Critique : 666 Park Avenue 1.01

Le 03 octobre 2012 à 09:05  |  ~ 6 minutes de lecture
Survendue par ABC et ayant déjà chutée dans la grande course des audiences, « 666 Park Avenue » se présente comme la perdante de la saison... à juste titre.
Par Koss

Critique : 666 Park Avenue 1.01

~ 6 minutes de lecture
Survendue par ABC et ayant déjà chutée dans la grande course des audiences, « 666 Park Avenue » se présente comme la perdante de la saison... à juste titre.
Par Koss

Jane Van Veen et Henri Martin débarque dans un quartier très chic de New York pour démarrer leur jeune vie de couple. Lui est conseiller politique et elle, manager de résidence privée. Justement, un couple de sexagénaire va lui proposer un emploi qu'elle ne va pouvoir refuser dans le mystérieux immeuble au 999 Park Avenue. Mais à quel prix ?

 

Annoncé depuis des semaines et des semaines par ABC à chaque coupure pub, « 666 Park Avenue » est LA nouveauté de la rentrée sur laquelle le network compte beaucoup. Cornaquée par un des producteurs de Fringe, dotée d'un synopsis intriguant et portée à l'écran par un couple Terry O'Quinn et Vanessa Williams alléchant, la série avait tout pour plaire.

 

L'accueil des héros dans leur nouvel résidence

 

 

Ni Vanille. Ni chocolat.

 

Et ? Et après les quarante-quatre minutes du pilot, je suis parfaitement incapable d'avoir un avis sur ce premier épisode. Embêtant pour quelqu'un qui est chargé d'en faire la review... Honnêtement, je ne sais absolument pas quoi penser. C'est ni réussi, ni raté. Ni inventif, ni daté. Ni trépidant, ni barbant. Ni vanille, ni chocolat.

Ce pilot prend d'entrée le spectateur par la main en collant aux basques de Jane Van Veen, héroïne blonde hitchcockienne s'il en est. C'est bien simple, elle est de (quasiment) tous les plans. C'est la seule à comprendre que quelque chose ne tourne pas rond dans cet hôtel si particulier. Alors que les références pleuvent, de Rosemary Baby à Shinning, ABC choisit clairement de la jouer petit bras en privilégiant d'emblée la terreur cheap. C'est gentiment effrayant et on se prend parfois à sourire aux artifices déployés pour faire tressauter le spectateur.

Une scène résume assez bien cet état d'esprit de la série. A un moment, Terry O'Quinn (Belzebuth ? Un démon plus mineur ?) va voir un homme dans une chambre d'hôtel, car celui-ci n'a semble-t-il pas respecté son contrat. Au bout d'une minute de conversation, il est évident que l'homme va y passer. Or, plutôt que de faire disparaitre le fauteur dans les ombres de la chambre, le show fait apparaitre de grossières mains digitales au mur qui s'empressent d'empoigner le futur pénitent.

La série joue tout le temps sur ce même registre : des bonnes idées assez classiques, mais qui sont mal exploitées, surtout si le but initial était de faire peur. Dans le même ordre d'idée, ce Pilot aurait à jouer sur l'opposition entre les deux couples. Au lieu de cela, il multiplie les saynètes de ménage sur un autre couple qui vit au sein de la résidence. Si on comprend assez clairement l'intention scénaristique (montrer ce qui risque d'arriver dans un futur proche au couple héros), l'ensemble se révèle assez fade à suivre. Les liens avec l'intrigue principale sont maladroits et balbutiants. Le suspense aurait largement gagné à être plus progressif et plus sournois. Au lieu de cela, on a le droit à des scènes de shopping proches de Desperate Housewives (Vanessa Williams doit y être pour quelque chose) et de dégustation de champagne.

 

Jane change une lampe dans la cave

 

Mi Disney. Mi American Horror Story.

 

Alors non, tout n'est pas à jeter puisque ma note va, malgré tout, rester positive. La grosse réussite de ce premier épisode, c'est son héroïne principale. Là aussi, les scénaristes n'ont pas oublié leurs classiques, transformant l'ancienne étudiante en architecture en ingénue fouineuse. Le personnage est intéressant et bien campé par une Rachel Taylor cantonnée jusqu'alors à de grossiers rôles de potiches. La façon dont Jane parvient à trouver tout ce qui cloche, en moins de quarante minutes, est assez bien amenée par le show qui ne se trompe pas sur la construction dramatique.

La seconde qualité de la série, c'est la maison elle-même. L'idée de faire d'une demeure un objet vivant ne date pas d'hier (là encore, rien de neuf), mais c'est ce qui fonctionne le mieux. Des longs couloirs tout en moquette au mystérieux groom, en passant par la classique exploration d'un sous-sol mal éclairé, le pilot passe en revue et sans honte tous les artifices de la maison d'horreur digne de la plus ringarde des attractions Disney. Le tout est assumé avec une telle candeur qu'on ne peut en aucun cas faire la fine bouche devant le spectacle qui nous est proposé.

Au final, on se retrouve devant un spectacle assez étrange, à mi-chemin entre Disney et American Horror Story. La référence à cette dernière série n'est pas anodine. A la fin, je me suis retrouvé dans le même esprit qu'après le visionnage de la nouveauté de FX de l'année dernière : un joli enfilage de poncifs des films de terreur, mais qui ne mène nulle part. Passé ce Pilot introductif, « 666 Park Avenue » peut basculer dans n'importe quel genre. Le dragon au sol de la cave nous rappelle bon nombre d'oeuvres d'héroic fantasy, tandis que l'ambiance démoniaque nous renvoie directement à Supernatural. Le tout saupoudré par des histoires de voisinages, de rancoeurs et de coucheries que ne renierait pas l'intégralité des soaps diffusés en masse par les networks américains. A vrai dire, après ces quarante-cinq minutes, on est surtout au milieu de nulle part. Et ce n'est guère rassurant.

 

Le spectateur de « 666 Park Avenue » se retrouve dans la pire des positions : il n'a absolument aucune idée de ce qu'il vient de voir. La série devra très rapidement clarifier ses intentions si elle ne veut pas perdre ces spectateurs en route (et ils sont déjà un peu partis). En attendant, ce pilot reste divertissant. C'est au moins le minimum de ce qui lui était demandé.

 

J'ai aimé :

  •  Les décors qui collent parfaitement à l'ambiance.
  •  Le personnage « Fenêtre sur Cour » de l'écrivain.
  •  « Les anciens locataires ont déménagés quelque part où il fait plus chaud ».
  •  Rachael Taylor, parfaite dans ce rôle. Ni plus. Ni moins.

 

Je n'ai pas aimé :

  •  Des passages beaucoup trop écrits et explicatifs.
  •  Terry O'Quinn qui fait le minimum.
  •  Vanessa Williams qui fait moins que le minimum.
  •  La tiédeur de l'ensemble.


Ma note : 12/20.

L'auteur

Commentaires

Avatar Taoby
Taoby
D'accord avec toi dans les grandes lignes. Mais je vais continuer pour Trois raisons, Terry o Quinn, même si il fait Le minimum, il le fait bien, les nanas qu il y a dedans sont hot, et surtout... Ben y a un dragon quoi...

Avatar Antofisherb
Antofisherb
"digne de la plus ringarde des attractions Disney" Si tu fais référence à la tour de la terreur, c'est quand même l'attraction avec l'ambiance la mieux travaillée du parc !

Avatar Koss
Koss
Non, je vais références à toutes les maisons hantés peraves de fêtes foraines.

Avatar CAD
CAD
QUOI ? Y'A UN DRAGON ? Je m'empresse de regarder ça.

Avatar Koss
Koss
... en faïence, sur le sol... d'une cave.

Avatar Taoby
Taoby
C est toi la cave. Vous alllez voir qu en fait lock, c'est le roi des dragons.

Image 666 Park Avenue
12.26
12.85

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