A la fin j'ai eu l'impression d'avoir été prise pour une conne, et ça m'a mise en colère.

Puis j'ai tenté de voir "the end of evangelion", j'ai trouvé la scène de début absolument dégueulasse et irrespectueuse pour les personnages, et j'en suis venue à haïr cette série par tous mes pores :)

Et je crains que si je revoyais la série maintenant je serais très dérangée par pas mal d'aspects malsains de la série auxquels je n'étais pas sensibilisée à l'époque. Par contre j'aimerais probablement beaucoup Kaoru.

Pour les métaphores, ils usent et abusent de symboles judéos-chrétiens - les anges, les apôtres, Lilith, la lance, le fait que les anges explosent en forme de croix, le titre (Evangelion)... mais en fait c'est complètement gratuit, hormis de vagues références à l'apocalypse.

Sinon, oui sur la fétichisation des corps féminin, en particulier de Rei, qui est un personnage très passif, une coquille vide dont l'origine "mystérieuse" est d'un point de vue Freudien assez... révélatrice, puisque c'est un clone de la mère de Shinji. Et savoir que c'est un énorme objet de fantasme, encore aujourd'hui, me trouble beaucoup.

Sinon, pour l'explication du succès : déjà, à l'époque graphiquement c'était très beau. Rei a été immédiatement un sex symbol. ça sortait de manière feuilletonnante, donnant le temps aux gens de se triturer le cerveau et d'échaffauder des théories, un peu comme dans lost (je plaide coupable). L'aspect névrotique des héros était assez novateur (même si pas tant que ça vu que gundam avait déjà fait ça 20 ans auparavant), le traitement de la dépression d'Asuka révolutionnaire (et encore aujourd'hui, c'est une question rarement traitée). Plus globalement, l'aspect psychanalyse est encore aujourd'hui assez original il me semble. Le ton mature, limite choquant par moments, aussi, tranche avec les productions pour adolescents habituels - il y a un épisode où Misato et son mec font l'amour hors champ mais avec des bruits évocateurs, c'est pas commun pour ce type de public à qui on montre des tonnes de gros seins mais jamais jamais de sexe - et dans le film la scène qui me dérange beaucoup inclut un Shinji qui se masturbe. Bref, c'était (et c'est toujours, je pense, pour le public auquel cette série est destinée) provoquant.

Dans ce qui me plaît encore aujourd'hui, il y a l'idée et le design derrière les Evas - le côté animal, l'animation viscérale. Asuka et Misato ont des névroses qui me parlent, aussi. Et plus globalement l'aspect psychanalytique me semble intéressant, autant que je m'en souvienne. Ils auraient pu aller plus loin dans l'amour que Shinji éprouve pour Kaoru, mais bon, j'aime ce rebondissement, et ce personnage.