La soif de liberté
Les entretiens pour la commutation de la peine de Neal commencent et les premiers témoignages se succèdent pour vanter les qualités du consultant du FBI. Seulement, Peter découvre que Kramer a bien l'intention de récupérer son atout dans sa propre manche, utilisant le Raphael pour le faire tomber et l'obliger à venir à Washington avec lui. Une peinture dont l'adresse se trouve dans les messages codés envoyés à Kate, obligeant Caffrey à utiliser Sarah pour prendre tout le monde de vitesse.
Résumé de la critique
Un épisode remarquable que l'on peut détailler ainsi :
- un épisode qui place intelligemment le fond avant la forme
- un beau portrait de Neal Caffrey
- un style visuel remarquable
- un bilan de cette saison trois
Un démarrage en apparence anodin
La possible libération de Neal approche pour ce season final qui possède la lourde tâche de nous surprendre et va remarquablement y arriver. Pourtant, le démarrage est assez anodin, pas d'affaires du jour, juste les témoignages des différents personnages de la série concernant la moralité de Caffrey et l'éventualité de lui laisser sa liberté. L'épisode laisse craindre une forme de best-of, mais va surtout s'efforcer de donner du sens à un second acte très dynamique où Neal va se retrouver sur la brèche.
L'occasion de montrer comment le consultant du FBI s'épanouit dans une certaine stabilité où la confiance et son besoin de maîtriser son destin joue une place primordiale. Ainsi, l'idée de faire témoigner en premier June s'avère parfaitement judicieux, premier fait d'arme dans la série du héros de White Collar lorsqu'il avait choisi de quitter son hôtel pour cette maison plus à son image. C'est parce que Peter lui offre son amitié sans empiéter sur sa liberté que Neal accepte de participer, seul moyen de l'empêcher de s'enfuir et de casser des attaches qu'il refuse de voir devenir des boulets à ses pieds.
Ce besoin de montrer le caractère posé et serein de Neal est important, tant il va permettre de donner du sens à la menace bien pensée et inattendue que Kramer fait peser sur lui. En effet, le mentor de Peter a bien l'intention de faire tomber Caffrey, mais pour des raisons bien égoïste, à savoir lui proposer son propre deal et le récupérer comme atout pour son agence à Washington. Un péril inattendu et très bien pensé qui va lancer un épisode classique et très efficace, poussant le héros à déjouer le piège qui se referme sur lui.
Un portrait passionnant de Neal Caffrey
Pour coincer Neal, Kramer va utiliser le Raphaël qu'il avait dérobé à Sarah, utilisation habile d'un élément fréquemment cité pour éviter une séquence d'exposition trop longue. Représentatif d'une certaine nostalgie de sa vie passée, ce tableau est un beau symbole pour un épisode qui va pousser son héros à jouer les funambules pour échapper à Kramer. Pour cela, il peut compter sur le soutien de Peter, Mozzie et toute l'équipe habituelle, preuve que l'amitié est une valeur qui dépasse le cadre de la morale dans l'univers de White Collar.
Pour donner du sens à son refus de rendre le Raphaël, il fallait que ce tableau dérobé soit directement lié à un élément important de la vie de Neal. C'est le tour de force de cet épisode, à savoir mêler un final intense en action et des révélations très personnelles sur le passé de Caffrey. Plus que le tableau, c'est ce secret qui lui est précieux, lançant des premières pistes pour comprendre ses réels motivations, donnant petit à petit une dimension tragique nouvelle à son histoire. L'occasion de s'apercevoir que les auteurs sont encore loin d'avoir fait le tour de leur personnage, Neal cachant un trésor bien plus secret encore, celui de son propre passé.
Les scènes entre lui et Peter sont très réussies, les deux comédiens affichant une complémentarité indéniable, pendant que Neal se débat pour redevenir un homme libre. Au-delà de l'intrigue, des tableaux volés et du trésor, cette saison fut celle qui a permis de donner à son héros une vraie profondeur, la série reposant en grande partie sur le mystère qui entoure son personnage. Bien plus que la police, c'est son passé et sa nature que Neal cherche à bannir, coincé entre son goût pour une certaine droiture et sa fascination pour une vie loin de son passé, sans le fantôme d'un père qui est la révélation de cet épisode.
Un épisode visuellement superbe
Horizontale et verticale, voici les deux lignes qui existent dans White Collar, comme les barreaux d'une prison où Neal ne veut pas retourner, quoi qu'il lui en coûte. J'ai à plusieurs reprises souligné dans mes critiques les qualités visuelles de la série, mais cet épisode est l'occasion parfaite de saluer le travail remarquable des réalisateurs et du chef opérateur. La séquence du tramway est une vraie merveille et, si l'exploit de Neal reste un peu énorme, le travail remarquable dans la construction des plans permet malgré tout d'y croire, tout en offrant un point de vue remarquable sur la ville de New-York.
Entre l'univers droit et vertical de Peter et les fuyantes horizontales de Caffrey, le choix de la ville prend ici clairement tout son sens. Un travail remarquablement soigné qui confirme l'impression d'une série qui fait l'effort de s'améliorer année après année, s'imposant comme l'un des meilleurs cop show du moment. Là où Mentalist s'épuise peu à peu, White Collar s'améliore, se nourrit d'une mythologie de plus en plus soignée et d'images superbes d'une ville où toute l'architecture est composée de lignes montantes et descendantes.
En conclusion, un épisode très réussi, qui apporte une dimension nouvelle à Neal en révélant une part de son plus précieux trésor, à savoir son passé. Un divertissement de grand standing, à la réalisation superbe, porté par des comédiens impeccables tout en fournissant son lot de rebondissements inattendus et plutôt bien pensés. Une belle conclusion à une saison qui fut clairement la meilleure d'un show particulièrement bien inspiré, offrant un final qui ne déçoit pas une seule seconde.
Le sourire de Neal Caffrey
Après une seconde saison qui m'avait laissé sur ma faim, j'attaquais ce troisième acte avec retenue, même si le sourire de Neal dans le dernier plan au milieu de son trésor laissait beaucoup d'espoir pour cette troisième saison. Et le moins que l'on puisse dire est que le show n'a pas déçu une seule fois cette année, plaçant à plusieurs reprises Neal sur la brèche, situation à l'origine des meilleurs épisodes. Trouvant avec ce trésor une porte de sortie pour regagner sa liberté, Caffrey se pose la question de ses propres motivations et de l'existence qu'il souhaite mener.
Ainsi l'amitié grandissante entre lui et Peter est un des éléments majeurs de cette saison, Burke se confiant sans la moindre réserve à celui qui est devenu son meilleur ami. Ce sens de la famille, cette impression d'avoir trouvé sa place, voilà ce qui pousse Caffrey à rester consultant au FBI, bien plus que le sens du devoir. Refusant de fuir, il fera le choix de se montrer sous son meilleur jour, offrant quelques épisodes particulièrement réussis (le 3, le 5 et le 10) où l'équipe créative imposant une rigueur dans l'élaboration de ce divertissement soigné et élégant.
La saison fut d'ailleurs visuellement un vrai plaisir, la direction artistique proposant des images très soignées, à l'exception de quelques écarts lors de l'enlèvement d'Elisabeth. Entre une mythologie brillante et des épisodes solos élégants, parfois même très réussis, la série aura proposé une saison pleine, sortant clairement du lot de l'été 2011 et de ce début d'année 2012. De simple divertissement formaté "USA Network", White Collar est devenu un spectacle très efficace grâce à des comédiens remarquables et surtout un duo vedette parfaitement en phase.
Au final, cette saison trois fut un réel plaisir et, à mes yeux, la meilleure des trois jusqu'ici, en espérant que les auteurs sauront garder un tel niveau de qualité l'année prochaine. Le sourire final de Caffrey est à l'image de celui de Mona Lisa, pleine d'un mystère qui est l'âme du show, à la fois séduisant et troublant, désarmant et inquiétant.
J'aime :
- la construction de l'épisode impeccable
- la réalisation superbe
- le divertissement impeccable
- les comédiens tous remarquables
- être impatient de retrouver le show cette été
Je n'aime pas :
- rien
Note : 16 / 20
Un final sans faute, visuellement superbe, à l'intrigue bien pensée et particulièrement divertissante, offrant un final assez inattendu et judicieux. Mais surtout un portrait superbe de Neal, laissant apparaître son véritable trésor secret, à savoir des souvenirs de sa famille, comme autant d'éléments que le show pourra développer par la suite et possédant un vrai potentiel.
Ainsi s'achève mes critiques pour la saison trois de White Collar. Merci à Serie-All pour m'avoir laissé suivre ce show, aux correcteurs pour leur travail assidu et à tous ceux qui m'ont aidé durant la rédaction. A bientôt pour la saison quatre en juillet.
sephja
