Image illustrative de Black Mirror
Image illustrative de Black Mirror

Black Mirror

Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran...

En cours Anglaise, GB Pas de durée
Drame, Drama, Science-Fiction, Thriller, Science-Fiction & Fantastique, Mystere Channel 4, Netflix 2011
13.21

4 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable

Avis sur l'épisode 6.02

Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 31 mars 2024 à 18:31
Spoiler

J’ai adoré cet épisode !

Déjà, pour la première fois au sein d’une saison, les épisodes semblent se répondre et être vraiment unis autour d’une thématique commune. Et cette thématique est revenue à la base de ce qui faisait le sel de Black Mirror dès sa première saison : le commentaire sur le divertissement. En plus, c’est recouvert d’un vernis méta, “Streamberry” étant la constante entre ces deux épisodes, ce qui actualise le propos dans le monde de la fiction moderne.

Je trouve que c’est vraiment la confirmation du nouveau ton de la série. On s’est (enfin ?) éloigné du format “une nouvelle technologie à chaque épisode et la présentation de toutes ses dérives”. On revient à quelque chose de finalement plus pur, moins formaté, à l’essence même de la série : les écrans, la représentation de ce qu’on regarde, la recherche du divertissement à tout prix. Les deux premières saisons n’étaient d’ailleurs constituées que de ce genre d’épisodes en majorité (le pilote avec le premier ministre, le télé-crochet, White Bear, Waldo…), tandis que les “innovations” étaient finalement minimes (le grain de The Entire History of You ou le clone de Be Right Back). J’imagine que White Christmas et ses histoires sous forme de contes macabres ont largement contribué à “gadgétiser” la série.

What's the hook? What's the context?

Point de cela ici : encore plus que dans le premier épisode, on fonctionne sur de vrais personnages auxquels on est amené à s’attacher, ou à détester, on ne sait pas vraiment. Cet ancrage dans le réel est vraiment pour moi un retour aux sources qui fait du bien, car l’histoire se dévoile ainsi de façon bien plus naturelle, et amène son fameux “twist Black Mirroresque” (qui existe encore, rassurons-nous, bien que réinventé) de façon bien plus organique, de quoi aboutir à un dénouement percutant.

La série ajoute aussi de nouveaux genres à sa galerie de pastiches. En racontant finalement une histoire dans le fond très lié à l’épisode précédent, la forme n’a rien à voir. Si c’était à travers une histoire à tiroirs plutôt comique et décalée dans “Joan Is Awful”, ici, la fiction est tournée autour du True Crime, avec un vernis horreur qui vient s’ajouter progressivement, jusqu’à devenir une vraie histoire de folk horreur bien macabre. Le twist et le point de chute étant d’ailleurs radicalement opposés. Par rapport au final très conceptuel et loufoque du premier épisode, qui est presque “inutile” au sens où il ajoute de la surenchère à une histoire déjà chargée, fait imploser le récit et aboutit à une happy-end plutôt sans équivoque, on a ici au contraire un twist très humain, qui est essentiel et donne tout son sens à l’histoire, et vient conclure le propos par une zone de gris très badante.

J’aime beaucoup la façon dont ces deux premiers épisodes se répondent. Malgré leurs différences, le point commun entre les deux étant clairement la thématique méta assez savoureuse. Ici, par rapport aux épisodes très gadgets (dont on peut reprocher à Joan Is Awful de faire aussi partie en un sens), on a affaire à une “vraie” histoire, sûrement parce que cette “vraie histoire” est aussi présentée comme une “histoire vraie”. Et oui, qui peut résister ? Nous sommes clairement autant emballés par l’idée alléchante d’un true crime qui révèle des vérités sordides, que ne le sont nos personnages, de jeunes réalisateurs en herbe qui plongent dans le passé du protagoniste spécifiquement pour essayer d’en ressortir quelque chose d’intime, de vrai… de divertissant, aussi.

I think definitely explore the personal angle, see what there is in it.

Là où l’épisode a fonctionné à fond sur moi, c’est que j’ai été complètement happé par l’intrigue. Au premier degré, j’ai trouvé l’image superbe, la narration maligne, la direction étonnante, les acteurs très convaincants. Je me suis attaché aux personnages, j’avais envie d’en savoir plus sur l’histoire du Loch Henry et j’étais assez impliqué pour ne pas me répéter constamment “bon, c’est Black Mirror, où est-ce que ça va partir en couilles, quel est le twist, quelle est la technologie”. Et j’avoue que ça fait un bien fou, de suivre un épisode de Black Mirror pour ce qu’il propose directement et pas pour déjà se préparer psychologiquement à se plonger dans tel ou tel état. En étant juste immergé dans l’histoire, j’en ai oublié la série qu’on regardait, si bien que la présence du fameux “twist” Black Mirror-ien m’a totalement saisi, même si, à nouveau, il est revisité avec un aspect beaucoup plus humain et horrifique que technologique.

  • Been years since I was in front of any kind of camera at all. Last time would've been that old one your dad had. But your dad never had all this stuff.
  • He wasn't filming for broadcast, Mum.
  • Can you imagine?…

Pourtant, je trouve que l’épisode est loin d’être si moralement simple comme j’ai pu le voir sur certaines critiques. En surface, on peut se dire que l’épisode, c’est juste : “des secrets révélés entraînent la mort d’innocents et permettent à un village de renouer ironiquement avec la célébrité, alors que le succès est hypocrite”. Perso je trouve ça déjà super cool, mais soit, ça peut sûrement se voir venir de loin, si on ne fait justement qu’attendre ce fameux twist. L’épisode est en effet construit de façon suffisamment organique et cohérente pour ne pas chercher à vraiment choquer de nulle part : il dissimule son twist à la vue de tous avec de nombreux indices et signes que quelque chose cloche, et il tease son épilogue “vie réelle” avec une rencontre de producteurs capitalistes dès le premier acte.

Mais au-delà de tout ça, l’épisode avance aussi une sorte de morale “Final Destination”-esque au ton sérieux, où la mort finit toujours par rattraper ceux qui l’idolâtrent comme un divertissement. Et ça, je trouve que l’épisode reste très subtil là-dessus, et ne souligne pas tout le karma que se prennent tous les acteurs de cette tragédie. Par exemple, quand on y réfléchit, le père du héros est finalement décédé de ses propres blessures quand il cherchait à créer une fausse scène de crime. La mère est restée des années impunie, mais elle est aussi visiblement incapable d’avancer et de passer à autre chose, comme bloquée dans un ancien temps (ses gestes assez réac voire racistes envers Pia). Pourtant, c’est dommage, car elle semble aussi sincèrement douce et bienveillante à d’autres moments, comme lorsqu’elle pense à demander à Pia si celle-ci veut manger de son hachis. À moins qu’elle ne s’imagine juste que Pia est la bobo woke reloue, mais ce n’est pas ce qui transparaît. Janet est finalement coincée à l’époque du drame et paie pour ses crimes d’une certaine façon, mais le personnage est finalement plein de contradictions, ce que l’actrice retranscrit d’ailleurs extrêmement bien, entre une figure maternelle malsaine sortie tout droit des parents racistes de Get Out, et une gentille mamie endeuillée attachante qui cache un lourd secret.

Le père du barman aussi, était très certainement dans le coup, sans doute plus que ce qu’il ne laisse paraître. Il semble aussi passer une vie triste, solitaire et malade. La fin ne le réjouit guère, il semble vraiment déterminer à ce que les jeunes arrêtent leur enquête pas que pour leur bien, et sa femme possédait une “boîte à souvenirs” très proche de celle de Janet, finalement. C’est suspect et restera probablement pour toujours une ambiguïté.

À un autre moment dans l’épisode, les trois jeunes subissent un accident de la route (qui conduira in fine à la mort de Pia) car ils chantonnent une chanson amusante sur le crime, une autre démonstration “instant de karma”.

Même si cet épisode ne nous retourne donc pas les tripes de malaise et de gêne, et que le rebondissement se voit venir car une ambiance malsaine plane depuis le début, il propose donc tout de même une histoire qui fourmille de détails, de fausses pistes, de signes avant-coureurs, et tous les mystères ne sont même pas levés à la fin. Comme si la vision biaisée qu’on a eue de l’affaire, a fait resurgir le passé certes, mais sans lui donner une vraie conclusion satisfaisante. Cette “recherche de nouveaux éléments” qui étaient une demande explicite de la productrice connasse, n’a en fait rien amené de bon et n’a fait qu’ajouter une nouvelle couche de tragédie à l’ensemble, avec des non-dits qui ne seront jamais expliqués (pourquoi Janet s’est-elle vraiment suicidée ? qu’ont pensé les enquêteurs de la disparition de Pia ? que ressent le protagoniste — qui ne dit plus un seul mot suite à l’incident ?). Pour un documentaire qui devait “out the truth”, on en sait vraiment pas tant que ça et on repart avec bien plus de questions que de réponses.

The mystery is, "How could someone do that shit?". It's "What the fuck?". It's "Give me the details." And the details are so awful, it is irresistible.

On en arrive évidemment au propos de l’épisode, une mise en garde sur la recherche du divertissement à tout prix et de l’idolâtrie du malsain. Les héros fouinent et veulent du sensationnel, même s’ils prétendent (surtout Pia) dépeindre une vision réaliste et professionnelle, donner de la visibilité à des voix et créer une histoire intimiste.

Au fond, le moment où l’épisode était le plus intimiste et naturel, c’était surtout avant qu’on ne nous raconte le passé, quand on était resté sur le mec du village d’à côté et sa collection d’œufs.

C’était aussi le moment où d’aucuns diront qu’on se faisait le plus chier, et où on était au plus loin de Black Mirror !

Oui et non, finalement. Car après tout, qu’est-ce qu’on s’en fout d’un mec qui collectionne les œufs ? L’épisode s’en moque aussi ouvertement, mais la timidité du héros face au passé qu’il déterre est peut-être ce qui l’a “sauvé” d’un point de vue moral.

Pia quant à elle, recherche évidemment le succès (et dénigre l’idée que leur projet étudiant ne soit diffusé que dans des “projections indépendantes pour 20 amateurs” — pourtant elle ne verra pas le fruit de son travail en récompense). Évidemment, c’est à nouveau l’apologie de la commercialisation d’une histoire vraie au profit du divertissement, comme la vie banale de Joan du premier épisode. On entend aussi ce double-discours lorsqu’ils rencontrent la productrice de Streamberry, où tout de suite, l’intrigue est décortiquée comme un produit à vendre, un pitch à faire couler de l’encre et à distinguer des autres séries pour vendre. C’est aussi là que démarrent les approximations (”c’est une histoire importante pour moi en tant que fils”), les raccourcis (”on a accès à la scène de crime”) qui aboutissent à des mensonges complètement dangereux : ”oui son père est donc aussi une victime !” alors qu’il est le coupable.

PIA: If you don't wanna make it, I will. DAVIS: Iain Adair shot my dad. He died, Pia. He fucking died. That's real. That's not fucking content.

Le parallèle avec Black Mirror est tout tracé ici : Black Mirror ne faisait parler de lui presque plus que pour son accroche. Le “hook”. Une technologie sordide originale, ou la présence d’une guest star, ou bien encore une headline d’un journal réel qui rappelle que la réalité devient aussi malsaine que la fiction, de quoi donner du poids à ce que raconte la série. Oui mais combien de fois peut-on encore répéter la même chose et re-commenter la même actualité déprimante ? Combien de “Nosedive” la série peut-elle fournir ? Pourquoi tous les épisodes devraient chercher à faire ça ?

Le pitch de ce “Loch Henry” est bien plus minimaliste, sobre et finalement, complexe. On ne pourra pas résumer cet épisode en deux secondes à un collègue à la pause café en mode “t’as vu le dernier épisode de Black Mirror ? dinguerie la fin lol !”. Non c’est sûr, c’est un épisode qui mérite juste sa pleine attention et d’être vécu. Je trouve ça très fort que la série ose justement aller là où on ne l’attend pas.

L’épilogue est, à ce titre, assez brillant là encore, puisque la fameuse “voix” du héros est complètement étouffée par la productrice. De ses remerciements hypocrites où elle lui dédie sa victoire, sans pour autant lui laisser prendre la parole, à l’aftershow où elle accapare encore l’attention et pense déjà à franchiser et adapter l’histoire en drama. Et ironiquement, le succès est pourtant au rendez-vous : on voit que “Loch Henry” a finalement eu son quart d’heure de gloire, que le village a regagné en attractivité pour les touristes, que le protagoniste a eu un succès à partir de son histoire, mais à quel prix ?

Ce succès est bien sûr hypocrite : il fait d’une histoire vraie morbide une attraction à fans, et rend “marketable” l’étrange et le malsain. C’est donc que le propos du documentaire tel qu’imaginé par Pia & Davis, est complètement perdu. L’épisode fourmille de détails en ce sens, notamment à la fin lorsqu’on aperçoit que parmi les touristes dans le bar de l’ami écossais, il n’y a presque que des jeunes Gen Z sans doute là pour Instagram plus que pour la région, et avec cette image horrible du “masque vénitien” utilisée par la mère du héros dans les tortures, qu’on voit commercialisé et banalisé un peu comme un Ghostface à Halloween. Ce masque semble d’ailleurs faire écho à la statuette de l’award à la fin, modélisée sous cette forme, ce qui sous-entend que le documentaire est une aussi grosse mascarade que l’histoire familiale du héros.

Pourtant, il y avait aussi du vrai dans le documentaire, tout comme il doit y avoir du bon chez la mère : je ne peux m’empêcher de me dire qu’elle ne souhaitait pas vraiment faire du mal à Pia quand elle est partie la chercher le soir. Qu’elle était presque soulagée d’être découverte pour être enfin libérée de ses remords. Elle laisse en effet à son fils la vérité comme une preuve (sordide) d’amour. Mais que ça reste une psychopathe qui kiffait le viol et la torture. Son regard vers la photo de son mari lorsqu’elle entend les ébats de son fils à côté, glaçant. Plein de détails comme ça prennent une autre dimension en revoyant l’épisode, et tous ne sont pas rappelés à l’audience à la fin.

Plutôt que de verser dans le prévisible et inventer une façon moderne ou gadget de filmer un documentaire pour finalement dire la même chose mais être piégée dans la routine de “buzz hypé de 15 minutes” de toutes les séries populaires du moment, la série préfère utiliser son audience, sa plateforme, sa popularité, pour ne pas faire ce qu’on espère d’elle machinalement et pour proposer quelque chose de bien plus vrai, et à mon sens, de bien plus intelligent.

Surtout quand on vit à une époque où Dahmer a été la série la plus populaire de son année alors que les victimes étaient ouvertement contre.

Là encore, on pourra critiquer cet épisode en le qualifiant d’hypocrite, puisque Black Mirror est diffusé sur Netflix, comme Dahmer (ce Loch Henry semble d’ailleurs ouvertement y faire référence, dans l’unique mention ouverte de Netflix de l’épisode).

STUART: What was the name of that Netflix thing? About the guy that killed women? PIA: Maybe narrow that down.

Et donc, Black Mirror “cracherait dans la main” de la plateforme qui lui donne la visibilité de base.

Franchement, je trouve ce raisonnement complètement con, et la cause de bien des soucis : si Black Mirror ne peut pas profiter de son “privilège” pour aller un peu titiller là où ça fait mal, qui doit le faire ? Ces fameux “films amateurs diffusés dans des festivals pour 20 fans de documentaires” que Pia décrit ? Sous prétexte que Black Mirror est sur Netflix, elle ne peut pas tacler Streamberry ?

C’est un peu le même débat que sur Joan is Awful. Sauf que, Netflix diffuse quand même ça ouvertement. Alors trois possibilités.

  • Soit qu’ils sont totalement idiots et ne voient pas la critique de leur propre plateforme ou de ce qu’ils ont fait - faudrait le faire, quand même, ça fait très “les fables de la fontaine étaient incomprises par toute la cour du roi débile”. Je n’y crois pas.
  • Soit Netflix voient bien la critique, mais n’ont pas vraiment leur mot à dire car ça reste Black Mirror, une série à succès qui doit leur apporter de la visibilité même si c’est pour se faire critiquer, et qu’ils estiment donc que c’est qualitatif. Et là forcément, si on voit les choses comme ça, c’est bien que c’est la série et Charlie Brooker qui gagnent.
  • Soit ils voient la critique mais n’en ont rien à foutre et pensent sans doute que Black Mirror restera de niche, que cette série peut agir comme leur “token subversif” pour montrer qu’ils sont quand même des gentils capitalistes, et que les messages n’atteindront pas la plupart de leur audience.

Et là il n’appartient qu’aux fans de leur donner tort, plutôt que de râler sur l’absence de gadget technologique et de binge-watcher Dahmer.

Dahmer qui, d’ailleurs, a été renouvelée (?!) récemment pour être transformée en série anthologique de faux-true-crimes sur des tueurs. Ce que cet épisode, “Loch Henry”, avait donc prévu, 1 an avant. Comme quoi, la série arrive quand même à être pertinente sur l’avenir, même quand Musk n’invente pas une connerie technique à s’insérer dans le cerveau ou que la Chine surveille sa population.

Et puis, ce débat a encore moins de sens quand on se rappelle aussi que Black Mirror existait avant que Netflix soit populaire, qu’il ne doit pas son succès premier à la plateforme, et que certes, Black Mirror n’en serait pas là où il est aujourd’hui sans Netflix, mais aussi que c’est avant tout une oeuvre d’art et que ce sont ses créateurs à qui la série doit son succès, pas un géant de distribution. Déjà que pour une série qui aurait été entièrement créée sous Netflix, j’aurais quand même été pour cette approche critique, mais alors pour Black Mirror, c’est encore plus un comble de lui reprocher de critiquer les écrans, même ceux sur lesquels elle est diffusée. C’est ce qu’elle faisait dès la saison 1, où la télé était omniprésente dans les épisodes, d’ailleurs.

It's just not the kind of thing I want us to make. Okay?

Cet épisode pour moi, c’est un peu un cri du cœur de Charlie Brooker, qui rappelle qu’il reste malgré tout aux commandes de sa création malgré l’explosion en popularité et en visibilité due à Netflix, et qu’il n’a juste plus d’intérêt à écrire comme un marionnettiste de nouveaux concepts sordides, car les fans n’accorderont de toute façon pas plus d’attention au propos qu’à la phrase d’accroche. Et pour moi, il faut soutenir cette vision, sinon, il n’y aura plus rien de neuf, plus que des plagiats, de l’IA ou des adaptations romancisées fausses de true crimes. Brooker livre donc pour moi ce Loch Henry qui a mille fois plus de substance que tout ce qu’on a eu dans la série depuis, pfiou, au moins San Junipero (qui a droit d’ailleurs à un caméo lors de la cérémonie des awards, en évoquant un documentaire “Euthanasie à San Junipero” très parlant). L’autre épisode référencé dans celui-ci est “Playtest”, pour le coup typique d’un épisode de Black Mirror que je trouve assez vide de substance et uniquement là pour le shock factor.

Playtest, c’était aussi la dernière fois que Black Mirror s’était essayer à l’horreur, et avait échoué. Je salue ici cette prise de risque et ce renouvellement avec un épisode qui verse dans un genre à mi-chemin entre le documentaire true crime et le folk horreur, un mélange de ton qui colle super bien à l’esprit de Black Mirror et donne une atmosphère et un rythme vraiment haletants à l’épisode. Ce n’est rien de forcément jamais vu en fiction (les protagonistes citent Blair Witch, dont l’épisode reprend le concept général d’investigation du passé qui devient étrangement personnelle), mais appliqué à tout l’épilogue très cynique sur l’industrie du divertissement aujourd’hui, on a quelque chose de Black Mirror pur jus.

Pur jus moderne certes, car c’est en plus doublé d’un niveau de lecture supplémentaire en rapprochant ça à Netflix, à l’histoire de Black Mirror, à sa fanbase et à ses attentes. On n’aurait pas eu un tel épisode en saison 1 ou 2 ou 3. Et tant mieux ! Le divertissement a tellement changé depuis 10 ans. La fiction se rapproche toujours plus d’un simple produit. J’imagine que ce problème n’a rien de neuf, mais ça ne le rend pas moins problématique pour autant. La série se doit d’être le reflet de ce nouveau paysage bien étrange. Et comme la technologie accélère de plus en plus ce problème, quoi de plus normal pour Black Mirror que d’en parler, à travers un écran ? Mais la technologie n’était pas le propos de base de la série, ça a toujours été le rapport entre son audience et son écran.


Avatar nicknackpadiwak nicknackpadiwak
Rédacteur
Avis neutre Déposé le 09 juillet 2023 à 18:27

Comme un peu tout le monde, je me demande ce que fait cet épisode dans Black Mirror. A la limite, il serait top original, on fermerait les yeux, mais on est dans l’histoire classique qui ne vaut que pour son twist (twist d’ailleurs éventé par ce fusil de Tchekhov que sont les K7 dans l’étagères, sur lesquelles on s’attarde trop). La fin est noire à souhait mais le temps passe lentement et je me suis grave ennuyé, le tout pour un résultat moyen et sans relief. Que fait-il cet épisode ici ? Quel est sa raison d’être ?


Avatar cedric2506 cedric2506
Membre
Avis défavorable Déposé le 01 juillet 2023 à 22:55

Là pour le coup la critique est justifiée. Aucun rapport avec la technologie, aucune critique rien juste une histoire banale. Et en plus super longue à raconter.


Avatar Guismo Guismo
Membre
Avis neutre Déposé le 21 juin 2023 à 21:59

Ça se regarde mais ça a clairement pas sa place dans une saison de Black mirror surtout de 5 épisode. J'ai comme cette impression que c'est l'épisode délaissé par manque de budget, j'ai pas vu les épisodes suivant mais d'après les trailers ça paraît nettement supérieur niveau budget et puis évidemment l'épisode 1 avec Salma Hayek qui a dû empêcher un bon gros chèque ! Après il y'a pas forcément besoin d'un gros budget pour faire un bon épisode mais là ça se ressent clairement... 

Et puis malgré une histoire bien racontée, des acteurs plutôt convaincants, ça ressemble en rien a un épisode de Black mirror, ça a pas l'identité, ça dénonce rien, c'est juste une histoire assez banal d'un serial killer dans un petit village... 

Mais ça se regarde 

1 réponse
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Avatar Jo_ Jo_
Rédacteur
Avis défavorable Déposé le 18 juin 2023 à 21:42

J'ai bien voulu être sympa pour le premier épisode, mais là, c'est un peu trop pour moi. J'avais deviné le "twist" environ 2 minutes après le récit du pote du héros, ce qui a clairement gâché mon plaisir.

Plaisir tout relatif puisque peu de choses étaient à garder au final. Aucun rapport avec la technologie (oui bon, le héros vend son âme pour connaître le succès et le vit mal, mais c'est très maigre), les personnages se sentent obligés de citer Netflix (et ça va commencer à méchamment me gonfler), et l'intrigue était poussive, sans réellement d'intérêt.

Je n'avais pas regardé la fin de la saison 5 car j'en avais entendu beaucoup de mal, mais cette saison semble bien partie pour suivre la même trajectoire.

2 réponses
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Liste des épisodes

Episode 6.01
Joan est horrible
Episode 6.02
Loch Henry
Episode 6.03
Mon cœur pour la vie
Episode 6.04
La journée de Mazey
Episode 6.05
Démon 79