Mon avis sur ce nouvel épisode de Spartacus est plus que mitigé. Après un deuxième épisode plutôt bon, la série nous revient cette semaine en petite forme et avec une légère baisse de régime. Au final, il ne se passe pas grand-chose de vraiment attrayant et sans vouloir paraître vulgaire nos esclaves passent la grande majorité de leur temps à baiser, boire et se battre… Même l’intrigue qui sert de fil rouge à cet épisode ne parvient pas à relever le niveau : cette histoire de pacte avec des Ciliciens s’avère finalement sans grand intérêt et traîne même en longueur. Dommage car à côté de cela demeurent quelques éléments intéressants…
Quand les opprimés deviennent oppresseurs
Cet épisode laisse penser que l’un des grands enjeux de la saison réside dans le fait que les opprimés d’autrefois deviennent progressivement les oppresseurs d’aujourd’hui. Les scénaristes avaient déjà commencé à aborder cette thématique dans les épisodes précédents mais jamais de manière aussi évidente et brutale. Ici, les troupes de Spartacus sont clairement montrées comme des monstres assoiffés de vengeance. On se rend compte que ces esclaves, qui au départ semblaient poursuivre une noble cause, ne valent en fait pas mieux que leurs ennemis. Ils se comportent exactement de la même manière que les Romains et font preuve du même mépris et du même acharnement qu’eux.
Y'en a au moins une que ça fait rire !
Les références aux précédentes saisons s’accumulent de manière plus ou moins flagrante et vont toujours dans ce sens : les rebelles réitèrent exactement le même schéma que leurs adversaires. La scène où Crixus pousse deux romains affamés à se battre pour un morceau de pain est d’ailleurs très évocatrice de cette attitude contradictoire. La réaction des esclaves à cet instant rappelle d’ailleurs clairement celle des Romains lors de la première saison de la série lorsqu’ils assistaient à un combat de gladiateurs, puisqu'ils ressentent le même plaisir à regarder ce spectacle déplorable.
La question que pose cette scène, est : est-ce que la vengeance à ses limites ? La rage et la colère des hommes de Spartacus sont tellement grandes qu’ils en deviennent limites fous. C'est vraiment l’un des thèmes passionnants de cette saison. Voir les « gentils » s’en prendre à des innocents permet de montrer que toute révolte aussi noble soit-elle a aussi sa part d’ombre. « On ne peut pas être et avoir été » dit l’adage... Il est grand temps que Spartacus se réveille un peu et reprenne les choses en main s’il souhaite garder le contrôle de ses hommes. L'équilibre du groupe est fragile et pourrait basculer à tout moment.
Espérons que la série va continuer à explorer ce côté moins glorieux des esclaves…
Des romains toujours fatigués
Cette semaine, pas de Marcus Crassus à l’horizon. Les scénaristes semblent avoir décidé de l’écarter temporairement afin de développer un peu plus le personnage de son fils Tiberius, choisi par son père pour diriger l’armée romaine dans la lutte contre Spartacus. Son ambition est tellement grande qu’il en devient totalement inconscient. Et il souffre clairement d’un complexe d’infériorité : quand il décide de lancer l’assaut sur les ennemis de Rome malgré l'interdiction de son père, c'est au fond pour essayer de lui prouver sa valeur. Le problème, c’est que du coup il est complètement kamikaze et fonce dans le tas sans réfléchir. Son erreur stratégique risque de lui coûter très cher, étant donné que par sa faute, les Romains ont encore une fois été laminés sur place.
Ah je crois qu'il s'est fait mal le garçon...
Tiens d’ailleurs à propos des Romains. Lors de ma précédente critique, j’avais juré de ne jamais reparler de crédibilité en ce qui concerne Spartacus, sauf que là, j’en ai plus qu’assez que les Romains nous soient présentés comme des incapables. J'en ai marre qu’ils nous présentent toujours Spartacus comme un dieu tout puissant et comme le dit si bien César, ces derniers préfèrent fuir le champ de bataille plutôt que de mourir en héros. Cette fois, le chef des esclaves n’est plus « le faiseur de pluie » mais « le porteur de la mort ». Pour tout vous dire, la manière d’appréhender l’armée romaine est limite honteuse et finit par vraiment me dérouter. Ils sont tellement bêtes et idiots ces Romains qu’on en vient à se dire que le combat entre les esclaves et les soldats ne se fait pas à armes égales. À chaque fois, Spartacus et sa bande s’en sortent indemnes et au final je pense que c’est cette facilité qui entrave mon intérêt pour les combats. A quoi bon suivre ces différentes batailles si on sait que ça se passe toujours de la même manière ? Il faudrait vraiment que les scénaristes se bougent le derrière et fassent preuve d’un peu plus d’audace. Même s’il est vrai que je sens qu’avec Marcus Crassus et César, le refrain risque de changer un peu (du moins je le souhaite). J’espère seulement que cela ne se fera pas sur le tard.
Les femmes au rapport
Rassurez-vous, je ne vais pas vous refaire un pamphlet féministe comme lors de ma précédente critique. C’est juste qu’une fois de plus, je ne peux pas me permettre de passer à côté des personnages féminins de la série. D’autant plus que la gent féminine prend de plus en plus de place au fil des épisodes.
Ici on retrouve une Naevia toujours aussi survoltée et on pourrait presque croire que la gentille demoiselle a avalé une pile électrique. D’ailleurs, je ne verrai plus jamais un marteau de la même façon après cet épisode et à vrai dire, j’apprécie de moins en moins la tournure que prend le personnage. Cette fois elle apparaît carrément comme une cinglée et je crains qu’ils en fassent vraiment un peu trop avec elle. Alors oui c’était une petite fille fragile, oui elle a vécu des trucs tragiques, mais bon il va falloir quand même la calmer un peu parce qu’à ce rythme-là, elle risque de tous les flinguer les uns après les autres. Je n’ai rien contre un peu de féminisme, mais bon il ne faudrait pas non plus qu’elle devienne un boulet.
Mais qui a dit qu'une Romaine ne pouvait pas avoir un visage d'ange ?
Ma plus grande surprise vient du côté de Laeta, la femme romaine. Je trouve sa relation avec Spartacus passionnante et c’est la première fois, je crois, que l’on voit le Thrace ressentir un peu de compassion pour une Romaine. Il faut dire que jusqu’ici, notre héros n’avait pas forcément été entouré par des modèles de vertu. Je pense sincèrement que le personnage de Laeta peut devenir vraiment fascinant, et apporter une nouvelle dynamique au combat de Spartacus. L’ancien gladiateur s’aperçoit que tous les Romains ne sont pas comme Glaber, Ilithyia et compagnie et qu’il existe aussi des exceptions chez eux… Reste à savoir si cette dernière ne sera pas aussi fourbe que ces prédécesseurs. Dans tous les cas, elle mérite amplement que l’on parle d’elle.
J’ai aimé :
- La dimension contradictoire autour des opprimés qui deviennent oppresseurs
- La relation Spartacus-Laeta
Je n’ai pas aimé :
- L’intrigue autour du pacte avec les Ciliciens
- L’opération kamikaze de Tiberius
- L’absence de Marcus Crassus
- La folie de Naevia
Ma note : 12/20 Malgré quelques éléments intéressants, cet épisode souffre d’un manque de rythme évident. La faute à une intrigue sans grand intérêt et à des personnages mal exploités.