Critique : You, Me and the Apocalypse 1.01

Le 07 octobre 2015 à 14:54  |  ~ 8 minutes de lecture
Si la fin du monde était programmée dans 34 jours, que feriez-vous ? You, Me and the Apocalypse nous donne sa version perso...
Par RasAlGhul

Critique : You, Me and the Apocalypse 1.01

~ 8 minutes de lecture
Si la fin du monde était programmée dans 34 jours, que feriez-vous ? You, Me and the Apocalypse nous donne sa version perso...
Par RasAlGhul

« Mec. Eh oh ! Mec !

– Quooooooi ?

– J’ai une série pour toi, je t’assure, ça envoie.

– Attends, c’est pas encore un de tes plans foireux à la Scream ? Parce que ça, ça n’envoyait pas du tout !

– Non je te promets, tu vas délirer. Je sais que moi en tout cas je délire !

– T’es encore stone ?

– Euh, je fais valoir mon droit constitutionnel en regard du 5ème amendement.

– On est en France boulet. Tu peux pas faire ça.

– Bon c’est pas important. Écoute, je te dis que tu vas aimer. Je peux au moins te faire le résumé ?

– Ok. Et si tu te fous de ma gueule, je te jure que je te fais binger la deuxième saison de Friday Night Lights en VF. Je déconne pas, je vais le faire.

– Bon alors t’as une bonne sœur, une détenue, un banquier, une néo-nazie et un prêtre à l’aube de la fin du monde. Et…

– Tu te fous de moi là. Bon tu l’auras voulu, prépare toi à entendre des yeux clairs, cœurs pleins, peux pas perdre.

– Non attends ! Je t’assure que c’est vrai.

– Mais bien sûr. Il y a aussi du cyber-crime, une conspiration et c'est sur NBC ?

– Euh… Oui mais…

– Non plus de mais ! Là j’en ai assez. Arrête de mixer Blindspot et Mr. Robot avec tes blagues pourries. Du coup tu vas aussi te taper toutes les punchlines de Barney Stinson en français.

– STOP ! C’est vrai ce que je te dis. T’as adoré Utopia non ? Bah c’est la même chose niveau histoire éclatée. Le récit se passe à Slough, en Angleterre, au Nouveau-Mexique, aux États-Unis et au Vatican.

– Non, sans blague ? Arrête l'humour.

– T'es mignon. Bref, tu vas suivre différents personnages, alors que l’on vient juste de leur annoncer qu’une comète frappera la planète dans 34 jours. Regarde comme je suis sérieux.

 

Une météorite arrive tout droit sur la terre

 

– Bon ok je mords à l’hameçon. Mais si ça s’avère être de la merde, je te tiens responsable d’avoir sali le nom d’Utopia.

– Si ça peut te rassurer, y a de super acteurs. Rob Lowe de Parks and Rec joue le prêtre, Jenna Fisher de The Office interprète Rhonda, la détenue. Le personnage de Megan Mullaly s'appelle Leanne et c'est elle la néo-nazie… et ça ce n’est que pour les acteurs américains !

– Pourquoi tu dis ça comme si c’était quelque chose d’exceptionnel ?

– Bah parce qu’il y a aussi des acteurs anglais ! Mathew Baynton de The Wrong Mans joue Jamie, le banquier, et Joel Fry interprète Dave, le meilleur ami de Jamie. Enfin t’as même une actrice italienne avec Gaia Scodellano en une bonne sœur qui va travailler avec Lowe !

– Dit comme ça, c’est clair que ça donne envie. T’es sûr que c’est NBC ? C’est plus trop leur genre de faire des séries originales.

– C’est bien sur NBC, mais c’est d’abord diffusé sur Sky 1.

– Aaaaaaaah... Bon bah ok, je m’y mets.

– Tu me diras ce que tu en auras pensé. Et Ras ?

– Ouais ?

– Faudra un jour que t’arrêtes de parler tout seul. »

 

 

Une série qui n’a pas peur de montrer ses ambitions


You, Me and the Apocalypse – anciennement nommée You, Me and the End of the World – frappe par l’ambition qu’elle dégage. Episode One possède une confiance à toute épreuve dans son exécution, allant droit au but et sans jamais se retourner. Trois histoires différentes, qui au début n’ont quasiment aucun lien entre elles. Des personnalités toutes plus fortes les unes que les autres. Des dialogues incisifs et un humour efficace. Une photographie magnifique, accompagnée de scènes en extérieur.  Rien à dire, l’équipe créative derrière You, Me and the Apocalypse a fait très fort.

La forme c’est bien, le fond c’est bien aussi. Sur ce point-là également, la série a mis les petits plats dans les grands. Le pilote prend son temps pour poser les bases de son univers. Nous téléspectateurs savons déjà que la fin du monde arrive, mais nous sommes les seuls. La tension monte graduellement alors que nous savons l’issue inévitable. De téléspectateurs, nous devenons spectateurs. D'une tragédie grecque où il n’y a plus de place pour la fortune : la Terre va s’arrêter de tourner. Qu’est-ce que les personnages vont faire maintenant ?

 

Jamie, déambulant dans la rue

 

"Intrigante" serait le deuxième adjectif à apposer à You, Me and the Apocalypse. Episode One nous laisse longtemps – et volontairement – dans le noir. Rien ne nous est donné tout de suite, il faut être patient et attendre que l’intrigue dévoile légèrement ses cartes. Les pistes se multiplient, s’effacent puis se rejoignent, dans un concert parfaitement maîtrisé par les scénaristes. Il est d’ailleurs difficile de trouver à l’issue de ce pilote un thème qui dominera la saison. Conspiration des puissants ? Intervention divine ? Cyber-criminalité ? On ne sait où donner de la tête, les personnages devenant notre seul point d’ancrage dans leur réalité. Pas de chance, ils sont aussi perdus que nous.

 

 

Des personnages écrits avec soin

 

Si Episode One prend son temps, c’est que les scénaristes ne veulent pas manquer l'écriture de leurs personnages principaux. Jaimie a une femme qui a disparu il y a de cela sept ans sans laisser de nouvelles. Pour gérer cela, il opère le même rituel, jour après jour, sans jamais dévier, le tout avec le soutien de son ami Dave. Arrêté par la police, il va voir son monde entièrement chamboulé. Mathew Baynton délivre ici une performance solide, dans la même veine de ce qu’il a pu faire dans The Wrong Mans.

 

Rhonda, entourée du clan de Leanne

 

Rhonda est une mère aimante de Spike, un adolescent trop intelligent pour son âge avec un mari en soin intensifs. Envoyée en prison, elle va tomber sous la « protection » de Leanne, une néo-nazie qui possède une croix gammée sur le front, non pas parce qu’elle est nazie, mais juste pour faire peur. Megan Mullally est difficilement reconnaissable et elle dote son personnage d’une présence telle, qu'effectivement, rien que sa voix impose la crainte. L’association promet beaucoup entre les deux femmes, rejointes tard dans l’épisode par un troisème parti ouvrant des perspectives plus qu'intéressantes.  

Sœur Céline n’a jamais vu le monde, elle a été élevée dans un couvent. Elle se retrouve au Vatican pour un entretien d’embauche et tombe sur Père Jude, un prêtre qui se retrouve chargé d’étudier les Saints que l’Église souhaite canoniser. Ce n'est pas le prêtre typique : il fume, jure et imagine le Christ sur un vélo. Rob Lowe est d’ailleurs – excusez le jeu de mots – absolument divin. Comme Megan Mullally, il impose son charisme et sa présence en tant que « Père rock&roll », à tel point qu’il est le personnage le plus intrigant – et drôle – du pilote. You, Me and the Apocalypse en bénéficie grandement.

 

Le pilote de You, Me and the Apocalypse réalise un coup de maître. Projet extrêmement ambitieux, il réussit à intriguer, faire rire et bénéficie de plus d’une photographie sublime. J’ai hâte de pouvoir regarder le deuxième épisode, pour voir où l’équipe créative a prévu d’emmener ses personnages. Une chose est sûre, la fin du monde n’a jamais semblé aussi attirante !

 

Père Jude et Dave

 

J’ai aimé :


  •  Rob Lowe, tellement génial. Je n'ai pas de mots. Regardez juste l'épisode.
  • Megan Mullally, finalement pas si loin du rôle de Tammy 2 qu'elle avait dans Parks and Rec.
  • Une histoire ambitieuse...
  • ... qui met les moyens pour le montrer.
  • Un mélange détonnant d'humour anglais et américain.
  • Un épisode qui donne une furieuse envie de voir la suite.

 

Je n'ai pas aimé :


  • L'un des twists les plus importants de l'épisode est trop facilement identifiable.
  • Je crois que c'est tout.

 

Ma note : 17/20.

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