Critique : Endgame 1.13

Le 23 juin 2011 à 05:27  |  ~ 6 minutes de lecture
Peu importe que cet épisode ait été un succès d'audience ou la campagne à laquelle j'ai tenté de participer au mieux pour sauver ce show, Endgame risque de s'achever sur un fort sentiment de frustration. Au programme, un meurtre, beaucoup de rires et la révélation d'un grand showrunner : Avrum Jacobson.
Par sephja

Critique : Endgame 1.13

~ 6 minutes de lecture
Peu importe que cet épisode ait été un succès d'audience ou la campagne à laquelle j'ai tenté de participer au mieux pour sauver ce show, Endgame risque de s'achever sur un fort sentiment de frustration. Au programme, un meurtre, beaucoup de rires et la révélation d'un grand showrunner : Avrum Jacobson.
Par sephja

Pitch Death Note 

Une série de vols ont été enregistrés au Huxley, obligeant la direction à mettre la pression sur les deux agents de sécurité Hugo et Gurjit. Balagan de son côté ne parvient pas à joindre Pippa qui lui fait la tête depuis leur dernière dispute où Arkady s'était montré un peu trop vif. Après avoir demandé à Gurjit d'aller la voir pour plaider sa cause, le Chessmaster apprend le lendemain que le jeune agent de sécurité a été retrouvé mort, victime d'une consommation spectaculaire d'alcool.

 

Meurtre, sexe et vengeance 

Si ce final menaçait de nous laisser un goût amer dans la bouche, la première scène va vite chasser toute appréhension . C'est sûrement la séquence la plus drôle de la saison, quand Arkady jongle d'un portable à l'autre avec maladresse. Que ce soit au niveau des flashs ou de la performance de Patrick Doyle, cet épisode est celui où Balagan se montre le plus enthousiaste, drôle et furieusement imprévisible. Alors que tout le monde semble occupé autour de lui, le chessmaster se retrouver isolé un temps, et se démène pour attirer l'attention sur lui. 

La folie qui gagne la série va retomber avec la mort de Gurjit, et l'intrigue n'a aucun mal à justifier la volonté du héros de résoudre cette affaire. De nombreux mystères entourent cette mort suspecte et permettent à Arkady de jouer à ce jeu qui lui réussit tant : la valse des coupables. Très vite, Gurjit va se révéler posséder une histoire plutôt compliquée, mais qui n'alourdira jamais alourdir le récit. En revanche, elle obligera Sam à payer cher le prix de ses investigations. Endgame prouve combien son showrunner, Avrum Jacobson, maitrise parfaitement ce savant mélange d'humour et d'action qui fait de Endgame une réussite. 

Finalement, je me suis retrouvé à oublier Showcase Canada et sa décision ridicule pour profiter d'un spectacle unique dans la télévision actuelle. Corrigeant petit à petit chacun des défauts de sa série, Avrum Jacobson a su créer un ensemble cohérent avec des personnages divers qui fonctionnent comme une vraie famille. Endgame ressemble à la comedia del'arte, le spectateur connaît le principe de la série (une série policière à énigmes), la force vient toujours de la qualité de ses personnages et en particulier d'une Chess Team extrêmement complémentaire.

 

  

 

Le coeur d'Arkady : dernière partie 

Centre de la série, le champion d'échecs aura tout du long eu une relation complexe avec chacun des personnages du show, fondant toute relation sur un lien affectif plus qu'intellectuel. C'est là le problème de Pippa qui ramène à la surface le souvenir de Rosemary, celui que Balagan essaie perpétuellement d'évacuer. Refusant de s'excuser, il ne peut concevoir une amitié fondée sur les faux-semblants et le mensonge, testant fréquemment chacun des membres de la Chess Team pour s'assurer qu'ils sont dignes de sa confiance. 

Guidé par le coeur avec les humains, Arkady ne fait usage de son esprit brillant que pour trouver la meilleure combinaison afin d'atteindre son but. Obligé de maîtriser l'environnement extérieur, il s'est logiquement enfermé dans un monde à l'échelle miniature, un hôtel où il peut déambuler sans craindre le sentiment de vertige qu'il ressent à l'extérieur. Le final, dont je tairai les aspects les plus importants, montre combien Balagan peut être démuni face à l'angoisse d'un monde où tout lui échappe. 

Une série sur le coeur qui sert de moteur à l'action et l'esprit qui nous permet d'atteindre notre but, voilà ce qu'est Endgame. Un grand merci à Avrum Jacobson pour cette belle histoire trop vite terminée alors qu'il y avait tant encore à dire sur ce thème rarement abordé avec une telle finesse. 

 

Petit bilan de la saison 1 (la lutte continue) 

Ce n'est pas dans mes habitudes, mais je vais choisir de parler à la première personne pour une fois, histoire de témoigner de l'histoire et de l'importance d'Endgame à mes yeux. Tout a commencé par un message envoyé par Sanschiffre m'encourageant à me pencher sur le cas de cette série canadienne dont j'avais vaguement entendu parler. Loin de m'enthousiasmer, le premier épisode fut la victime de mon ironie grinçante devant ce nouveau show policier qui semblait incapable de se différencier des autres. 

D'un naturel obstiné, j'ai continué (j'ai tenu treize épisodes de Persons Unknown alors je suis blindé) car en écrivant les critiques, je m'apercevais que ce show me fascinait bien plus qu'il ne le laissait paraître. Arkady est lentement devenu un personnage familier que j'avais plaisir à retrouver. Le style facétieux et enjoué de Shawn Doyle trouvait petit à petit le ton juste pour faire exister ce personnage. L'épisode cinq fut un choc, me révélant tout le talent de son auteur, Avrum Jacobson, et comment il avait su lentement poser chaque élément nécessaire au "succès" de la série. 

Car Endgame est une série bien plus conceptuelle qu'il n'y paraît et son caractère addictif n'apparaît qu'au bout de quelques épisodes. Découvrir et apprécier ce show nécessite d'être plus qu'un simple spectateur, il faut partager avec Arkady le cheminement assez juste qu'il fait entre la relation d'une cause et de son effet. Pour un amoureux de logique booléenne comme moi et un obsédé de la notion d'implication, Endgame est la série rêvée, la seule qui parvienne à montrer la perfection de ce type de relation.

Mais je m'égare car les passants perdus qui se sont penchés sur cette "critique" d'un amateurisme volontaire n'ont absolument pas envie que je discours sur des concepts mathématiques qui n'intéressent que moi. Alors résumons cette série en quelques termes simples : Endgame, c'est comme les échecs, jouez le jeu et vous adorerez.

 

J'aime : 

  •  Avrum Jacobson 
  •  Shawn Doyle qui joue Arkady Balagan 
  •  Patrick Gallagher :  Hugo Lum 
  •  Katharine Isabelle : Danni 
  •  Torrance Coombs : Sam Bescht 
  •  Carmen Aguirre : Alcina 
  •  Melanie Pappalia : Pippa Venturi 

 

Je n'aime pas : 

  •  peu importe 

 

Note : 16 / 20

Un ultime épisode qui confirme le talent d'Avrum Jacobson pour trouver l'équilibre idéal entre humour et investigation. Certes, le second acte s'avère un peu moins intense que le premier, mais l'épisode reste d'une qualité étonnante dans le monde hyper formaté des séries policières.

Attention les amateurs d'Endgame, la fin est superbe mais aussi frustrante à cause de la totale cécité de Showcase Canada. 

La lutte continue sur saveendgame.com.


L'auteur

Commentaires

Avatar Shoomy
Shoomy
Aucune nouvelle concernant la suite?Parce-que franchement ça ne peut pas se terminer comme ça!

Avatar sephja
sephja
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13.18
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