Critique : The Client List 1.01

Le 16 avril 2012 à 08:24  |  ~ 8 minutes de lecture
Un pilot particulièrement médiocre malgré une Jennifer Love Hewitt très énergique qui donne vraiment de sa personne.
Par sephja

Critique : The Client List 1.01

~ 8 minutes de lecture
Un pilot particulièrement médiocre malgré une Jennifer Love Hewitt très énergique qui donne vraiment de sa personne.
Par sephja

Mélodrame overdose 

Ryley est une jeune mère de famille heureuse en apparence, mais dont le couple traverse une grosse crise, son mari se heurtant à l'incapacité de retrouver son travail. La jeune femme reçoit alors une proposition de la part d'une de ses amies pour rejoindre un salon de massage, seule discipline où elle dispose d'un vrai diplôme. Mais son mari, blessé dans son orgueil, la laisse seule avec ses enfants, l'obligeant, pour subvenir à ses besoins, à accepter de faire quelques extras en acceptant que le massage passe à un niveau plus intime. 

 

Résumé de la critique 

Un pilot raté que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une vedette très impliquée comme seule qualité 
  •  un univers irréel et peu crédible 
  •  une mythologie trompeuse sur la marchandise
  •  la minute Ghost Wisperer de la semaine 

 

 

Une comédienne principale très impliquée

Difficile d'être enthousiaste tant The Client List cumule les tares d'un pilote, entre une problématique de départ trop vite résolue et un énorme problème de crédibilité. Mais avant d'aborder les défauts, parlons de la qualité première de cette série, à savoir son actrice principale Jennifer Love Hewitt qui se donne vraiment au maximum pour le bien du show. Omniprésente durant tout l'épisode, elle incarne Ryley, jeune femme du Texas vivant avec ses deux enfants, contrainte de chercher du boulot à cause d'une crise économique qui a mis son époux au chômage. 

Pour trouver du travail, elle va recevoir un conseil d'une de ses amis en intégrant un salon de massage aux pratiques pas totalement conventionnelles. La jeune femme va donc devoir donner de sa personne, surtout que son mari s'est enfui pour la laisser seule avec ses enfants, l'obligeant à subvenir seule à la famille. Personnage féminin typique de mélodrame, Ryley se bat pour sa survie en jouant de ses charmes pour obtenir quelques extras de ses clients. La série repose alors beaucoup sur l'exhibitionnisme de sa vedette, l'ancienne star de Ghost Wisperer n'hésitant pas à enfiler tout un ensemble de tenues légères donnant à la série un aspect faussement érotique. 

Seulement, malgré les points communs avec Hung et quelques citations de Sex and The City, The Client List est un show très coincé, racontant au final l'histoire d'une bourgeoise sans diplôme qui se vend pour conserver son mode de vie. Son acharnement à vouloir garder cette maison de type colonial et à conserver les apparences d'une famille aisée justifient pleinement le fait de vendre son corps, surtout que ses clients sont évidemment tous des mannequins digne d'un magazine masculin.  

 

Difficile d'y croire 

En prenant appui sur la crise économique pour justifier son point de départ, The Client List semble partir d'une situation réaliste et vouloir utiliser la tonalité légèrement cynique de Hung. L'histoire de la prostitution de cette femme sans diplôme suite au départ de son mari a d'ailleurs tout du drame scabreux, portant un regard cynique sur le monde actuel où l'intégrité du corps est la dernière richesse que certaines femmes peuvent vendre. Une question intéressante vite balayée, la série se limitant à montrer son héroïne faire des massages et, pour ses clients spéciaux, à se risquer timidement sous la serviette. 

Mais plus que l'héroïne et sa vie de soap opera, ce sont les clients qui posent problème, superbes jeunes hommes aux corps bodybuildés qui expriment sans aucune crédibilité leurs souffrances et leurs solitudes. Le seul moyen de rendre crédible cette série est alors de partir du principe que The Client List raconte en fait l'histoire d'une masseuse dans une agence de mannequinât. Certes, un client un peu trop poilu est proposé à la jolie Jennifer, mais dans l'ensemble, le show se limite à montrer l'héroïne en train de tripoter sagement des Apollons, là où une Phoebe leur aurait généreusement mordu les fesses.

Jamais provocateur et porté par une morale sirupeuse au possible, le show propose un visuel assez atroce, avec une photographie plutôt laide qui appuie le côté totalement irréaliste du show. Et je passerais sur le beau-frère qui essaie d'emballer sa belle-soeur, séquence romantique qui ne prend à aucun moment conscience du scabreux de cette situation. Pour résumer, se prostituer c'est cool car les clients sont super canons surtout que l'épisode s'achève avec Ryley qui devient tranquillement la meilleure "masseuse" de la semaine... une vie de rêve quoi.

 

 

Une série terriblement coincée 

Vendue comme une série sexy, The Client List ne tient qu'en partie ses promesses, fournissant bien une Jennifer Love Hewitt en tenue légère prenant soin de clients à la plastique bien mise en valeur. Mais, au-delà du pitch légèrement coquin, le show n'aurait pu être qualifié de subversif que dans les années 70 tant l'ensemble paraît coincé au possible. Pour une chaîne du câble au vingt-et-unième siècle, la série est très puritaine, faisant passer les shows de ABC Family pour des lieux de débauche et de luxure. Peu d'allusion sexuelle, pas de jeux coquins, aucun fessier ne transparaît, rien que des massages qui transforment une histoire de prostitution en séjour en thalassothérapie.  

Gagnant son combat à la fin de l'épisode, l'héroïne est trop positive, montrant une perpétuelle innocence qui ne convient pas à une histoire aussi profondément scabreuse. En fait, l'histoire de Ryley délaisse son côté réaliste pour ressembler à un film Dysney, où la tragédie de l'existence est mise en sourdine par les efforts de l'héroïne qui se fait plein de nouveaux amis en devenant prostituée. Tout le monde est gentil avec elle, à l'exception d'une épouse jalouse qui vient écrire "Whore" sur son cabriolet flambant neuf, avant de succomber elle aussi aux charmes de Melinda Gordon.

En conclusion, un pilot assez médiocre, malgré une actrice principale qui donne son maximum pour appuyer la crédibilité de cette histoire. Mais difficile de croire à ce mélodrame calamiteux, qui ne met jamais en valeur l'aspect scabreux de son intrigue, récit très artificiel à l'érotisme particulièrement soft. Prévisible dans son déroulement et totalement surréaliste, cette série est une bizarrerie, soap familial et puritain dans le milieu si sympathique et convivial de la prostitution.

 

La minute Ghost Whisperer

D'abord, je dois signaler que je suis un grand fan de GW, show divertissant malgré l'aspect prévisible du scénario et cette façon perpétuelle qu'avait Melinda de distribuer la bonne parole, de faire vaincre l'amour sur la méchanceté. Et bien, il faut croire que JLH est incapable de se passer de venir en aide à son prochain, venant cette fois-ci au secours d'une femme d'un de ses clients qui a méchamment tagué sa voiture. L'oreille toujours attentive, Melinda parvient à convaincre cette femme jalouse que si son mari vient dans un salon de "massage" s'offrir les services de prostitués simplement car il l'aime toujours. 

C'est donc avec un regard attendri que le spectateur retrouve Melinda Gordon, toujours aussi généreuse et souriante à écouter la voix de ceux que personne n'écoute plus. Servant de médium entre le monde masculin et l'univers féminin, Jennifer Love Hewitt redevient ce personnage souriant qui rétablit la conversation entre ceux qui ne peuvent plus communiquer, apaisant les conflits, recomposant les couples tout en soulageant ses clients. Et c'est cela The Client List, la plongée dans le monde merveilleux de JLH, qui guérit l'humanité, soigne la dépression, soulage les souffrances, protège ses deux enfants, parle avec les morts, soigne les lépreux et gagne sa vie en étant la meilleure prostituée de son cabinet de massage.

Ah, on t'aime Melinda Gordon.

 

J'aime :

  •  Jennifer Love Hewitt qui donne de sa personne 
  •  le côté Ghost Wisperer de la série 

 

Je n'aime pas : 

  •  la photographie hideuse 
  •  les personnage peu développés 
  •  l'aspect érotique assez mensonger 
  •  totalement irréaliste 

 

Note : 08 / 20 

Un show à réserver aux fans de Jennifer Love Hewitt qui se montre à son avantage, donnant toute sa force de conviction à un univers pas du tout crédible. Mélodrame pathétique, le show est trop soft pour être vraiment sexy, loin des promesses initiales d'un scénario assez scabreux pour un résultat totalement surréaliste.

L'auteur

Commentaires

Avatar MoolFreet
MoolFreet
L'aspect érotique est tellement absent que pendant longtemps je me suis demandé si elle prodiguait vraiment ces extras, ou si elle se contentait de leur faire une séance de psychothérapie. Sympa ta critique sephja, je vais regarder le deuxième épisode pour m'assurer définitivement que ça ne sert à rien, bien que j'apprécie les formes de Jenifer... En même temps Lifetime, fallait pas s'attendre à moins mielleux quand même.

Avatar sephja
sephja
Merci. J'ai bien l'intention de regarder aussi le second épisode.

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