Bref, c'est Bref. treize ans après et ça dure 35 minutes. Et c'est parfait.

PS : en plus il y a treize ans ans, on ne connaissait pas Laura Felpin.

Je suis bien content de m'être refait l’intégrale de la saison 1 juste avant et j'ai replongé avec bonheur dans l'univers de la série, avalant goulûment les quelques références disséminées (comme par exemple, le "je tombe" lorsque le narrateur se réveille en sursaut), tout comme c'est méga-plaisant de retrouver les personnages. Si on pouvait être inquiété par le changement de format, ce pilote ne souffre d'aucune baisse de rythme et réussit tout ce qu'il entreprend, de la géniale mise en abîme de sa première saison (je renvoie à la très bonne analyse de Koss, juste en dessous de moi, là, plus bas) au clins d’œil à Bloqué ou Serge le Mytho, ou lorsqu'il reprend le concept originel sur quelques scénettes (bref, j'ai 40 ans ou les "moi aussi") tout en dévoilant tranquillement les enjeux narratifs à venir ou une belle mélancolie (le malacompagnax 3000).

Bref, ces 38 minutes m'ont emballé comme il faut.

(et en plus il y a Doria Tillier au début

C'était franchement très très casse-gueule : passer d'un format 1'30 à du 35 minutes, plus de dix ans après. Bref saison 1 était, en outre, tellement dans l'air du temps, accolé presque à une époque.

C'est une franche réussite. L'épisode fait parfaitement la jonction entre les deux saisons (la scène où ils se parlent tous) et surtout la série admet enfin que "Je"... est un énorme con. Ca m'a vraiment frappé quand j'ai revu toute la saison 1 avant de me lancer dans la deux : le personnage est franchement détestable. La série a en plus des relents de mysoginie, de sexisme et de grossophobie qui ne passe plus aujourd'hui. Je me souviens d'un podcast avec Navo en 2012 où il avait invité des féministes à disctuer de la série et de la grande difficulté qu'il avait eu à admettre le sexisme de la série. Ce premier épisode montre que Kyan et Navo ont compris et ont changé. Le film de Sarah le démontre très bien et c'était pile le mouv' qu'il fallait faire.

Bref, une vraie réussite et une très bonne surprise. J'ai même ri plusieurs fois à haute voix (le passage sur les canards boiteux), ce qui m'arrive vraiment ultra rarement. Bien joué donc.

Bref 12 ans plus tard, c'est constater qu'on a tous évolués mais pas au même rythme, et pas avec les mêmes choix.

Ce premier épisode nous le rappelle avec une petite pichenette dans la gueule qui annonce la couleur : on va se marrer mais on va aussi chialer notre race. Parce que s'il y'a bien un truc que Kyan Khojandi sait faire, c'est jouer avec nos émotions de la vie normale.

Il devait s'assoir 20 minutes. Il s'est assis 20 ans. 

Bref ne fait pas forcément du bien. 

Le personnage a 40 ans, il est toujours aussi paumé. Mais le vide qu'il ressent alors qu'il essaie de faire le point est vraiment brutal, et montre un peu toute l'universalité du personnage. 

Tout change tout le temps, lui pas vraiment. 

Alors il doit faire des choix. 

Est-ce que je dois faire des choix ?