Critique : Fairly Legal 2.10

Le 22 mai 2012 à 02:47  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode très classique qui repose essentiellement sur le numéro bien rodé de Sarah Shahi, parfaite en tornade qui renverse tout sur son passage.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 2.10

~ 8 minutes de lecture
Un épisode très classique qui repose essentiellement sur le numéro bien rodé de Sarah Shahi, parfaite en tornade qui renverse tout sur son passage.
Par sephja

Cause commune

 

Après avoir laissé Ben en plan au restaurant, Kate Reed se retrouve confrontée lors de sa médiation à Beth Shepperd, l'une des anciennes petites amies de son associé. Avocate insupportablement mielleuse, elle cherche à faire condamner une infirmière Haïtienne afin d'obtenir des dommages et intérêts pour sa cliente victime d'un accident dans sa maison de retraite. Pendant ce temps, Lauren s'apprête à accueillir un gros client qui pourrait permettre de redresser la situation de Reed and Reed.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :

  •  un divertissement plaisant, mais déséquilibré 
  •  la position discutable de Grogan au sein du show 
  •  le choix de Kate concernant Justin qui prend du sens 
  •  énergique et assez irrésistible 

 

 

Une médiatrice qui joue les justicières

 

Après un épisode assez inquiétant la semaine dernière, Fairly Legal revient sur son format de base, à savoir du divertissement léger porté par des comédiens impeccables. L'occasion de fournir une nouvelle cause perdue à une Kate Reed en pleine forme en la confrontant à un dilemme épineux typique de la série avec d'un côté une avocate aux dents longues et de l'autre une expatriée Haïtienne désarmée. Seulement, pour pouvoir éviter son renvoi des Etats-Unis, elle va devoir convaincre cette ancienne éco-terroriste de se rendre d'elle-même à la justice en sacrifiant sa vie de famille.

Si l'ensemble reste assez prévisible et classique, l'énergie débordante de Sarah Shahi permet de faire avancer cette histoire poussive un rien tirée par les cheveux. La présence d'une Katie Walder délicieusement arrogante va suffire à justifier l'absence d'objectivité de l'héroïne, point de départ à une suite de rebondissements plus ou moins inspirés. Pour exemple, la scène où Kate prend le volant pour empêcher la fuite de cette mère de famille est assez catastrophique, entraînant la série du registre divertissement léger vers une lourdeur des plus gênantes.

Heureusement, la tornade Kate Reed fonctionne parfaitement, emportant avec elle son associé, Leo et Justin sur son sillage, réduit pour la plupart à servir de simple faire valoir. Seul Grogan va profiter de quelques instants de liberté, lui offrant une scène comique réussie avec Lauren et une séquence plaisante, mais un rien décevante avec son ex petite-amie. Très attendue, l'évolution de Ben va être l'une des grandes questions de cette fin de saison, obligé de choisir entre sa froideur du début de saison et sa volonté nouvelle de faire le bien. 

 

Ben Grogan et les femmes 

 

Personnage arrivé cette saison, ce jeune avocat arriviste au coeur de pierre a servi dans un premier temps à incarner tout ce que Kate déteste chez les avocats, partageant ce goût pour maintenir une distance avec le drame vécu par son client. Roi de l'esquive, parvenant toujours à maintenir ses distances avec la dimension émotionnelle de ses affaires, Ben s'est vite imposé par sa capacité à déboussoler Kate, affichant une insolence charmante et réjouissante. Parfaitement interprété par un Ryan Johnson impeccable, ce nouvel associé a vite entretenu une relation intéressante avec l'héroïne, s'amusant à se mettre en compétition par rapport à elle sur le terrain de la rentabilité et de la morale.

Seulement, au lieu de développer sur la longueur cette relation antagoniste, les auteurs ont choisi de verser dans la romance, misant sur la bonne alchimie entre les deux comédiens pour former un couple crédible et porteur. Seulement, en ne donnant pas à Grogan suffisamment d'épaisseur, les auteurs engendrent un déséquilibre dans leur relation, Ryan Johnson se limitant ici à suivre trop passivement la bourrasque Kate Reed. Le voir se cacher pour échapper à Beth est assez pathétique, confirmant une position de faiblesse par rapport aux femmes assez en désaccord avec l'insolence qui définissait son personnage.

C'est finalement lorsqu'il retrouve son aplomb et une certaine liberté de provoquer avec Lauren que Ben redevient irrésistible, confirmant en partie que le baiser entre lui et Kate n'était pas une si bonne idée que cela. Trop fragile pour être séducteur, manquant encore d'épaisseur pour porter la mythologie de cette seconde partie de saison, l'avocat est mis en retrait par des auteurs en quête d'un élément de mythologie plus conséquent. Disposant d'un meilleur potentiel, Justin revient logiquement occuper les premiers rôles, justifiant dès lors le twist inattendu de la semaine dernière concernant le retour du couple Reed - Patrick.

 

 

Un épisode de relance intéressant 

 

Si le scénario parait maladroit et manque de fluidité, c'est avant tout pour permettre de relancer une mythologie à l'arrêt, coincée dans une intrigue romantique manquant d'enjeu dramatique. Les scénaristes ont la bonne idée d'exploiter le conflit politique concernant Justin et le procureur Davidson, offrant l'occasion à Kate de s'afficher comme l'opposante directe du procureur. Pour arriver jusque là, les scénaristes vont produire sur une série de rebondissements légèrement maladroits donnant à cette histoire une conclusion inutilement complexe et passablement confuse. 

La scène entre le procureur et la jeune héroïne reste très intéressante, celui-ci se plaçant d'entrée dans un rapport de force où il essaie d'intimider Kate, pour la pousser à abandonner sa cause. Là où les personnages masculins de la série ne font pas étalage d'une autorité virile, Davidson montre un besoin d'écraser son adversaire qui fait sa faiblesse, laissant l'opportunité à Justin et Ben de manigancer dans son dos. Une première confrontation avec Kate qui donne le ton de cette fin de saison, justifiant pleinement l'importance accordée temporairement au personnage de Justin. 

Ce choix de construire une intrigue fil rouge autour de la carrière politique de l'assistant procureur est risqué et le désir de recréer son couple avec Kate devrait donner plus d'enjeu au conflit à venir entre Michael Trucco et Esai Morales. Une relance intéressante qui, si elle ne parvient pas à convaincre totalement, installe le sentiment de continuité qui manquait aux épisodes précédents en offrant un enjeu important pour les trois épisodes à venir.  

 

Une série énergisante sans être lassante

 

A trois épisodes de la fin, cette saison de Fairly Legal conserve cette bonne humeur et cette énergie communicative qui fait le charme du show. Imposant une héroïne incontrôlable, le show de USA parvient à ne pas lasser contrairement à l'année dernière grâce à une ligne directrice moins décevante que celle concernant David Smith et ceux malgré l'abandon regrettable de la storyline concernant Lauren. En baisse de régime, le show a trois épisodes pour prouver qu'elle est capable de conserver son ambition du début de saison, en particulier concernant la place de Ben au sein du show . 

En conclusion, un épisode dynamique et intéressant qui gravite beaucoup trop autour de Kate Reed, délaissant une nouvelle fois l'intrigue sur le sauvetage du cabinet. Si la confrontation de l'héroïne avec Davidson est plaisante, l'intrigue politique autour de la candidature de Justin ne parvient pas encore à prendre, la faute à un final inutilement compliqué qui multiplie les rebondissements. La dernière partie en particulier est pour le moins confuse, l'idée du livre relevant du remplissage maladroit, prolongation inutile d'une histoire qui n'aura pas suffisamment exploité le couple singulier formé par Beth et Grogan.

 

J'aime :

  •  la confrontation entre Reed et Davidson 
  •  le rythme plaisant et dynamique 
  •  les acteurs convaincants, surtout  

 

Je n'aime pas : 

  •  le peu de place accordé à Lauren 
  •  l'histoire entre Grogan et Beth pas assez développée 
  •  la conclusion trop confuse 

 

Note : 12 / 20 

Un bon divertissement grâce à l'énergie de Sarah Shahi et des acteurs qui suivent le mouvement de la tornade Kate Reed en guerre contre la cruelle Beth. Délicieusement garce, Katie Walder permet surtout de ramener l'intrigue politique autour de Justin, redonnant une ligne directrice aux trois épisodes à venir.

L'auteur

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Image Fairly Legal
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12.13
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