Critique : Fairly Legal 2.08

Le 08 mai 2012 à 10:44  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode singulier qui peine à trouver le bon équilibre entre les différentes storylines, mais propose un duo Ben Grogan - Kate Reed assez irrésistible.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 2.08

~ 8 minutes de lecture
Un épisode singulier qui peine à trouver le bon équilibre entre les différentes storylines, mais propose un duo Ben Grogan - Kate Reed assez irrésistible.
Par sephja

Il est impossible de combattre seul le système

 

Ben Grogan demande à Kate de l'aider dans le cas d'une affaire concernant une prison pour femmes où a lieu une grève de la faim des prisonnières, celle-ci réclamant de meilleures conditions de vie au sein  de l'administration pénitentiaire. Elle va alors faire la connaissance de Lea Ferran, une prisonnière modèle qui plaide son innocence depuis des années pour une histoire de braquage. Pendant ce temps, Léo tente de convaincre Lauren d'aider une de ses amies pour une affaire de copyright. 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une bonne humeur communicative  
  •  un acte d'exposition discutable
  •  un problème d'originalité
  •  une intrigue romantique risquée 

 

 

Hallelujah ! Hallelujah ...

 

Evidemment, difficile de démarrer une critique de cet épisode sans évoquer cette première scène géniale où la musique de l'ascenseur pousse Kate à fredonner la chanson de Jeff Buckley. Un exemple parfait du nouvel état d'esprit à la fois enthousiaste et assez irrésistible d'un show qui propose des séquences humoristiques réellement réussies. Un divertissement qui va devoir beaucoup à ce nouvel état d'esprit, l'intrigue se révélant moyennement inspirée malgré un final culotté qui place Kate face à sa propre impuissance devant la rigidité du système judiciaire.

Excellente tout du long, Sarah Shahi donne toute son énergie et son enthousiasme pour défendre la cause de cette prisonnière dont elle veut plaider l'innocence. Justin, Ben, Lauren, tout le monde va être embarqué derrière la tornade Reed, celle-ci cherchant à venir en aide à cette femme qui incarne la raison pour laquelle elle se bat contre le système. Une volonté surprenante qui cherche à emporter le spectateur dans un même élan, donnant  une intrigue pas assez objective et un rien naïve signé d'un scénariste qui cherche clairement à nous survendre la cause perdue du jour. 

C'est le dilemme de cet épisode, avec comme qualité un final convaincant et des acteurs impeccables, mais comme défaut un manque d'objectivité trop flagrant pour une histoire qui glisse lentement dans le mélodrame facile, déséquilibrant l'ensemble de l'épisode dans l'élan irrépressible de son héroïne. Heureusement, le charme du duo Ryan Johnson - Sarah Shahi fonctionne à plein, offrant de nombreuses scènes particulièrement drôles et quelques échanges particulièrement bien écrits. 

 

Un récit pas assez équilibré

 

En revenant à un principe de la saison un, avec une Kate d'une énergie débordante qui cherche à repousser les limites du possible pour imposer sa propre conception de la justice. Seulement, en se focalisant sur l'intrigue principale, l'histoire de la grève et celle de Leo se retrouvent sous-exploité à cause de l'importance accordée au combat de Kate. Une cause un peu trop noble pour être réellement honnête  qui supplante un peu trop vite une lutte syndicale trop vite délaissée pour faire le portrait d'une justice cruelle et rigide. Malheureusement, ce déséquilibre apparaît dès l'acte d'exposition avec un Leo laissé à l'écart qui ne sert clairement qu'à marquer des temps de respiration au sein de l'intrigue principale.

Et pourtant, son duo avec Lauren va se révéler assez convaincant, le secrétaire de Kate cherchant à trouver un moyen d'appâter l'avocat avec l'affaire de son amie. Une histoire de copyright assez simple qui donne l'occasion de souligner la passion sincère de la patronne de Reed and Reed pour l'exercice du droit. Montrant une obsession pour le thème litigieux de la propriété intellectuelle, elle permet d'exposer la nécessité de maîtriser l'art de la négociation et les règles du droit pour pouvoir s'assurer de remporter la victoire.

Une intrigue agréable et trop vite résolue, mais qui permet de mettre en évidence les compétences des scénaristes dans la maîtrise des nuances et de la complexité du discours juridique. Une crédibilité nouvelle qui montre l'ampleur du changement avec la saison passée, le show prouvant épisode après épisode qu'il repose sur des bases plus solides que durant l'ère Sardo. 

 

 

 

 

Un air de déjà-vu ? 

 

Cela fait deux fois que le scénario de Fairly Legal m'évoque une intrigue d'une autre série, celui de la semaine dernière s'inspirant beaucoup d'un épisode de Ringer (lui même inspiré du film Sex Intention, mais bon...). C'est le seul point noir de la saison, à savoir la vilaine manie des auteurs de puiser leur inspiration sur des intrigues pas toujours très originales qui laissent une impression gênante et persistante de déjà-vu. Encore à la recherche d'un second souffle, le show revient à des standalones classiques pour relancer un arc séduisant sur la vie sentimentale et  l'évolution par rapport à la machine judiciaire du personnage de Kate Reed. 

Auteur réputé pour sa participation à Pushing Daisies et Dead Like Me, Peter Ocko a su donner à son équipe d'auteurs un goût pour une atmosphère légère et sympathique qui évoque en partie le souvenir d'Ally Mc Beal. Ainsi, les scènes d'ascenseurs fournissent de petits délires digne des séquences aux toilettes du show de David Kelley, offrant à Kate Reed l'occasion de montrer la force communicative de sa bonne humeur. A l'opposé, en offrant un mélange impeccable entre une apparence cynique et une fragilité assez touchante, Ryan Johnson compose un personnage intéressant, obsédé par la capacité de son associé à se battre de toutes ses forces pour les causes perdues. 

L'occasion pour Grogan de sortir de  laisser poindre quelques nuances alors qu'il tente de lui venir en aide pour cette affaire Léa Ferran, apportant une vraie intensité lors de la séquence de la procédure d'appel. Personnage en quête d'un supplément d'âme, Ben devient le coeur de cette saison, offrant une scène finale intelligente qui ouvre la porte à un changement qui pourrait être bénéfique. 

 

Une prise de risque nécessaire

 

Alors que Fairly Legal poursuit sa saison sans faute pour l'instant, les auteurs optent pour un final plutôt risqué, plaçant Kate Reed face à la difficulté d'accepter ses sentiments envers un homme qui incarne tout ce qu'elle abhorre. Cynique, froid, assez immature, ce jeune avocat interprété par Ryan Johnson s'impose comme un des piliers de cette saison, servant de point de départ à une seconde partie qui va devoir donner du sens à cette histoire romantique. Une tâche difficile, mais qui sera cruciale et permettra de tester la capacité de l'équipe créative à trouver l'équilibre nécessaire pour maintenir le charme fragile de cette relation.

En conclusion, un épisode plaisant qui fournit un divertissement de bonne qualité avec des comédiens impeccables, surtout un duo Sarah Shahi - Ryan Johnson particulièrement épatant. Seulement, au-delà de quelques gags bien pensés, la série se heurte assez fréquemment à une intrigue déséquilibrée qui privilégie l'histoire un peu trop survendue de la cause perdue de la semaine. Inégal, un épisode qui montre les limites d'une série qui ne parvient pas à maîtriser une héroïne trop enthousiaste qui porte sur ses épaules cette histoire moyennement convaincante.

 

J'aime :

  •  la première scène formidable 
  •  le duo Sarah Shahi - Ryan Johnson 
  •  le final bien pensé 

 

Je n'aime pas : 

  •  un sentiment de déjà-vu récurrent 
  •  une exposition du cas du jour maladroite 
  •  une histoire de grève de la faim mal exploité 

 

Note : 12 / 20

Tout en offrant un bon divertissement, Fairly Legal déçoit par un démarrage assez maladroit et le peu de place pris par la storyline autour de la grève de la faim des prisonnières. Un épisode qui repose beaucoup sur le talent des comédiens et la bonne humeur communicative de son héroïne à l'énergie toujours aussi débordante.

L'auteur

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