Dites-donc, elle s’en sort quand même vachement bien, Serena, non ?

En tout cas, après avoir déploré légèrement depuis la fin de saison 4 une baisse de progrès dans le lore de la série, voilà que Handmaid’s Tale tisse de nouveau un tissu politique intéressant, en s’éloignant un peu de June. Cela confirme légèrement mes craintes quant au focus de la série sur sa protagoniste qui entraîne souvent un rétrécissement de l’univers de la série, mais je suis tout de même rassuré de voir que pour ses deux dernières saisons (donc quand même environ 1/4 de son contenu restant), la série est capable de proposer de nouvelles choses.

Et puis, je suis mauvaise langue car même si June est moins présente ici qu’avant, elle possède tout de même son intrigue, et on y apprend des choses intéressantes. L’épisode lève le voile sur Mayday, un réseau de résistantes tellement abstrait et beau pour être vrai, que son existence était questionnée, ce qui était justement tout le but et la condition à la survie de ce mouvement.

Cette très belle idée contrebalance bien le bal des faux-semblants qui se poursuit à Gilead, mais où cette fois, l’hypocrisie semble avoir laissé place à la menace déguisée permanente. Mettre un visage sur le Commandant Mackenzie est une excellente idée pour dessiner tout de suite les contours d’un antagoniste charismatique, puisque son nom a déjà été mentionné et possède donc de l’ampleur sans qu’on ne l’ait rencontré.

Nick et Tuello ont également un rôle intéressant, et je suis assez fan de la façon dont ils utilisent le passé brumeux de Nick - que la série n’a jamais explicitement défini, par manque de temps/d’envie de développer ce personnage - pour justifier son hésitation de renforcer sa position d’agent double. Du côté de Serena et Joseph, ils parviennent pendant un instant à m’imaginer un mariage politique arrangé entre eux, idée qui serait étonnante et que Joseph, en toute logique, réfute rapidement.

Enfin du côté du centre rouge, Ann Dowd possède une scène presque évidemment écrite pour lui donner de quoi jouer, mais quand bien même, elle transcende complètement son passage. Le moment entre Mrs. Putnam et Janine dans le coma est étonnamment touchant, car pour la première fois selon moi, on sent que Mrs. Putnam est sincère dans sa reconnaissance envers Janine, puisqu’elle n’avait aucun besoin de venir la soutenir.

Comme je l’ai dit, Serena a une porte de sortie un peu facile à mon goût, mais j’espère que c’est annonciateur d’une guerre avec June sans merci et profonde, où leurs deux idéologies entrent en collision.

On découvre une nouvelle forme de résistance (en tout cas, d'organisation de la résistance), qui se rapproche beaucoup de Gilead, physiquement, et qui va titillier June toute cette saison. Doit-elle y retourner ? C'est ce que le premier épisode abordait, cette attirance qu'ont les survivantes à revenir là où tout a changé, où tout s'est passé, par vengeance ou par syndrome de Stockholm. C'est vraiment un point qui montre de manière efficace les traumatismes qui hantent toutes ces femmes (y compris June). De plus, on revient aussi à l'âge d'or de la série où Mayday s'était mis en place avec June qui prenait une place de plus en plus importante dans l'envie de résister.

Je suis plus dubitative par rapport à Janine, je ne comprends pas vraiment où les scénaristes veulent en venir car ce sont les seules scènes du Gilead "d'en-bas", assez intimes avec seulement Lydia. Leurs destins sont vraiment l'inconnu pour moi, à ce niveau-là.

Le plus gros reste bien sûr Serena qui se fait avoir et est rejetée par Gilead mais qui, en même temps, apparait d'autant plus dangereuse puisqu'on lui donne du pouvoir. Et Gilead est effrayant, mais le pire, c'est l'idée de Gilead s'exportant. On a aussi des moments plus honnêtes où elle confirme bien que Fred, bon, c'est peut-être pas dramatique qu'il soit plus là, et puis des moments plus humains entre elle et Tuello.

La voir effrayée par June à la fin, et voir June déterminée (et en colère, surtout), nous fait rester dans cette dynamique June/Serena qui cimente la saison, et à long terme, la série. Jusqu'ici, ces trois épisodes ont très bien mis la saison en place et je trouve l'ensemble assez passionnant à suivre.