais qui n'apporte rien à la mythologie de White Collar alors que le season final est tout proche et que les enjeux restent assez minces. Ce point du récit va reposer sur les épaules solides de Beau Bridges qui reprend son rôle d'agent du FBI chargé d'évaluer la possibilité de la libération de Caffrey.
La fin approche
Après la conclusion concernant Keller et l'histoire du trésor, le show avait donné l'impression de vouloir abandonner cette ambiguïté autour des intentions de Neal, entraînant une baisse d'enjeu dans les derniers épisodes. Le retour de l'agent Kramer va venir mettre fin à cette orientation, préparant un retour de la série à ces bases, l'agent du FBI creusant le passif de Caffrey à la recherche de la moindre faille. Seulement, en couvrant à plusieurs reprises leur consultant, Jones, Diana et surtout Peter se retrouvent en première ligne pour une conclusion qui s'annonce plus ambitieuse que prévue.
En conclusion, un stand alone qui sert avant tout à réinstaller le personnage de Sarah tandis que les auteurs font du remplissage avec plus ou moins de talent. Ainsi, l'histoire de Peter est plaisante, mais ne présente pas un intérêt suffisamment marquant, offrant juste quelques séquences de comédie plutôt réussies. L'intervention de Mozzie souligne le manque d'ambition d'un épisode qui ne cherche qu'à fournir un divertissement correct et y parvient, malgré une histoire de violons confuse qui cherche en vain l'accord parfait.
J'aime :
- les scènes entre Peter et Elisabeth
- les comédiens très bons
- le final prometteur avec le retour de Kramer
Je n'aime pas :
- du remplissage pur et simple
- une intrigue autour d'un violon très confuse
- le manque d'enjeu de cette histoire
Note : 12 / 20
Un divertissement correct pour White Collar qui repose avant tout sur la qualité des comédiens tant les deux storylines du jour sont loin d'être convaincantes. L'occasion de retrouver Hilarie Burton en pleine forme et surtout Beau Bridges dans le rôle de l'agent Kramer, creusant le passé de Neal à la recherche d'une faille qui pourrait mettre tous les personnages en danger.