Critique : The Shadow Line 1.02

Le 29 mai 2011 à 14:25  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode intense, remarquable, nous plongeant dans une intrigue où la loi, la violence et la logique s'affrontent dans une lutte sans répit. Au programme, des policiers qui révèlent, un voyou qui menace et un homme mystérieux qui contrôle, pour un show qui s'annonce remarquable.
Par sephja

Critique : The Shadow Line 1.02

~ 6 minutes de lecture
Un épisode intense, remarquable, nous plongeant dans une intrigue où la loi, la violence et la logique s'affrontent dans une lutte sans répit. Au programme, des policiers qui révèlent, un voyou qui menace et un homme mystérieux qui contrôle, pour un show qui s'annonce remarquable.
Par sephja

Pitch stupéfait 

Tandis que Joseph Bede essaie de remettre ses affaires en ordre, la police découvre l'identité du chauffeur, Andi Dixon, et part interroger sa mère ainsi que son épouse. Seulement, ils sont précédés à chaque fois par le fils de la victime, Jay Wratten, un psychopathe qui s'acharne à les impressionner pour s'assurer de leur silence. Mais il ignore qu'un troisième homme va venir changer toute la donne. 

 

 

Une vraie réussite 

Après un premier épisode difficile à suivre par sa narration clairement trop austère, The Shadow Line revient avec un second épisode beaucoup plus simple à suivre, optant pour un étalage des forces en présence plutôt malin. Toute l'histoire va tourner autour d'Andi Dixon, le chauffeur de la voiture où Harvey Wratten a été assassiné, et sa traque donnera lieu à la course poursuite la plus intense et extraordinaire de cette année. Car maintenant, je peux l'affirmer sans le moindre doute: The Shadow Line est une grande série, digne de la BBC

Piégé entre les menaces de la police et celles de l'inquiétant Jay Wratten, la femme et la mère d'Andi Dixon vont devoir faire un choix moral, celui de choisir leurs alliés dans cette histoire qui les dépasse totalement. Surtout qu'une troisième force, plus mystérieuse, incarné par un Stephen Rea énorme, vient proposer son aide, sans donner d'informations supplémentaires. La lutte interne entre les trois camps monte en puissance et prouve que les vrais enjeux de l'affaire nous dépassent encore totalement, malgré la grande avancée faite par le scénario. 

Joseph Bede (Christopher Eccleston remarquable)  se tient à l'écart, travaillant surtout à remettre à flot son réseau de trafic de drogues sous couvert d'une entreprise de vente de fleurs. En businessman avisé, il tente de regagner la confiance de son principal fournisseur, se plaçant en première ligne dans une ultime transaction qui peut lui rapporter une fortune ou lui coûter la vie. L'intensité du jeu des comédiens apporte une grande crédibilité à la scène, même si l'on peut se demander pourquoi tout ce mystère lors du premier épisode autour de l'activité de Bede.

La scène finale, une course poursuite d'une dizaine de minutes, constitue le premier instant où le show présente son vrai visage, celle d'une série ambitieuse où les forces en présence luttent les unes contre les autres sans le moindre répit. Impressionnante et très ambitieuse, cette scène va vous scotcher par sa précision, son intensité, moment grandiose où le show parvient enfin à me convaincre de l'ampleur de sa force. Série ambitieuse à l'extrême, The Shadow Line perd un peu de son mystère pour révéler un polar ambitieux et sombre, une nouvelle pépite venue d'Angleterre.

 

 

Policier numéro un : Jonah Gabriel

Personnage sombre et mystérieux, Jonah Gabriel a une balle dans la tête qui est la cause de ses amnésies  sur son passé, et sur une mallette pleine d'argent cachée chez lui. Policier exigeant et toujours à la limite de la rupture, il se plonge dans cette affaire pour oublier qu'il est de moins en moins capable de faire face à un destin qui se joue de lui. Obsédé par la découverte de la réalité, Gabriel cherche avant tout à découvrir la vérité sur le meurtre de Wratten comme sur lui-même. 

Chiwetel Ejiofor est plus habitué aux salles de cinéma qu'au petit écran (2012, Salt, Inside Man) et sa présence au générique confirme le sérieux de l'entreprise. Sombre et tourmenté, il incarne avec le plus grand sérieux un survivant qui cherche désespérément la réponse à la pire des questions: "Pourquoi suis-je encore vivant ?". Ce "syndrome du survivant " l'empêche simplement de vivre, de retrouver son existence passée, l'obligeant à ne pas être heureux. 

 

 

La loi, la violence et la logique s'affrontent

L'affaire accélère fortement dans cet épisode, justifiant la lente exposition que fut le pilote, sans pour autant excuser une obsession du mystère gratuit plus que dommageable. Car les trois forces, une fois en place, s'affrontent dans une lutte sans pitié, utilisant leurs armes du mieux qu'elles peuvent. La loi, incarnée par Gabriel, essaie de trouver le lien entre chacun des personnages et de trouver le point de faiblesse qu'il pourra exploiter, permettant de donner la bonne lecture à un faisceau de preuves qui n'ont pour l'instant pas de réelle connexion.

La violence incarnée par Jay Wratten (Rafe Spall, assez jouissif par son jeu outrancier) utilise la peur et la confrontation pour obtenir une vérité, sans vraiment s'inquiéter que ce soit la bonne ou pas. Volontairement provocateur, il possède un style tout en rupture, motivé par la vengeance de la mort de son père et le besoin d'affirmer son autorité loin de l'ombre de l'ancien parrain de la drogue. Ses relations conflictuelles avec Joseph Bede confirment que le jeune garçon est plus un voyou qu'un vrai criminel, trop inconscient des forces en action devant lui.

La logique, incarné par Gatehouse, reste dans l'ombre, incarnant une sérénité en totale rupture avec les deux autres forces en présence. Supervisant de loin, elle demeure insaisissable, tout comme ses motivations mystérieuses qui viennent apporter une dimension supplémentaire au show. Comme sur un jeu d'échec, l'affrontement nécessitera de nombreuses batailles avant de trouver un vainqueur.

 

 

J'aime

  •  la scène finale grandiose 
  •  le casting impressionnant
  •  la réalisation impeccable 
  •  bien plus immersif que le pilote 
  •  une bataille constante réellement captivante

 

Je n'aime pas

  •  quelques tics de mise en scène un peu lourds
  •  la scène du chat pas très inspirée 

 

Note : 15 / 20 

Sur le principe d'une lutte entre trois pouvoirs, The Shadow Line ne peut qu'emporter ma totale adhésion. Elle distille par des dialogues subtils les premières pièces d'un puzzle bien construit. A l'opposé total du pilote, l'histoire de cet épisode est captivante, entraînante, jusqu'à un final incroyable, une course poursuite à pied d'une grande intensité. A suivre donc.   

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...
Image The Shadow Line
14.91
14.78

Derniers articles sur la saison

Critique : The Shadow Line 1.03

Un épisode de transition où l'histoire prend enfin tout son ampleur. The Shadow Line cache de moins en moins l'influence de Rubicon. Au programme, un polar cérébral d'une noirceur abyssale et une ambiance étouffante pour une série très exigeante.

Critique : The Shadow Line 1.07

Final superbe pour l'un des polars les plus sombres et tourmentés qu'il m'ait été donné de voir. Au programme, la confiance et la désillusion, l'obsession du rouge pour un dernier acte glaçant.

Critique : The Shadow Line 1.06

Episode superbe, extrêmement dur et sombre, où les révélations de l'épisode précédent entraînent des conséquences imprévues. Au programme, Jonah Gabriel en lutte contre son amnésie, Gatehouse en chasseur impitoyable et Joseph Bede aux portes de l'enfer.