Critique : Spartacus: Blood and Sand 3.08 - Omnia Vincit Amor

Le 07 avril 2013 à 15:23  |  ~ 13 minutes de lecture
Ce huitième épisode de la saison 3 de Spartacus, placé sous le signe de la réconciliation et de la séparation, marque un tournant décisif pour la série.
Par Cail1

Critique : Spartacus: Blood and Sand 3.08 - Omnia Vincit Amor

~ 13 minutes de lecture
Ce huitième épisode de la saison 3 de Spartacus, placé sous le signe de la réconciliation et de la séparation, marque un tournant décisif pour la série.
Par Cail1

Nous voilà donc presque arrivé au bout de l’aventure : Plus que deux épisodes nous séparent de l’instant où nous devrons faire nos adieux à Spartacus et sa bande de rebelles. Malgré tout, la série poursuit doucement son chemin et Separate Paths rapproche de plus en plus nos héros de leur ultime combat. Au programme cette semaine, l’un des événements les plus attendus de la série : la division des troupes rebelles et la mort d’un personnage majeur.

 

AVERTISSEMENT : Cette critique contient de nombreux spoilers concernant l’épisode

 

La croisée des chemins

 

Ce nouvel épisode est avant tout l’épisode de la séparation, celui dans lequel la troupe rebelle se divise et où les cœurs se retrouvent brisés. Outre le fait que Nasir et Naevia se retrouvent contraints de faire leurs adieux à leurs namoureux respectifs, cette séparation concerne aussi les amis et alliés, Crixus et Spartacus en tête. En effet, les deux anciens gladiateurs ne partageant plus la même vision sur la rébellion, décident de se répartir en deux clans distincts : l’un qui ira affronter le clan de Crassus de plein fouet (celui de Crixus) et l’autre qui continuera de s’enfuir pour échapper à l’armée romaine (celui de Spartacus). En résumé, on n’a d’un côté les kamikazes et de l’autre les sages.

En cela, la division des esclaves est intéressante à plus d’un titre, car elle permet de mettre en évidence les limites de cette rébellion utopique. Les esclaves étant à bout de force, ils montrent leurs premiers signes de fatigue et de lassitude. Aussi, Crixus se rend compte du côté factice de leur liberté et ne semble plus disposer à vouloir passer son temps à courir. Le Gaulois aimerait bien se poser enfin librement avec sa femme et construire une famille (c’est qu’il est mignon tout plein le monsieur en slip).

De son côté, Spartacus sait très bien qu’il ne peut plus revenir en arrière et il doit maintenant continuer d’assurer tant bien que mal la survie des femmes et enfants qui ont décidé de lui faire confiance. Jamais la série n’avait autant mis nos rebelles face à leurs propres responsabilités et leurs propres illusions, car non seulement ils ne sont pas libres d’aimer, mais en plus leurs rêves de liberté les condamnent progressivement à une vie d’exil, qui aujourd’hui ne correspond plus à leur attente.

 

Crixus et Spartacus - Spartacus War of Damned - S03E08

La poignée de l'amitié

 

Alors que l’on pourrait croire que le fait qu’ils se séparent est peut-être la meilleure solution qui soit (franchement, ça devenait soulant leurs petits affrontements), on sent bien que le groupe de rebelles vient en réalité de signer son arrêt de mort. Dès lors, il est évident que face à une troupe divisée, Crassus n’aura plus aucun mal pour venir à bout des ennemis de Rome.

Toutefois, si cet épisode est celui de la séparation, c’est aussi celui de la réconciliation. Ainsi, cette division est l’occasion pour tout le monde de redevenir copain comme cochon. Qu’il s’agisse de Crixus et de Spartacus ou d’Agron et Nasir, chaque personnage met sa rancœur et sa jalousie de côté avant de filer au casse-pipe. À tel point qu’on finit par avoir l’impression que toutes ces soi-disant histoires de rivalité n’étaient pas si terribles, alors même qu’elles sont présentes au cœur de l’intrigue depuis le début de cette saison.

Seul Tiberius et César ne semblent pas disposer à faire la paix et les deux hommes continuent de se chamailler autour de Crassus. À croire que le viol est un bon moyen d’asseoir son pouvoir et son autorité sur l’autre, le pauvre César se retrouve les fesses à l’air dans une situation plus qu’embarrassante. D’ailleurs à ce propos, Tiberius c’est quand même un sacré méchant : en 8 épisodes, ils se retrouvent avec deux viols et deux morts à son actif.

Enfin, ne nous égarons pas trop et revenons à nos deux thématiques principales. Le souci avec cette oscillation entre la séparation d’un côté et la réconciliation de l’autre, c’est qu’elle entraîne un problème de rythme évident. Les scénaristes semblent avoir envie de résoudre trop de conflits et d’intrigues secondaires en même temps dans un seul épisode. De ce fait et alors que l’action met du temps à commencer (il ne se passe pas grand-chose durant au moins la première moitié de l’épisode), tout s’accélère d’un coup et les situations s’enchaînent si rapidement qu’on a le sentiment que tout est déjà bâclé.  L’histoire est cousue de fil blanc et on n’est que très rarement voir pas du tout surpris par son déroulement. Ajouter à cela le fait que l’épisode se permette pas mal d’ellipse et on se retrouve avec 50 minutes sans aucune saveur particulière.

Là où certains jugeront que ces raccourcis scénaristiques sont nécessaires car ils permettent de gagner du temps et d’aller droit à l’essentiel, d’autres comme moi pourront avoir l’impression que la série fait le choix de la facilité. Le fait de vouloir réconcilier les couples et apaiser certains conflits en même temps que de créer de la division, ça donne comme un sentiment de vide. Il faudra sans doute attendre de voir la suite pour déterminer si ce choix était le plus judicieux et aura concrètement servi le récit.

Le rythme n’est pas le seul problème rencontré par cet épisode et la série dérouille pas mal côté style : Plus on approche de la fin de la série, plus on trouve des ralentis à tort et à travers. A tel point que ça en devient carrément insupportable et mon dieu que c’est moche et je ne parle même pas des incrustations complètement ratés…

 

L'ultime combat d'un dieu

 

Parmi toutes les séparations présentes dans cet épisode, la plus douloureuse concerne très certainement celle de Naevia et Crixus, car cette dernière a lieu de la façon la plus radicale qui soit : ils sont séparés par la mort. Les deux amoureux maudits de la série ne parviennent pas à atteindre leur idéal et à défaut de pouvoir s’aimer librement, ils ont au moins le droit de mourir dignement sur le champ de bataille. Pour une fois que la série ne fait dans l’excès et la profusion de sang lorsqu’un personnage meurt, je ne vais m’en plaindre. À ce titre, la mise à mort de Crixus est filmée « sobrement » sans cris inutiles et à travers un jeu de regard émouvant qu’il partage avec Naevia. Le dernier plan de l’épisode sur lequel on assiste à la décapitation du Gaulois à travers l’œil de sa bien-aimée est d’ailleurs lourd de sens et plutôt bien senti, puisqu’il fait écho à toute l’histoire du personnage qui depuis la première saison n’a de cesse de vivre à travers les yeux de sa chère et tendre. 

 

Crixus et Naevia - Spartacus War of Damned - S03E08

Dernière nuit d'amour sous les étoiles

 

Cette fin est d’autant plus tragique que les deux personnages n’ont pas cessé de redevenir plus attachants tout au long de cet épisode. C’est d’ailleurs une chose, le fait de les rendre plus agréables, sur laquelle je ne suis pas mal resté bloquer. J’ai comme l’impression qu’il est un peu tard pour nous rappeler que dans le fond, ils ne sont pas si méchants. Ils ont tellement été présentés comme des barbares sanguinaires tout au long de cette saison que j’avoue que j’ai vraiment eu du mal à avoir pitié d’eux lors de la scène finale. Pourtant, les scénaristes s’y sont donné à cœur joie entre les jolies scènes de déclaration près du feu et les embrassades sous les étoiles… tous les ingrédients sont là pour les rendre plus humains, mais la recette a du mal à prendre. On va même jusqu’à nous servir l’accouchement d’une femme afin de mieux venir justifier le désir du couple de prendre son envol. Malgré tout, j’ai du mal à oublier leur comportement cette saison et de ce fait, j’ai du mal à m’attacher à eux et m’émouvoir de leur sort.

 

Vous les femmes...

 

Que serait Spartacus sans ses personnages féminins ? Je me souviens encore de la grande époque où la série nous offrait des femmes de caractère, ambitieuses et manipulatrices… des femmes « castratrices » qui ont fait les beaux jours de la série. Parmi elles, je me souviens principalement des deux fausses amies Lucretia et Ilithyia qui pendant deux saisons, avaient su apporter bon nombre de rebondissements et de surprises. Et si vous vous posez la question de savoir pourquoi je me permets de faire ce petit retour en arrière, c’est tout simplement parce que quand je vois cet épisode, je me rends compte qu’elles me manquent vraiment ces deux-là.

 

Les femmes - Spartacus War of Damned - S03E08

Si si Nasir, toi aussi tu fais partie des femmes !

 

Cette saison, on a bien Laeta qui parvient à s’illustrer avec plus ou moins de réussite, mais à part elle, j’ai l’impression qu’on vit une pénurie de personnages féminins à la forte personnalité. Et ce n’est pas le fait qu’elle se retrouve à chevaucher Spartacus sur le bord d’une baignoire qui va me faire dire le contraire. Avec cette scène, je peux même vous dire qu’elle a légèrement baissé dans mon estime la petite dame. C’est non pas le fait que ce soit elle qui prenne les commandes qui me dérange, c’est le fait que cela l’amène à devenir juste « la nouvelle petite copine » du gladiateur. Pour un mec qui aimait sa femme par-dessus tout et qui a même déclenché une guerre contre Rome pour venger sa mort, il ne se fait pas prier quand il s’agit de s’envoyer en l’air. Si on fait les comptes, le chef des rebelles s’est tapé trois femmes en trois saisons (quatre si on compte la petite partie de jambes en l’air avec Ilithyia). Concernant Laeta, même si elle donne l’impression d’être toujours aussi indépendante (après tout ils ont l’air d’accord pour dire que c’est juste un amusement), je crois juste que ça m’embête de la voir dans ce registre.

Autre personnage féminin majeur de la saison : Kore, l’esclave de Marcus Crassus. Après avoir passé la grande majorité de cette saison allongée sur un lit, voilà qu’elle revient sur le devant de la scène et c’est un vrai plaisir de la voir reprendre son destin en main. Aussi, elle rejoint le camp des rebelles pour échapper à la violence du jeune Tiberius, qui apparemment sait mieux manier son sexe que son épée (et toc !). Sa fuite du camp romain est une très bonne idée et cela apporte une dynamique intéressante dans le conflit opposant Spartacus et Crassus. Toutefois, je ne peux m’empêcher de penser que ce revirement intervient un peu tard dans la saison et j’ai bien peur que cette intrigue s’en retrouve bâclée et ne connaisse pas une fin assez digne. Cependant, je vais éviter de m’avancer trop rapidement et je vais me contenter d’attendre de voir ce que les scénaristes nous ont réservé…

 

J’ai aimé :

  •  La mise à mort de Crixus
  •  Kore qui reprend son destin en main
  •  Spartacus et Crixus confrontés à la limite de leur rébellion

 

Je n’ai pas aimé :

  •  Les ralentis de plus en plus nombreux au fil des épisodes
  •  Les quelques facilités scénaristiques concernant les réconciliations et les séparations
  •  Le fait que l’épisode mette du temps à démarrer
  •  La scène de cul de Laeta et Spartacus
  •  Les ellipses temporelles qui sont assez déroutantes

 

Ma note : 12/20

Mon  sentiment est mitigé concernant cet épisode dans lequel il se passe autant de choses intéressantes (les limites de la rébellion, la mise à mort de Crixus, le retour de Kore) que de choses inintéressantes. On sent que la série commence à arriver à fond de cale et peine à trouver un rythme convenable. Dommage car on sent que cet épisode marque un tournant dans la bataille que se livrent les Romains et les rebelles.  

L'auteur

Commentaires

Avatar Slytom
Slytom
Moi un truc m'a choqué c'est le viol de César par Tibérius, ok César c'est un méchant je peux pas le blairer (normal romain) mais par contre voir "César" se faire violer ça m'a choqué car c'est un nom et un personnage connu et de voir ça j'ai pas aimé.

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