En cette période estivale riche en glandouille et plutôt légère en série, on s’est dit à SerieAll que c’était le bon moment pour vous faire des petits bilans de ce que l’on avait vu cette année. L’occasion de faire le point sur les nouveautés mais aussi de ressortir de vieux trucs du grenier, histoire de vous occuper tout l’été. Différents rédacteurs vont donc se succéder pour vous présenter ce qui a été, pour eux, la saison 2012-2013. Cette semaine, premier numéro avec Elpiolito !
Le super coup de cœur de l’année : Extras
Avant de taper sur tout ce qui bouge, je vais d’abord parler d’abord de mon gros coup de cœur de ma saison 2012-2013 : Extras. C’est une série anglaise sortie en 2006 que je viens juste de rattraper et mon dieu, quelle grosse baffe ! Créée par Ricky Gervais et Stephen Merchant (le duo derrière The Office), Extras suit deux figurants à travers les plateaux de tournage, l’occasion de tourner en dérision les travers du métier et de raconter ce qu’il se passe derrière la caméra.
Clairement, ce n’est pas une série pour tout public et elle ne plaira pas à tout le monde. Pas de grosses blagues faciles, pas d’humour pouet-pouet tagada mais quelque chose de beaucoup plus fin qui requiert parfois un minimum de culture et de réflexion. Ce n’est pas non plus une série où les rebondissements vont se succéder à un train d’enfer : c’est plutôt calme et la série repose surtout sur ses personnages et les échanges entre eux.
Elle est assez difficile d’accès mais par contre, si vous accrochez, c’est du bonheur en barre. Drôle, intelligente et en même temps ultra-sensible, ponctuée de guests prestigieux qui acceptent de se moquer d’eux-mêmes, c’est vraiment une excellente série qu’il serait dommage de manquer. Non, je n’ai vraiment pas grand-chose à reprocher à cette série que je re-regarderais surement avec plaisir dans quelques temps
La bouse de l’année qui a eu une seconde saison : Revolution
Bon, assez de gentillesse, rentrons dans le vif du sujet. Comme tous les ans, il nous faut une potentielle remplaçante à Lost et cette année, c’est NBC qui a tenté sa chance avec Revolution, série de J.J. Abrams.
J’ai regardé les deux premiers épisodes et arrêté ensuite. Parce que la série n’avait rien à raconter. Parce que son héroïne principale a le charisme d’une moule. Parce que la série ressort tous les clichés connus sur ses deux premiers épisodes. Parce que c’était ridicule et sans côté nanard. Bref, c’était naze et je ne comprends pas pourquoi la série a réussi à avoir une seconde saison : ils doivent être désespérés chez NBC.
La bouse de l’année qui en fait, était bien fun : Zero Hour
Le premier épisode de Zero Hour, c’était du grand n’importe quoi. On nous proposait une histoire fumeuse autour de nazis, de l’église, de douze nouveaux apôtres qui peuvent être retrouvés grâce à des horloges, un secret mystérieux qui déclenchera l’apocalypse. En un mot : capilotractée. En plus de ça, certains des acteurs se demandaient encore ce qu’ils faisaient dans ce premier épisode et les effets spéciaux n’étaient pas optimaux.
Pourtant, si on accepte ces défauts, bah ce n’est pas si mal ! Bon, ok, ce n’est pas une grande série, je l’aurais oubliée dans trois mois, certains discours sur la religion pourraient être prononcés par Christine Boutin, mais pour la période estivale, ça passe plus que bien. On est sur une histoire aussi absurde que le Da Vinci Code, c’est exactement du même acabit que les romans ésotériques à la mode en ce moment et qu’est ce que c’est bon. On part dans tous les sens, c’est foireux au possible mais pourtant c’est fun (surtout comparé à Revolution). J’avoue même m’être fait avoir parfois avec certains rebondissements.
Non franchement, si vous n’avez rien à regarder cet été pour vous détendre, ça peut être une bonne solution. Surtout que les scénaristes, conscients de leur connerie, ont offert à la série une conclusion propre donc pas de trucs en suspens qui pourraient vous rebuter.
La série qu’il serait temps d’achever : How I Met Your Mother
Ok, je tire sur l’ambulance, ce n’est pas bien. Mais bon sang, qu’est ce qu’on se fait chier devant cette série ! Pour être honnête, j’ai abandonné au milieu de la saison 8 et je n’ai juste regardé que le dernier épisode de la saison, juste pour voir la Mother.
En dehors de ça, la série a tout dit. Les relations entre les personnages tournent en rond depuis trois saisons, les gags sont lourds au possible, Barney n’a toujours pas retrouvé sa paire de couilles, … C’est affligeant et du coup, j’ai décidé de sortir du troupeau et d’arrêter la série : quatre saisons que je perds mon temps, c’est bon !
La série qui a manqué sa saison 4 : Community
Community, l’exception par excellence. Alors que Sony avait viré Dan Harmon, le showrunner et créateur, pour la saison 4, ils le reprennent pour la saison 5. Autant dire que la saison 4 n’a pas du être à la hauteur des attentes !
C’est le cas. En fait, les nouveaux showrunners ont surtout fait du fan service et du Community pour les fans plutôt que d’apposer leur touche personnelle. Mais là où ça passait avec Dan Harmon, ce n’est pas passé cette fois-ci : les personnages se sont vite retrouvés à tourner à vide, Chevy Chase a complètement été évincé et les gags étaient lourds ou sentaient le recyclage forcé.
Je ne dis pas qu’Harmon ne le faisait pas avant ou que tout ses épisodes étaient géniaux. Mais il y avait un petit je ne sais quoi qui rendait le tout attachant, qui donnait une âme à la série. Cette saison, elle l’a perdu et du coup c’est tombé à plat. Je ne sais pas si la suivante relèvera le niveau mais bon, avec Dan Harmon de retour aux manettes, on peut espérer quelques épisodes de bons. J’espère parce que sinon la nouvelle saison risque d’être bien pauvre en comédie.
La série qui a fini gentiment dans son coin, sans faire de bruit : Fringe
Fringe aura toujours été particulière. De série pop-corn qu’on regarde d’un œil distrait, elle a pris une autre dimension en fin de seconde saison pour devenir particulièrement réussie en saison 3, avant de chuter en qualité en saison 4. Cette année, c’est une cinquième et dernière saison qui nous a été proposée, concentrée sur les observateurs qui ont envahi le futur.
Et honnêtement, cette saison était mi-figue, mi-raisin. Il y avait de bons moments mais aussi de mauvais. En fait, outre le fait que l’on avait un peu l’impression d’être dans un spin-off, la série était en mode automatique : tout s’enchaînait parfaitement et, hormis deux-trois éléments, tout était parfaitement prévisible. Aucune fantaisie, aucuns gros changements : j’aime le fait que la série ne soit pas partie dans des trucs trop fumeux mais elle nous avait habitué à mieux, c’en est du coup décevant. Et finalement, c’est un final sans éclat qu’elle nous propose, correct mais sans le souffle épique qu’on était en droit d’attendre. Dommage donc.
La vraie-fausse copie : Elementary - Pilot
Sherlock, c’est la série de la BBC qui transpose l’univers de Sherlock Holmes au 21ème siècle. La série est génialissime et très réussie. Quand CBS a annoncé qu’elle allait à son tour adapter Sherlock Holmes à sa sauce, j’ai eu peur. Quand elle a annoncé que Watson serait une femme, que ça se passerait à New York, etc, j’ai eu très peur. Et puis j’ai regardé le pilot et finalement, c’est moins pire que ce que l’on pouvait craindre.
En fait, il ne faut pas s’attendre à une série qui marquera les esprits : c’est un nouveau procédural de CBS dont le personnage principal s’appelle Sherlock Holmes et c’est tout. L’enquête du pilot est classique et sans surprises, Holmes n’est pas si exceptionnel que ça. Le seul truc nouveau est le duo Watson/Holmes, plutôt réussi dans le genre duo homme/femme et qui, à première vue, ne va pas partir tout de suite dans des coucheries.
Pour le reste, je n’ai pas été plus loin que le pilot et peut-être que ça s’améliore ensuite. Je range donc et pour l'instant la série à côté des Experts et autres NCIS : les séries bateau bonnes pour M6 ou TF1.
La saison perdue dans le temps : Doctor Who saison 7
Là, ça me fait un peu mal aux fesses de l’admettre mais la dernière saison de Doctor Who était probablement la moins bonne depuis le retour de la série en 2005. Oui, moins bonne que celle avec Martha Jones, moins bonne que celle où Mickey se croit un survivor, moins bonne que celle avec les aliens qui pètent et les poubelles en plastique qui attaquent.
Le gros problème de la saison est de l’avoir conçue comme une succession de blockbusters reliés entre eux par un léger (mais très léger) fil rouge. La première moitié de la saison, qui avait pourtant bien commencée, sombre très vite dans des épisodes inintéressants : Les dinosaures de l’espace, Le doctor au far-west, L’attaque des cubes, autant d’idées sympa sur le papier, mais qui ne débouchent finalement sur rien. Les Ponds trainent à partir pour finalement rater - à mon sens - leur sortie dans un épisode d’adieu qui voulait trop en faire.
La seconde moitié de saison n’est guère mieux. Le mystère autour de Clara est le seul fil rouge et, si le personnage présente un certain intérêt dans les épisodes de Moffat, elle devient complètement transparente dans les autres. D’autant que, là aussi, certains épisodes sont bâtis sur un concept casse-gueule : L’intérieur du tardis, Les cybermen à la fête forraine, Un alien dans un sous-marin nucléaire en pleine guerre froide, Le doctor fait de la moto, … Si certains s’en sortent bien, d’autres sont carrément pathétiques et inutiles. Et ne font pas avancer le schmilblick.
Même le season final, pourtant bon et apportant des réponses logiques et censées à différents mystères de la saison, ne parvient à masquer le vide que l’on a dû regarder auparavant. Non, cette saison était vraiment décevante, ambitieuse sans en avoir les moyens et manquant cruellement de cohérence. J’espère que les épisodes suivants seront mieux. En attendant, c’était vraiment raté.
La série française qui te fait te questionner sur toi-même parce que tes parents la regarde aussi : Fais pas ci, fais pas ça
Profitant d’une rediffusion sur France 4, j’ai découvert cette série française que je n’attendais vraiment pas et qui était pourtant bien sympathique. L’idée de suivre deux familles relativement différentes dans leur vie quotidienne, même si ce n’est pas forcément nouveau, est vraiment bien traitée dans cette série, ce qui est assez rare en France.
C’est drôle, c’est frais et assez rarement surfait. Tout le monde semble y prendre du plaisir et du coup, le spectateur aussi. Les deux familles ont leurs membres clés, certains sont beaucoup plus en retrait que d’autres, mais dans l’ensemble, ça se tient bien. Les creux de quelques intrigues sont compensés par d'autres trames, ce qui fait que ça ne se voit pas trop dans l’ensemble.
Je ne suis pas vraiment fan des séries françaises (surtout les trucs familiaux), mais je dois dire que celle-ci m’a bien plu : sûrement pas la série du siècle, mais un bon moment.
La web série qui fait espérer en la fiction française : Le visiteur du futur
Pour ceux qui ne la connaîtrait pas, le Visiteur du futur est une web-série dans laquelle on suit un mystérieux homme du futur qui revient dans le passé pour empêcher les catastrophes qui ont conduit à la destruction de la Terre. Il y est aidé par une équipe de bras cassés dont Raph, un mec qu’il a harcelé en saison 1, Judith et Matéo, une psychopathe et son garde du corps tous deux venus du futur et d’Henri, un humanoïde humaniste.
Cette année, le visiteur et son équipe sont face à une entreprise concurrente qui tente d’annuler les catastrophes à leur place et dirigée par un ancien ennemi du visiteur. Et clairement, cette saison était nettement meilleure que la précédente. L’idée de mettre en concurrence le visiteur à une autre équipe mieux entraînée était vraiment bonne et les sept premiers épisodes étaient du bonheur en boîte.
Tout ça pour nous délivrer ensuite un huitième épisode ultime, le meilleur de la série à ce jour, parfaitement maîtrisé qui nous fait regretter que ce genre de série ne soit pas plus présent à la télévision française. L'épisode est une pure merveille prouvant qu'avec peu de moyens, on est capable de produire du bon contenu de SF (pour peu qu'on s'en donne la peine). L'épisode est diaboliquement touchant et superbement bien réalisé, jusqu'à la musique qui est tout bonnement celle qui colle le mieux au contexte. Non, là c'était la grosse réussite.
Les deux derniers épisodes sont en revanche plus décevants, la conclusion de la saison est un peu facile et convenue et bien en delà de ce qu’on pouvait attendre. Dommage parce que c’était un quasi sans fautes. En attendant une saison 4 !
La web série qui fait espérer en la fiction française (bis) : Les Opérateurs
Autre série de François Descraques (et Slimane-Baptiste Berhoun pour le celle-ci), Les Opérateurs suit Slim, un jeune cadre, dans sa nouvelle entreprise. Mais celle-ci semble bien étrange : personne ne sait vraiment ce qu’il fait, tout le monde essaye de faire tourner Slim chèvre et de nombreux évènements étranges et inexpliqués se produisent.
Comme pour la précédente, cette web-série fait reprendre confiance en la fiction française. Parfaitement maîtrisé tout au long des dix épisodes, le récit se suit avec plaisir et sans fausses notes. C’est drôle dans la première partie, captivant dans la seconde, les comédiens assurent et la conclusion du récit apporte juste ce qu’il faut en émotion et réponses, ni trop peu, ni pas assez.
Une franche réussite qui ne vous prendra qu’une heure de votre temps : n’hésitez pas !
La série qui s’appelle comme une chanson de Bowie : Ashes to Ashes
Là encore, il s’agit pour moi de rattrapage. L’an dernier, j’avais regardé et apprécié Life On mars, je me devais donc de regarder son spin-off, Ashes to Ashes. Si la première saison était une sorte de Life On Mars au féminin dans les années 80 et ne s’éloignait que peu de son aîné, la seconde saison prenait un chemin différent et c’était tant mieux. Et c’était finalement la troisième et dernière qui permettait à la série de prendre vraiment ces distances avec son aîné, tout en y apportant les réponses qu’il y manquait (vous m’avez compris ?).
Pour le reste, c’est comme Life On Mars : une BO de malade, un Gene Hunt excellent, des enquêtes policières pas top, beaucoup, beaucoup de funs, de l’humour et de l’action. Le duo Alex-Gene, si dans un premier temps fait écho au duo Sam-Gene, prend rapidement son envol et apporte ce qu’il faut de fraîcheur à la série.
J’avais un peu peur qu’Ashes to Ashes me gâche un peu Life On Mars, mais ce ne fut pas le cas. Tant mieux, des séries comme ça, ça vaudrait le coup d’en voir plus souvent.
La saison qui sentait trop la routine : Wilfred saison 2
J’avais pris mon pied sur la première saison de Wilfred. L’histoire de ce mec dépressif qui voit le chien de sa voisine comme un homme déguisé en chien m’avait particulièrement plu ; d’autant qu’elle s’était révélée plus irrévérencieuse, intelligente et moins cul-cul la praline que son postulat de base ne laissait penser. J’avais donc pleins d’espoirs pour la seconde saison. Malheureusement, j’ai été déçu.
Après une entrée en matière très réussie, la série a commencé à tourner en rond. Non pas que ce n’était pas drôle, mais on était toujours sur le même schéma, le même rythme, les mêmes genres d’histoire. Et pour le coup, on avait la désagréable impression de faire du sur-place. La saison n’a jamais donné l’impression de savoir où elle allait ni de ce qu’elle faisait. On suivait Ryan et Wilfred et c’était tout.
Bon, tout n’était pas mauvais. On a quand même eu de très bons épisodes. Mais, ceux-ci étaient vraiment trop rares et peinaient quand même à masquer une saison qui ne savait pas vraiment ce qu’elle devait faire. On sentait par moment qu’il y avait des pistes à creuser mais elles n’ont jamais été creusées. Au final, même si ça restait plaisant, on a l’impression que la saison n’était là que pour la transition. J’espère que la troisième sera meilleure.
Les séries sur lesquelles je n’ai pas forcément grand-chose à dire
- Derek : une nouveauté de Ricky Gervais, dans la lignée d’Extras. Sympathique, si on accroche.
- Life’s Too Short : toujours du Ricky Gervais et Stephen Merchant, sur la vraie-fausse vie de Warwick Davies. Un peu en dessous des autres, sarcastique mais tombant parfois à plat.
- Teen Wolf : si vous aimez les nanards, c’est immanquable. Sinon, c’est naze, il faut bien l’avouer.
- Palmashow, l’émission : la suite quasi directe des Very Bad Blagues. Fun mais en sévère perte de vitesse quand même, leur pourcentage de sketchs réussis a bien chuté.
- Nos chers Voisins : Je crois que même Soda est au dessus de cette série.
C'est tout pour cette saison !