Bilan : Z Nation saison 1

Le 16 décembre 2014 à 22:36  |  ~ 8 minutes de lecture
Une série de morts-vivants produite par The Asylum et diffusée par Syfy qui… Hé attendez, ne fuyez pas !

Bilan : Z Nation saison 1

~ 8 minutes de lecture
Une série de morts-vivants produite par The Asylum et diffusée par Syfy qui… Hé attendez, ne fuyez pas !
Par nicknackpadiwak

Si vous me permettez un parallèle audacieux, les critiques sur The Walking Dead me font penser à une personne que je connais. Cette personne sort avec une fille. Au début de leur relation, c’était tout rose, il me disait : « ouah, je suis tombé sur une fille/série géniale, elle est super originale et bien foutue, je prends mon pied avec. C’est la fille/série que j’attendais ». Soit.

Puis trois ans/saisons  plus tard, il vient me voir en pleurs : « Ca ne marche plus, l’histoire n’avance pas, ça tourne en round, je ne retrouve plus l’étincelle du début. Je m’ennuie ». Alors, je le prends dans les bras et le réconforte. Puis plus tard, je le revois, rayonnant : « Je viens de la revoir, on a passé une soirée/season finale ensemble, et c’était trop bien, un super moment. Et je pense qu’elle a changé, ce sera différent maintenant ». Oui mais sauf que, un an plus tard, il réapparait maussade : « En fait, rien n’a changé, c’est exactement la même chose qu’avant, j’arrête définitivement de la voir/regarder ». Puis plus tard, comme une fleur, « Devine sur qui je suis tombé par hasard ? L’épisode de mi-saison ! C’était vraiment bien. Et elle m’a promis qu’elle avait compris ses erreurs, qu’elle allait vraiment changer, que ce serait un nouveau départ ».

Et là, je crie : « Mais non ! Réveille toi, putain, elle te fait le coup à chaque fois, elle fait de la merde toute une saison, puis te sort le grand jeu dans le dernier épisode, te promettant des changements radicaux, ça dure un épisode ou deux puis elle recommence comme avant. Elle te prend pour un con ! Laisse la tomber, tu perds ton temps avec elle ! » Et j’ai envie de rajouter : « En plus il y en pleins d’autres, des séries, c’est pas la seule sur terre. D’autres qui sont peut-être moins séduisantes, mais moins prétentieuses et sans prise de tête. Laisse-leurs une chance ».

 

 

 

The Walking Z


Z Nation est une série avec des morts vivants produite par The Asylum, studio qui a commis produit des films comme Mega Shark vs Giant Octopus, Nazis at the Center Of The Earth ou Titanic 2 ! (le point d’exclamation s’imposait).  Ils sont spécialisés aussi dans le mockbuster, ces films plagiés inspirés de blockbusters et jouant sur la confusion pour se faire un paquet de fric, comme par exemple The Terminators, Paranormal Entity ou Transmorphers. Bref, des personnes bien, portées par l’amour du 7ème art. Pour enfoncer le clou, Z Nation passe sur Syfy, la chaine qui a diffusé Helix, Defiance ou Dominion.

Z Nation n’est donc pas aidée par son pédigrée.

 

 

De plus, le budget est plutôt réduit, les maquillages sommaires, les effets spéciaux super cheap, la lumière dégueulasse. Pour corser le tout, les scénaristes se sont fait le challenge de ne rien apporter d’original au niveau du scénario et enfilent les clichés comme les perles : l’histoire décrit un monde où un virus a transformé les humains en zombies (bâillement), les rares rescapés se regroupent et se battent pour leurs survies (étirement). Murphy, un prisonnier sur qui on a testé un vaccin, est immunisé contre les morsures de morts vivants. Il pourrait être le dernier espoir de l’humanité.  Une équipe se forme et a pour mission de l’emmener en Californie où une équipe médicale les attend (zzzz).

Bref,  rien de neuf, ni de bandant. Sauf que.

 

Et en plus il y l'homme le plus détesté des séries, depuis son rôle dans Lost

 

Attenzion


Sauf que Z nation est un putain de plaisir coupable, un truc régressif et jouissif qui assume totalement son côté nanar et décérébré, une série Z emballée, enthousiaste, d’une bonne humeur contagieuse (même si parfois le tout se teinte de noirceur). Les auteurs semblent prendre leurs pieds à mettre sur l’écran les idées les plus débiles leur passant par la tête. Et des grosses idées nawak, il y en a à la pelle : un grizzly zombie, un bébé zombie, des zombies sous meth, une tornade qui catapulte des zombies, et etera, et cetera.

 

 

Concernant les personnages, ils sont bien campés en quelques gros traits de caractère. Suffisamment pour qu’ils deviennent sympathiques et que l’on retrouve à chaque épisode, avec plaisir, la fine équipe, portée par les bons mots du Doc et de Murphy. Alors, bien sûr, leur psychologie est sommaire, mais ils ont le mérite de ne pas être agaçants et on ne ressent pas le désir de les voir mourir, comme c’était, souvent, le cas avec Andrea, Lori, Rick et ses potes.

 

La Horde affamée

 

Contrairement à TWD, qui nous pond un décor par saison, Z Nation avance tambour battant. A chaque épisode, un nouveau lieu, un nouveau danger (cannibales, communauté strictement féminine, secte religieuse). Z Nation devient un énorme road movie, constamment en mouvement, dans un monde crépusculaire. Cela permet d’éviter le piège de The Strain (pour taper sur quelqu’un d’autre), qui après un début enthousiasmant, a voulu capitaliser et attendre la saison 2 pour continuer son récit, au point de s’effondrer dans l’indigence. Z Nation, avec sa troupe de cowboys solitaires éternellement sur la route, finit par ressembler à un Western apocalyptique, comme en atteste le délirant prologue de l’épisode 4.

 

La fine équipe, prête pour l'aventure

 

Zeisme


Et semblant de rien, tout en faisant le couillon, Z Nation propose même de nouvelles idées originales : les médicaments et la drogue comme nouvelles monnaies d’échange ou le rapprochement zombies-catastrophes naturelles (tsunami, tornade), même si le résultat est un peu foiré.

Car oui, tout n’est pas parfait, la saison dure 13 épisodes, il y a donc des épisodes plus longs, plus inutiles. L’autre gros défaut empêchant une immersion totale est que les héros donnent parfois l’impression d’être invulnérables et réussissent toujours à sortir indemnes de toutes les situations.

(SPOIL ALERT ! 

Jusqu’au moment où l’un d’eux finit par mourir et l’effet est d’autant plus inattendu.

Et petit clin d’œil  à l’une des mes amies qui a écrit une thèse portant sur les clichés raciaux et misogynes véhiculés par les séries et les films. Elle avait constaté que dans le cas d’un groupe de survivants, le leadership revenait toujours à un mâle blanc hétéro. Or, contre exemple, ici, dans la deuxième partie de saison (à un critère prêt).

FIN DU SPOIL ALERT)

 

 

Citizen Zzzzz


Autre défaut, Citizen Z.

Citizen Z est un personnage de nerd, planqué dans une forteresse militaire dans le Groenland, qui dispose de toutes les technologies possibles pour aider les gentils à accomplir leur mission. Il est interprété par DJ Qualls, très bon acteur possédant un physique de crevette. Le problème survint quand les auteurs décident de le sortir de son rôle de Deus ex machina en lui donnant un peu de temps d’antenne. Les deux fois, le résultat est juste consternant de remplissage (les chiens ou l’aventure crypto-gay avec un cosmonaute russe). C’est indéniable, les meilleurs épisodes sont ceux où il fait de la figuration.

 

Mon salaud

 

 

Le Zhe


Son opposé en termes d’intérêt et de charisme est le personnage de Murphy, le prisonnier porteur du vaccin. Je ne connaissais pas l’acteur qui l’interprète, Keith Allan, mais il est formidable et donne corps à un personnage dont l’évolution est passionnante à suivre. Au début pleutre et lâche, il va rapidement réaliser que les zombies ne l’attaquent plus et reconnaissent en lui un des leurs, voire peut-être plus. En parallèle de sa dégradation physique, Murphy va développer des pouvoirs spéciaux (une nouvelle fois très WTF, bien dans l’esprit grosnawak de la série) et le personnage va s’assombrir, perdant de plus en plus son humanité au point qu’on se demande : Est-il le dernier espoir du genre humain, ou son fossoyeur ?

 

 

 

 

J’espère vous avoir convaincu : Z Nation n’est pas une grande série, elle est remplie de défauts, pas très jolie à regarder mais c’est une agréable série B/Z, enthousiaste, à savourer au deuxième, troisième et cent cinquantième degré et infiniment plus sympathique que le sinistre et surestimé The Walking Dead.

 


Note : 14/20

L'auteur

Commentaires

Avatar jojo76
jojo76
Très bon bilan, je partage sur mon facebook et mon SensCritique, j'espère que d'autre nous rejoindront dans l'aventure :)

Avatar nicknackpadiwak
nicknackpadiwak
espérons parce que cette série le mérite

Image Z Nation
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