Peaky Blinders
En 1919, à Birmingham, soldats, révolutionnaires politiques et criminels combattent pour se faire une place dans le paysage industriel de l'après-Guerre. Le Parlement s'attend à une violente révolte, et Winston Churchill mobilise des forces spéciales pour contenir les menaces. La famille Shelby compte parmi les ...
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Terminée | Américaine, GB | 58 minutes |
Policier, Crime, Drama, Drame | BBC Two, BBC One, BBC iPlayer | 2013 |
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Dans Peaky Blinders, les scénaristes ne cherchent pas à toujours surprendre le téléspectateur. Non, le téléspectateur est avec les Shelby, au plus près. Il connait les personnages, leurs forces et leurs faiblesses. Certes, des coups d'éclat (comme lors du final de la saison précédente) surviennent et bousculent tout, mais dans l'ensemble tout est délicieusement, et relativement, prévisible. C'est rare d'aimer la prévisibilité dans une série, mais ici c'est tout simplement génial. Dans cet épisode, par exemple. Imprévu : la mort. Prévu : la réponse des Shelby. Imprévu : l'apparition de Changretta à la fin. Prévu : la réponse de Tommy.
Cette avant-dernière, longue, scène entre Thomas et Changretta (formidable Adrian Brody), en est un parfait exemple. Lorsque Changretta entre dans la pièce, quelque chose se passe. Thomas le sent, le téléspectateur le sent. On est dans la tête de Tommy, on réfléchit à toute vitesse. On comprend qu'il vient de New-York. On comprend qu'il est Italien. Et on comprend surtout qu'il joue dans une cour beaucoup plus grande que celle des Shelby. Thomas le sait. Il se fait mener tout le long.
Mais pourtant, Thomas reste Thomas. Toute sa vie, il a du se battre et faire ses preuves, et gagner ce qu'il a gagné. Il est téméraire et n'a peur de rien, ce qui ne cesse de m'émerveiller tout en reconnaissant les dangers stupides qu'il encourt. Car Miss Enden le dit : "it's almost like you're looking for troubles." Et là est tout Thomas Shelby. Il a tout perdu, tout gagné dans sa vie. Il joue, beaucoup. Il accepte les règles et s'engage dans des courses, des paris, des dangers, pour s'oublier. On sait qu'il est triste, enragé et vide. Même s'il ne le montre pas. C'est un soldat.
Le début est très fort, bien évidemment, la série étant très forte pour les scènes au ralenti et les montages alternés. C'est assez étrange car, à l'image de Thomas, la série renferme les émotions et reste digne, même après la mort d'un personnage principal. Cependant, il suffit d'une scène finale, courte, pour nous rappeler pourquoi : les Shelby montrent rarement leurs émotions et continuent le combat, quoi qu'il advienne. Leur colère et leur peine seront des moteurs pour l'avenir. Ce n'est pas très sain, mais c'est ainsi.
En gros, Peaky Blinders, c'est plus que vachement bien, et chaque nouvelle saison m'épate.