Épisode hypnotisant qui repose sur les mêmes principes que tous les épisodes cette saison : deux ou trois twists ébouriffants (j'ai halluciné devant les photos de fsociety) et un jeu autour des attentes de l'ami d'Elliot (nous) incroyable. Comme Fleabag, suivant un autre personnage principal névrosé qui parle à la caméra, cet épisode continue de briser ce lien sacré qui a été établi depuis le pilote, et ré-établi durant cet épisode, avec ce dialogue entre Elliot et "F-Elliot" saisissant.

Toute la série peut, évidemment, s'arrêter lors de l'explosion de la centrale de l'épisode précédent, pour le spectateur cartésien. Après tout, tout aurait eu sa fin : de Darlene à Dom, en passant par Krista, Whiterose et bien sûr, Elliot et Mr. Robot.

Mais Elliot se demande s'il peut se laisser tenter par cette utopie. Peut-être que voir Angela changera quelque chose - pour lui comme pour nous ? Oui mais veut-on vraiment accepter un monde sans la souffrance si ça signifie aussi que tout ce qu'il aura traversé n'aura jamais exisét ? Un monde sans Darlene ?

Sam Esmail n'est pas en train de proposer une porte de sortie parfaite mais bien une sortie de secours alternative. Qui a je pense bien plus de sens en rapport avec le reste de la série. Plus qu'un épisode et je n'ai jamais été aussi dans le flou concernant un final de série de toute l'histoire du petit écran, si ce n'est peut-être avec The Leftovers. Le final de ce dernier ayant lui aussi opéré un virage imprévisible, une fin à deux-possibilités selon notre niveau de proximité avec les personnages, et des réponses inattendues. Je ne sais pas à quoi m'attendre avec Mr. Robot, mais je m'attends à du lourd.

On sent que l'épisode est réellement en deux parties et c'est extrêmement logique. En fait, cet épisode ne sert pas à grand-chose en stand alone, il est complètement attaché à l'autre partie. C'est comme une présentation, l'exposition d'un autre monde ; on y suit l'Elliot qu'on connait jusqu'à revenir à la fin de l'épisode précédent (et là, les choses peuvent se poursuivre). Sa seule utilité est de créer un environnement auquel le spectateur s'habitue, et c'est réussi puisque la lenteur et le côté descriptif de l'épisode nous entraînent malgré nous ; on ne peut s'empêcher de se demander ce qui va se passer ; et finalement, rien jusqu'à la toute fin. C'est littéralement le début de la fin !