The Handmaid's Tale
The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Dans une dictature où la stérilité a frappé les femmes, ces dernières sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.
En cours | Américaine, CA, US | 50 minutes |
Drame, Science-Fiction, Drama, Science-Fiction & Fantastique | Hulu | 2017 |
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Avis sur l'épisode 5.01
Avis favorable | Déposé le 15 septembre 2022 à 04:30 |
June est seule au monde. Et même si la réalisation très (trop à mon goût) rapprochée + le jeu intense de Moss peuvent être épuisants, ils arriveront toujours à faire ressortir cette immense solitude que les leaders ressentent et que rien n'enlève jamais vraiment (bon, et le traumatisme aussi). June serait-elle égoïste ? Oui, un peu. Elle a mené un mouvement et a incité ses camarades à tuer Fred avec elle. Elle a voulu lever les consciences et les esprits de revanche. Une fois l'objectif atteint, cela dit, il semble compliqué pour elle d'étendre ces actes. "He was your monster." C'est vrai, Fred était le sien. Quid des autres Servantes ? Tout au long de l'épisode, June passe par toutes les émotions possibles. Choquée, euphorique (comme les gens ayant commis un meurtre le sont parfois), dégoûtée (en même temps, elle ne se lave les mains qu'au bout d'une demi-heure...), triste, soulagée, effrayée. Elizabeth Moss est bien entendu extraordinaire et son jeu permet de soulever plein de questions auxquelles il est trop tôt pour répondre. Est-elle vraiment heureuse d'avoir commis ce meurtre ? Se sentira-t-elle coupable ? Est-ce-que la vengeance est aussi facile que ça ? (non, Tuello le dit lui-même dans une dernière scène nécessaire pour l'audience). L'aspect "trop-plein d'émotions" est vraiment bien retranscrit car on reste dans le jus, dans "l'instant d'après", dans l'immédiateté de son action. Ce qui en ressort, c'est qu'elle est quand même déboussolée et qu'elle se fait peur. "You're free to go." Et pour aller où ? June a envie d'aller en prison, elle a envie d'être punie, de (bizarrement, peut-être) faire les choses "bien". Mais derrière tout ça, il y a aussi la sensation que le no man's land, il est en elle, il est en toutes les Servantes, en tous les réfugiés (sans blague). Elle sait qu'elle est en sécurité, mais elle ne se sent pas chez elle. Et quelque part, est-ce-que Gilead ne serait pas devenu chez elle ? La situation d'Emily (Alexis Bledel va me manquer) le prouve bien. L'attirance à revenir, le traumatisme qui lie plus que tout le reste. Il y a un moment dans le jeu de Moss que j'ai trouvé très intéressant, c'est celui où June va dans l'eau (oui, elle enlève son manteau mais rien d'autre) et elle se passe de l'eau sur le visage. Tout laisse penser à un moment de paix, avec le soleil, le calme après la tempête, elle est relativement propre, elle peut enfin profiter du monde sans Fred. Pourtant, ce qu'on lit sur son visage, c'est une envie de paix. Le sentiment lui, n'est pas là. Et est-ce-qu'il le sera un jour ? Sinon, Serena n'est pas guérie de son incapacité à ressentir une quelconque honte. Le Canada n'est pas un pays décent et compatissant pour elle, et la pauvre, elle m'a fait de la peine (non). Ce sont les moments les plus difficiles de la série à chaque fois, de voir à quel point elle peut profiter des avantages tout en arrosant de misère un peuple entier de l'autre côté de la frontière (#lesgensdepouvoir). Le moment fort pour Serena, et de la même façon que pour Moss on peut le lire sur le visage de l'excellente Strahovski, c'est celui où elle marche au milieu de la veillée et où l'appât du pouvoir lui revient aussi vite qu'il était parti (quelques heures pour absorber la mort de son mari, et hop! on repart). Ce moment où elle comprend qu'elle n'est pas seule justement. Que des gens partagent sa pensée, et qu'elle peut en profiter. On peut presque lire les plans (et celui de la saison) sur son visage pendant qu'elle marche, confirmés par son autorité devant Tuello par rapport aux funérailles de Fred. Bref, je trouve ça bien fait et sans vouloir me lancer dans une dissertation, on pourrait faire des lectures et critiques plus profondes (surtout par rapport à l'actualité) de ce qui se passe. En attendant, hormis la scène dans le restaurant que j'ai trouvée absolument insupportable (qui aime voir des gens affamés manger en gros plan ?), l'épisode met beaucoup d'émotions sur la table et ne perd jamais de vue ses personnages (y compris Luke et Moira), ce que j'apprécie. A voir ce que le scénario nous proposera de concret pour la suite ! |
Reprise dans la continuité de la fin de saison 4, où ils tentent de revenir sur quelques non-dits assez frappants, notamment le groupement de survivantes de Gilead qui ont suivi June, qui demandent aussi réparation pour elles-mêmes. Logique — franchement je trouve ça assez bête de la part de June d’avoir proposé/demandé à ce qu’elles participent à la chasse à l’homme contre Fred, même si elle voulait certainement les aider à tourner la page.
Ironiquement, le délire de culpabilité de June est vite arrêté net par la personne de la police qui la reçoit (qui restera toujours en hors-champ) pour lui dire qu’ils ne vont pas la poursuivre… mais qu’elle doit 88$ pour le transport du doigt de Fred Waterford. C’est une super scène qui fait mouche et souligne l’absurde de la situation et de la justice, parfois.
Intéressant de voir la femme de Nick qui semble à la fois très pliée aux traditions de Gilead en apparence, mais qui très vite, fait une remarque qui suggère qu’elle est dans la confidence de tout ce que son mari fait contre le régime. J’espère que cette partie sera un peu plus développée, mais avec une saison de 10 épisodes de nouveau et qui semble très très centrée sur le Canada, ce n’est pas dit.
Le passage final où Mark Tuello, d’ordinaire toujours si neutre, laisse entrevoir son soutien à June, était cela dit une bonne scène qui donne juste le coup de pouce qu’il faut pour une fin un peu plus optimiste.
Deux points TRÈS négatifs cependant :
Par exemple, je sais que c’est cohérent mais Serena qui est de + en + la caricature qu’elle aurait pu ne pas être, en disant à Tuello “Mon mari est mort, remettons la peine de mort, June doit payer”, ça semble si grossier… Le personnage vaut mieux que ça. À ce titre, la phase finale où elle marche parmi des fidèles qui l'admirent et où elle semble immédiatement établir un plan pour se sortir de sa situation, en manipulant Tuello, est très intéressant. Franchement, je trouve ça dommage qu'on soit passé à côté d'une pseudo-redemption story pour avoir un personnage de plus en plus détestable et manichéen, mais bon, je déteste quand une fanbase sort des "moi j'aurais pas fait ça j'aurais fait ça", alors je vais tâcher de respecter ce choix. Et au moins ce genre de scènes permettent de donner des subtilités intéressantes à jouer à Yvonne Stratovski.
Un départ en hors-champ indigne, incohérent, frustrant. J’ai détesté. Je suis d’autant plus agacé que j’adorais le personnage. Je trouve que c'est trop brutal et ça n'a que peu de sens. Elle a participé au battage de Fred. A-t-elle été enivrée par la vengeance ? Cela ne lui ressemblait pas. Elle est au Canada depuis plus longtemps et faisait bien plus de progrès que June. Pourquoi quitter sa femme et son enfant ?
Le pire c’est que ce n’est pas juste un prétexte à ne plus voir Emily, mais c’est censé servir un propos : Moira précise en effet que “c’est plus courant qu’on ne le pense”, que des gens reviennent à Gilead… Pourquoi ? Qui ? On ne peut pas balancer ça comme ça. Bien sûr tout pourra prendre son sens selon la suite de la saison,
mais je ne pouvais pas supporter ce doute alors j’ai été me spoiler, et non, on ne revoit plus Emily de la saison. La honte quoi !
Je préfère me dire qu'Emily a juste voulu s'éloigner de June et reste en secrète chez elle avec sa femme, heureuse. Voilà une perspective qui me plaît plus. Nouveau headcanon.
Bref, une reprise intéressante, mais la série va avoir le problème de rester trop centré sur June alors que l’univers est de plus en plus riche et complexe. D'autant que même si l'exercice est intéressant, l'arc de June en cours, à savoir "comment vivre dans une après-dictature avec une envie d'infliger à autrui ce qu'on a subi", n'est pas une thématique qui me fascine plus que ça. C'est très biblique, très spécifique, j'ai du mal à me connecter à l'histoire de June désormais, je trouve que ça bloque le personnge dans une seule dimension et des thèmes très vite répétitifs. À voir, mais j'ai quelques craintes sur la suite de la saison.