Après que cette saison 2 nous ait offert l'un des si ce n'est le meilleur épisode de la série, on découvre cette fois-ci l'un des pires. On déchante.

C'est un épisode particulier car souvent aisément cité comme le vilain petit canard de la série, celui qui est naze à fond, sans enjeu, sans sérieux, kitsch et agaçant.

C'est un peu facile, cela dit. Car mine de rien, quand je revois l'épisode, j'apprécie beaucoup de scènes.

Certes, Fear Her est facile, peu original, incohérent sur les bords, parfois risible, avec un danger minime sur la fin, sauf si on prend en compte le dessin dans le placard.

Fear Her, c'est aussi un budget un peu au ras des paquerettes. Un recyclage de décors (la rue de l'épisode 7), aucun budget mis dans l'épisode, et un sens du rythme pas incroyable... A noter tout de même que la réalisation, globalement pauvre, fait ce qu'elle peut en filmant juste une chambre, un salon et une rue, et rend quelques scènes assez belles en lumière.

Mais... Fear Her met aussi l'accent sur les choses intéressantes de la série. A savoir : les peurs enfantines.

L'idée derrière l'épisode est un très bon pitch. Des dessins qui prennent vie, c'est original et bien pensé... Après, une bonne idée c'est bien, mais il faut la concrétiser derrière. Il y a de bons éléments et concepts dans l'épisode : voir les dessins bouger "du coin de l'oeil", le Docteur en mode exorciste avec l'Isolus, la solitude des deux aliens... C'est aussi la première fois qu'on utilise vraiment le TARDIS pour analyser quelque chose dans la nouvelle série, ce qui a son petit effet. Notons malheureusement que toutes ces idées viennent principalement de la première moitié de l'épisode.

L'épisode part un temps sur un parallèle entre le Doc et l'Isolus mais ne développe pas grand chose derrière. Puis vint le moment du dilemme sur comment aborder la chose car l'Isolus n'est qu'un enfant, mais doit-on le punir pour autant ? Il y a une idée sympa dans le fait de dissimuler le monstre de l'épisode dans le corps d'une enfant apeurée, et la thématique de battre ses peurs enfantines aussi. Et puis bof en fait non, on n'en fait rien et on préfère concentrer l'intrigue sur retrouver un oeuf de mouette dans du béton chaud et faire disparaître le stade des JO. A ce propos, j'aime quand on prend des contextes en particulier pour un épisode. Mais il faut que ça ait du sens. Ce n'est pas le cas ici, cela paraît un peu trop gratuit et vraiment, ça n'apporte rien rétrospectivement à l'épisode une fois que les JO 2012 sont passés.

La fin atteint donc le summum du ridicule avec des moments gênants pour le téléspectateur : la capsule qui trouve miraculeusement le chemin de la flamme, l'Isolus qui retourne chez lui comme si de rien n'était, le porté de la flamme de Ten sortant de nulle part... je crois qu'on n'a jamais fait de fin plus ratée que cela. En plus de ça, le foresadowing du final annoncé à coup de moissonneuse-batteuse dans le scénario n'est pas du tout un procédé efficace pour nous teaser la fin de saison en mode "trop dark, la tempête arrive".

Cet épisode n'est malgré tout pas non plus la CATASTROPHE décriée par les fans. Je suis assez fan de la construction du trauma de Chloé par son père abusif, et comment chanter et communiquer avec sa mère permet de redonner confiance en soi. Je citerais également les quelques bonnes idées "poétiques" sur les dessins et les peurs enfantines de l'abandon, la bonne morale sur la solitude et la comparaison de l'Isolus avec le Docteur, la mention à sa famille perdue notamment qui résonne bien du coup avec sa solitude (malgré la présence de Rose). 

Aussi, il faut avouer que l'humour est assez poilant par moments, notamment avec l'employé de mairie, un running-gag vraiment sous-côté.

Fear Her est un petit gâchis sur la fin, avec une idée intéressante dont l'épisode ne fait rien qui résulte en quelque chose de très plat. Mais je lui trouve de plus en plus un certain charme poétique et une certaine sobriété dans la façon dont il aborde l'alien, en faisant à la fois le lien avec le trauma d'une enfant battue, et le trauma du Docteur.

Dommage que tout le thème avec les JO 2012 existe, et dommage que cet épisode n'ait pas existé quelques années plus tard, à l'époque où la série maîtrise mieux le côté horreur psychologique et peurs enfantines, avec plus de budget qu'une rue et un studio. Malgré cela, j'arrive à voir ce qui constitue un bon épisode, derrière la forêt de problèmes.

C'est assez ironique, au final, de se dire que cet épisode est très souvent décrié, alors qu'il parle beaucoup de manque de communication, de se renfermer sur soi-meme, etc. En tout cas, il me parle assez sur cet aspect-là pour que je lui trouve des choses intéressantes.

Bof. L'épisode est pas top tout comme le scénario.

Cela fait plusieurs épisodes de suite que la magie n'opère plus...

Je ne comprend pas du tout l'idée de l'épisode. C'est confus, chiant et ennuyant.

Pas vraiment utile cet épisode. Hormis le cliff qui annonce une suite assez riche (je l'espère), c'est très long et pas vraiment intéressant. On est de plus dans le même décor que The Idiot's Lantern : ils ne se sont pas trop foulés...