Pendant 20 minutes, il ne se passe rien. C'est assez remarquable. Globalement l'idée qu'un Loki zappe rapidement entre les timelines permet avant tout aux scénaristes de désamorcer tous les enjeux de la fin de saison 1 et de faire bouger le scénario en faisant parler/se rencontrer les personnages à leur bon vouloir, ce qui est assez malin, il faut le reconnaître. Par contre, on s'ennuie un peu (beaucoup).

On nous bombarde malheureusement de dialogues assomants et de mots-clés imbuvables. Loki semble paniquer et est très lent à comprendre ou à se faire comprendre, et le minimum est fait pour capitaliser sur l'univers mis en place selon moi. La scène "politique" où la Hunter de la TVA évoque le fait que tout le monde est un variant, est une exception, mais c'est très léger. Coucou à l'actrice de Lysa Arryn de Game of Thrones au passage.

L'épisode prend complètement une autre tournure avec cette scène assez cool au milieu avec Ouroboros, le personnage Ke Huy Quan (qui est toujours excellent). Là, on nous bombarde encore de mots-clés, mais cette fois il y a des idées, ça fait ultra timey-wimey à la Doctor Who où le passé est réécrit en même temps que le futur se produit. L'humour absurde est plutôt réussi.

Du "time slipping", un "time stick", un "temporal aura extracteur" qui se construit limite tout seul, un "temporal loom" en guise de salle qui "contient les timelines" (ça aurait pas été pratique en saison 1, ça ?), c'est la foire à la saucisse et au "time-[joker]", et l'épisode le sait. Toute la mission finale repose d'ailleurs sur du bricolage, et c'est exacerbé par Ouroboros qui répare la combinaison magique de Mobius avec un bout de scotch.

Pour le coup, Marvel se moque un peu de ses climax à deux balles, à travers cette métaphore du scotch, et j'ai plutôt apprécié. D'autant qu'on est à l'épisode 1, j'ai bon espoir qu'il n'y ait plus trop ça ensuite. Car ça reste du pur scotch, cette scène/cet épisode/cette série : rien ne tient debout et c'est juste du VFX et du divertissement. Et aussi, ça va globalement vite, très vite, tous les enjeux sont vite balayés et franchement à la fin quand il y a le compte à rebours, je n'étais même pas sûr de savoir ce que j'espérais avoir à "0". C'est peut-être un peu la volonté de la série : bouger tellement dans tous les sens qu'on ne sait même plus dans quelle direction ils vont et espérer surprendre.

Ce qui est sûr, c'est que le statu quo de cet épisode 1 n'allait pas pouvoir tenir bien longtemps. Du coup, toute la dynamique "Loki fugitif" est un peu vaine (ce qui contribue à rendre une moitié d'épisode bien chiante). On bascule sur un enjeu "retrouvons Sylvia" à la fin, ce qui n'est pas forcément des plus palpitants non plus...

En fait, cette saison 2 va un peu avoir un problème de taille, c'est de réussir à réparer ce qui est déjà cassé. Les dommages causés sur Kang et sur le multivers par Ant-Man 3 me semblent absolument irréconcilliables, et pour moi le MCU et son approche multivers est déjà morte et enterrée, avec son antagoniste. Je pense d'ailleurs que la vanne "oh non, je ne veux pas imaginer un million de Kang" est un peu une vanne méta. A moins que la saison 2 parvienne à réécrire Kang en faisant de Sylvie la grande méchante du MCU ou je ne sais quelle idée saugrenue (ce qui serait culotté, cool, mais n'a aucune chance d'arriver car on sait qu'à part Doctor Strange 2, les références cross-media du MCU sont dans un sens unique : les films influencent les séries, mais pas l'inverse). Mais oh que j'adorerais qu'on vire Jonathan Majors et qu'on le remplace par quelqu'un de compétente.

Bref, du coup, soit on entame cette saison 2 en s'attendant à du fun, du timey-wimey, Hiddleston et Owen Wilson qui sont attachants, et à la limite on pourra avoir un bon divertissement déjanté (ce qui n'est pas trop le cas ici, c'est trop timide à part la fin).

Soit on s'attend à une oeuvre significative dans le MCU au sens large et là je pense que c'est vouer à l'échec et que ça va être dur de paraître sérieux.

En tout cas, je suis toujours mi-figue mi-raisin sur la série avec cette reprise, mais je suis modérément concentré, c'est déjà ça...