Critique : White Collar 3.15

Le 23 février 2012 à 10:11  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode réussi qui voit Mozzie et Neal intégrer le groupe du voleur Gordon Taylor, posant la question de leur loyauté.
Par sephja

Critique : White Collar 3.15

~ 7 minutes de lecture
Un épisode réussi qui voit Mozzie et Neal intégrer le groupe du voleur Gordon Taylor, posant la question de leur loyauté.
Par sephja

The Yankee Job 

Peter Burke cherche à mettre la main sur Gordon Taylor, un voleur professionnel qui possède un réel talent pour ne laisser aucune trace et gagner la loyauté de ceux qui travaillent pour lui. Sur le point de frapper le Yankee Stadium pour le compte d'un riche homme d'affaire, il engage Mozzie et montre le plus grand intérêt pour Neal. Pendant ce temps, Kramer fait appeler du renfort pour décoder les messages secrets contenus dans les lettres que Caffrey envoyait à Kate et empêcher ainsi sa commutation. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode divertissant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode de braquage efficace qui tire parfaitement parti du décor 
  •  la question de la loyauté au centre de l'intrigue 
  •  quelques choix esthétiques discutables 
  •  un final prometteur 

 

 

To catch the ball 

Pour son avant-dernier épisode de l'année, White Collar propose un braquage de grande envergure prenant place dans l'enceinte du stade des Yankees. Un décor dont la série va parfaitement profiter, donnant l'occasion à Peter d'exprimer sa passion pour un sport qui fait culturellement partie de la culture américaine. Dans ce décor remarquable, les scénaristes nous proposent une opération qui va mettre en valeur le duo Neal - Mozzie, marquant une séparation extrêmement claire entre les voleurs et les agents du FBI réduits ici au rôle de simples spectateurs. 

Le scénario est assez linéaire, évitant l'erreur des intrigues inutilement complexes où un simple braquage se transforme en une succession de twists de moins en moins crédibles. La simplicité du script va donner toute sa crédibilité à cette histoire et fournit la base d'un divertissement plaisant, malgré quelques fautes de goûts regrettables dans la mise en scène. L'ensemble ne connaît que peu de temps mort et mise avant tout sur un Matt Bomer impeccable et un Willie Garson toujours aussi irrésistible qui retrouve l'excitation de l'illégalité. 

Loin de chercher à faire dans le spectacle, White Collar nous offre une intrigue en apparence discutable dont la vraisemblance repose en grande partie sur la véritable motivation du voleur du jour. Au final, une question demeure sur le vrai but de Taylor, à savoir offrir une opportunité de lier des liens avec le duo Caffrey - Mozzie tout en se débarrassant d'un commanditaire peu fiable. Une approche du scénario qui donne tout son intérêt à cette histoire sur le thème de la confiance et du prix de la loyauté. 

 

Le prix de la confiance 

Le show approche de sa conclusion et, après quelques inquiétudes quant à l'orientation de cette fin de saison, laisse apparaître un thème récurrent autour de la confiance alors que la possible libération de Neal approche. Au coeur de la série, il y a cette ambivalence indispensable de Caffrey qui est, par nature, toujours séducteur à des fins obscures, montrant tout son talent pour gagner la confiance des autres. C'est le principal (et unique) intérêt de la scène du billard, à savoir montrer la capacité de Neal à se rendre irrésistible par un charme reposant sur son imprévisibilité.

Mais pour gagner la confiance de Sarah, il va être obligé de jouer selon d'autres règles, celle d'une totale sincérité, la jeune femme essayant de savoir s'il mérite son soutien ou pas pour son audition. Neal prouve son talent pour la manipulation, surtout dans les scènes avec Peter qui permettent de voir comment Caffrey laisse Burke se faire prendre par son propre discours et baisser totalement sa garde. Des scènes de base-ball un peu trop bavardes qui montrent une volonté de mettre en avant le décor unique de cet épisode, mais donne des séquences d'exposition beaucoup trop lentes.

Un thème de la confiance qu'on va retrouver dans la relation entre Taylor et son commanditaire, le voleur marquant clairement l'importance qu'il accorde à l'idée de mériter la loyauté de ses collaborateurs. Une manière pour lui de montrer à Neal l'existence d'un autre avenir en dehors du FBI, revenant à la dynamique naturelle du show où Caffrey hésite sur la voie à suivre, nous menant vers un final assez prometteur.

 

 

Tim DeKay à la mise en scène 

C'est le micro évènement de cet épisode, à savoir le passage de l'interprète de Peter Burke derrière la caméra, offrant une mise en scène intéressante, mais parfois maladroite tout en profitant du travail remarquable du chef opérateur. Le travail sur la profondeur de champ lors des scènes au coeur du Yankee Stadium est remarquable, permettant de profiter pleinement du gigantisme de cette architecture. Mais c'est surtout par la direction des comédiens que la série surprend, en particulier Hilarie Burton qui propose un jeu plus naturel et moins rigide qu'auparavant. 

La construction du récit va s'avérer à la différence beaucoup plus discutable avec des conversations de base-ball trop longues et une partie de billard assez prévisible qui tarde à prendre du sens. Malgré tout, l'ensemble reste élégant, exception faite de cet abus étrange de ralentis, plans d'un goût discutable qui nuisent légèrement à la crédibilité de l'ensemble. Un divertissement efficace, tirant parfaitement profit d'une intrigue simple et d'un show à la mécanique bien huilée qui fournit ce qu'on attend du show. 

Le dernier point de cet épisode concerne Kramer, l'agent du FBI continuant de disséquer le passé de Caffrey à la recherche de la moindre preuve d'anormalité. Une storyline intéressante qui fait monter la tension dans l'attente du season final, installant cette sensation diffuse que Neal cache un nouveau secret derrière cette loyauté apparente pour le FBI, préparant une saison quatre qui va avoir la lourde tâche de poser des enjeux aussi fort que le trésor du début d'année. 

 

Remembering Kate 

Décédée dans un accident d'avion, Kate revient au centre de la mythologie par le biais des lettres que Neal lui avait envoyé, élément laissé de côté jusqu'ici réutilisé à bon escient. Bien que Kramer reste invisible durant presque tout l'épisode, son travail se fait sentir, créant une vraie tension que vient souligner l'agent Berrigan en démontrant sa loyauté à Peter. Une confiance qui va être profondément mise à mal par le season final qui risque de placer Neal sur le fil, position qui est toujours la garantie des meilleurs épisodes. 

En conclusion, un divertissement plaisant, histoire de braquage donnant la vedette au duo Neal - Mozzie qui vont devoir intégrer l'équipe d'un voleur professionnel. L'occasion de remettre en avant le caractère toujours ambigu de Caffrey, entre son goût pour la liberté et sa volonté de se faire bien voir par le FBI. Seulement, à force de creuser, Kramer est en train de trouver les signes de sa culpabilité, des messages secrets qui confirment la capacité du héros de White Collar pour apparaître toujours ambivalent dans la moindre de ses actions. 

 

J'aime : 

  •  les comédiens très bons 
  •  la photographie superbe 
  •  un divertissement simple, clair et efficace

 

Je n'aime pas : 

  •  les ralentis inutiles 
  •  les scènes de base-ball trop bavardes 

 

Note : 13 / 20 

Un divertissement très plaisant, dans les standards du show, avec une histoire de loyauté où Mozzie et Neal vont participer à un vol visant directement le Yankee Stadium. Si l'usage des ralentis et les scènes d'exposition inutilement bavardes n'aident pas à la crédibilité de l'ensemble, la qualité du jeu des comédiens rattrape pleinement les quelques fautes de goût de la mise en scène.

L'auteur

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