Doctor Who
Dernier représentant des Seigneurs du temps et âgé de plus de 900 ans, Le Docteur parcourt l'espace et le temps dans son TARDIS. Amoureux de la race humaine, il se fait régulièrement accompagner par des compagnons d'aventure. Partagé entre folie et génie, insouciant mais conscient de ses responsabilités, il ...
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En cours | GB | 45 minutes |
Science-Fiction, Aventure, Drame, Fantastique | BBC One, France 4, Disney+ | 2005 |
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Avis sur l'épisode 7.00
Avis favorable | Déposé le 19 janvier 2022 à 04:05 |
Superbe biopic. Gatiss devrait se contenter de faire ça plutôt que des épisodes de Doctor Who (bon Sleep No More était top mais après il y a Empress of Mars...) |
Un biopic vraiment sensationnel, auquel j'aime très souvent me référer quand j'imagine les débuts de la série.
Ce qui est probablement le meilleur script de Mark Gatiss nous fait très facilement comprendre en quoi Doctor Who relève d'un miracle issu de la vision de quelques personnes. Et ces personnes sont surtout des voix, en qui personne ne croyait : celle d'une productrice qui se heurte à la misogynie de l'époque (et au-delà du sexisme l'épisode aborde aussi des thèmes autour du mépris de la jeunesse encore très vrais aujourd'hui), celle d'un réalisateur étranger gay et amateur qui comprend le besoin mais se bat contre un budget critique, ou encore celle d'un vieil acteur typecasté et en proie aux doutes en guise de lead. Rien ne présageait la série au destin qu'elle a connu, et pourtant tout ce beau monde, et notamment Verity Lambert, a rendu possible l'idée de Sydney Newman...
L'épisode est particulièrement excellent dans la gestion de ses émotions. Là où un biopic sur la création d'une série de Science-Fiction pourrait être un festival de fanservice, d'anecdotes et de petits easter-eggs, l'épisode a le bon goût de toujours donner un sens à ce qu'on voit. En effet, des easter-eggs il y en a des tas, mais que ce soitent avec les petites choses (William Hartnell qui actionne le bouton de la console du TARDIS une ultime fois) ou avec les choses les moins subtiles (avec ce superbe caméo de Matt Smith qui fait le pont vers les 50 ans de la série), il y a toujours de l'émotion derrière.
Des anecdotes, il y en a, du fanservice aussi, comme la création du générique avec des clés, des moqueries sur les Daleks, un "I don't want to go" pinçant de David Bradley, ou encore des vrais extraits du speech emblématiques du premier Docteur lors du départ de Susan. Le parallèle avec la petite fille réelle de Hartnell est très bien vu - les petits enfants de Bill étant en partie la raison qui l'a poussé à accepter le rôle - et toutes les séquences avec les enfants britanniques qui érigent le Docteur en héros et se cosplay en Daleks est vraiment incroyable, on s'y serait cru !
Mais l'épisode est particulièrement excellent dans sa gestion du suspens sur le sort de la série - tu sens vraiment leur détresse et le fait que toute l'histoire n'a tenu qu'à un fil, ce fil étant la détermination de Verity Lambert. D'autre part, je trouve le biopic incroyable lorsqu'il ne manque pas de souligner le caractère révolutionnaire indéniable des débuts de la série, que ce soit son générique onirique, son pilote unique, son TARDIS emblématique ou encore la Dalekmania de l'époque qui a, semble-t-il, sauvé la série. Je ne suis évidemment pas la bonne personne pour le dire, mais je crois que même sans rien connaître à la série, quelqu'un qui regarde ce biopic comprendrait tous les enjeux et serait happé par l'écriture de ces coulisses tumultueux.
L'histoire bascule avec goût et pertinence entre le combat de Verity et celui de William Hartnell à la fin, dans un move qui m'a un peu surpris la première fois (je trouvais le point de vue de Verity bien plus intéressant et je trouve qu'elle part un peu trop tôt), mais qui fait honneur en vérité à un des mantras de la série : chaque chose a son temps, la nostalgie ne peut pas toujours nous mener au bout des choses et même Doctor Who peut continuer sans Doctor Who. Le spleen que vit Bill Hartnell est ainsi une jolie façon de conclure ce biopic avec émotion et espoir pour la suite, surtout quand on sait quel bout de chemin la série de science-fiction la plus longue du monde a fait depuis.