Critique : Go On 1.01

Le 14 août 2012 à 15:37  |  ~ 9 minutes de lecture
Un pilot correct qui marque les retrouvailles après Friends entre Matthew Perry et Scott Silveri pour une thérapie de groupe aux accents tragi-comiques intéressants.
Par sephja

Critique : Go On 1.01

~ 9 minutes de lecture
Un pilot correct qui marque les retrouvailles après Friends entre Matthew Perry et Scott Silveri pour une thérapie de groupe aux accents tragi-comiques intéressants.
Par sephja

Thérapie de groupe

 

Présentateur vedette d'une émission de radio consacrée aux sports, Ryan King est un homme égocentrique et cynique, contraint de prendre un congé suite à la mort tragique de son épouse. Seulement, au lieu de faire son deuil, l'homme choisit de vivre dans le déni du drame qu'il vient de subir et se montre d'une bonne humeur exubérante au moment de regagner sa place. Seulement, ses patrons refusent de le reprendre s'il ne participe pas à dix séances de thérapie dans un groupe de soutien.

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  un personnage principal difficile à cerner 
  •  une soif de chaos que rien ne vient entraver 
  •  un épisode d'introduction moyennement convaincant 
  •  un final à la station de radio à revoir 

 

Go on : Ryan et son nouveau groupe

 

Le monde selon Ryan King

 

C'est le début de la saison pour NBC qui profite de la période des jeux Olympiques et ses cartons d'audiences pour en faire profiter certaines de ses nouveautés. La première à se voir offrir cette exposition exceptionnelle marque les retrouvailles entre Scott Silveri, producteur exécutif de Friends et Joey, avec Matthew Perry dont les derniers shows ont eu du mal à convaincre. Une série légère sur le papier, mais qui va plutôt se situer dans un registre tragi-comique particulier, avec un héros qui refuse de faire face à la tragédie qu'il est en train de vivre.

Egocentrique et cynique, Ryan King est le présentateur d'une émission de radio sportive qui aime en particulier mener des interrogatoires de joueur dans un registre décalé, découvrir ce qu'il cache en eux. Seulement, il ne peut reprendre son travail après le décès de sa femme, ses patrons refusant de le laisser à l'antenne à quelqu'un qu'il sente profondément instable  et marqué par cet évènement. En effet, le jeune veuf vit dans le déni, élément mal exposé lors de premières scènes qui empêchent dans un premier temps de s'attacher à ce personnage un peu exubérant et qui refuse de faire face son propre chagrin.

Contraint d'intégrer une thérapie de groupe, il fait la connaissance de plusieurs blessés de la vie comme lui, mais aborde ces séances avec un certain cynisme, refusant obstinément de se confier. Par contre, Ryan montre un intérêt pour les histoires des autres, en particulier lorsqu'il élabore avec chacun d'entre eux un classement pour déterminer le plus malheureux. Une scène bien pensée qui permet de proposer une présentation des différents membres du groupe tout en exposant le rapport particulier du héros avec sa propre peine, se protégeant grâce à un grand sens de l'ironie.

Par son pitch, Go On évoque évidemment Community, avec un être seul qui, pour retrouver son travail, doit intégrer un groupe qui va le contraindre à baisser petit à petit sa garde. Seulement, la présence de la psychologue marque une réelle différence, ramenant le show à la réalité en opposition à la frénésie et le besoin de s'extraire de la réalité du personnage de Matthew Perry. Une opposition intéressante qui pourrait être la colonne vertébrale de la série si le personnage de Lauren tenait un peu plus tête à Matthew Perry, l'enthousiasme de Ryan emportant tout sur son passage.

 

Seul au monde

 

Si Go On est globalement assez sympathique, elle souffre d'un problème majeur, à savoir la scène de présentation de son personnage principal assez mal construite. Pourtant, les auteurs possèdent l'expérience pour connaître l'importance de cette première impression, celle qui détermine d'entrée la relation du spectateur au héros et doit donner le ton de la série. Hors, l'apparition de Matthew Perry par un "I'm back" n'est pas très inspiré, surtout qu'elle pose d'entrée ce personnage comme un intrus dans sa propre émission, créant une certaine confusion au démarrage.

La première sensation n'est donc pas très bonne et il faudra la première scène avec son patron pour que le personnage commence à se mettre en place et à séduire par sa tendance à mentir en masquant ses sentiments. Ryan ne devient vraiment attachant qu'une fois perdu dans une maison conçue clairement pour deux personnes, scène intéressante trop réduite et qui rate l'occasion de mettre en évidence son refus du deuil. C'est pourtant lorsque la tristesse de King devient tangible que l'humour du show fonctionne le mieux, la narration montrant une pointe d'amertume plutôt intéressante.

Penser à autre chose, se sortir de la tête l'absence de sa femme, voilà ce que désire Ryan qui utilise pour cela son groupe de soutien, se prenant d'intérêt pour les histoires des autres afin de mieux s'évader de la sienne. Une idée intéressante qui permet de justifier son intégration au groupe formé de personnages encore à l'état d'ébauche, avec des visages connus comme Tyler James Williams de "Everybody loves Chris" ou l'excellent Brett Gellman de "Eagleheart". Un beau patchwork de comédiens pour une série dont la qualité dépendra beaucoup de la bonne synergie qui s'établira entre eux, avec un bémol pour Laura Benanti pas vraiment convaincante dans le rôle de la psychologue.

Les scènes de comédie avec le groupe ne sont pas très enthousiasmantes, comme toutes les comédiens lorsqu'elles n'en sont qu'à leurs balbutiements. L'ensemble est assez moyen, mais évite le piège de l'accumulation de clichés, offrant avec la scène du tournoi un avant-goût de son potentiel grâce à une séquence de présentation en forme de tournoi qui a le mérite de donner du rythme à la première partie de l'épisode.

 

Go on : Ryan trouve enfin sa place

 

Un final gênant qui gâche un bon ressenti 

 

Avec un début logiquement poussif, Go On marque un retour intéressant de Matthew Perry dans un rôle écrit sur mesure par un des anciens auteurs de Friends, celui d'un homme qui tente de surmonter sa propre souffrance intérieure en cherchant à fuir son quotidien. La scène finale est assez représentative de son besoin de transgresser et laisse à voir toute la colère contenue en lui, trouvant dans ce groupe de soutien le moyen de rejeter toute cette frustration. Malheureusement, cette séquence amusante est très mal amené par un scénario maladroit et ne fonctionne pas aussi bien qu'elle aurait dû, laissant un sentiment assez mitigé.

Les dialogues sont assez dynamiques et si certaines bonnes idées ne parviennent pas encore à prendre, c'est avant tout à cause du manque de familiarité du spectateur avec les différents membres du groupe. Riant de la tragédie, se moquant de la cruauté du destin, Go On est une comédie singulière qui peut surprendre, prenant le risque de proposer un contexte volontairement triste pour mieux chercher à le détourner pour pouvoir passer outre et en rire. Une bonne volonté qui fait le charme du show, en espérant que la série osera garder ce ton tragi-comique intéressant, même s'il prend le risque de proposer des instants volontairement plus graves.

Gros problème de ce pilot, les trois dernières minutes se montrent beaucoup moins inspirées, révélant des éléments qui auraient dû rester dans l'ombre comme les conditions de la mort de l'épouse de Ryan. Un choix qui prive son héros d'une touche de mystère pourtant intéressante et dont l'absence risque de beaucoup peser pour la suite, surtout du point de vue de la mythologie. Une décision regrettable surtout que Go On va par la suite beaucoup reposer sur Ryan et la capacité de Matthew Perry à donner de la crédibilité au chagrin vécu par son personnage.

 

Un univers de la station de radio à revoir

 

Si Go On déçoit, c'est aussi à cause de cette histoire désastreuse de station de radio dont l'utilité reste encore à prouver, n'apportant que peu d'éléments de comédie. Difficile de croire que la série va pouvoir trouver un intérêt à proposer des interviews de sportifs existants comme Terrell Owens ou Kevin Garnett, surtout que la scène du portable est de loin la pire de l'épisode. Une scène de conclusion qui est d'ailleurs un gâchis, montrant une totale absence de finesse lors de la révélation des conditions de la mort de la femme de Ryan qui vient plomber le jugement global concernant ce pilot.

En conclusion, un bon divertissement qui s'efforce de mettre en place ses différents personnages et peine encore à installer une dynamique comique réellement crédible. Malgré tout, le casting est bon et le ton tragi-comique assez séduisant, avec une idée de départ certes risquée, mais qui donne une tonalité réaliste intéressante à la série. Pas de rires enregistrés, un bon Matthew Perry pour un show qui ne séduit pas encore, mais donne envie de revenir histoire d'apprendre à rire du malheur pour mieux retrouver foi dans l'avenir.

 

J'aime : 

  •  le principe de départ intéressant 
  •  les acteurs plutôt bons 
  •  la scène du tournoi 

 

Je n'aime pas : 

  •  le personnage de Lauren qui ne tient pas assez tête au héros 
  •  les scènes à la radio 
  •  une scène finale avec Terrell Owens vraiment ratée 

 

Note : 12 / 20 

Avec sa tonalité tragi-comique et son casting séduisant, les retrouvailles entre l'ancien producteur de Friends et Matthew Perry sont plutôt intéressantes. Malgré tout, le show est encore loin de convaincre, en particulier lors des séquences à la radio décevantes qui propose une révélation finale vraiment regrettable.

L'auteur

Commentaires

Avatar MoolFreet
MoolFreet
Heureusement que je suis venu vérifier, j'ai failli écrire une critique pour rien ! J'avais complètement zappé que le pilot passait aussi tôt dans l'été, et tu n'étais pas inscrit sur le GG Docs. Quoi qu'il en soit, je suis assez d'accord avec toi, en étant un peu plus enthousiaste. Je m'attendais à bien pire, une sorte de M. Sunshine bis, vu les difficultés pour les Friends de retrouver quelque chose à leur mesure. Mais finalement, ce pourrait bien être une très belle surprise, j'ai ri pendant la confrontation avec la "psy" dans la voiture, le tournoi de VDM, la scène de fin. Mais comme toi, la scène à la radio fait carrément OVNI, ça manque de transition et ça aurait dû être traité sur un autre épisode peut-être, en 22 minutes c'était délicat de caser tout ça. Et puis moi qui aime bien mêler rires et larmes, la scène où Ryan raconte la mort de sa femme est très juste et très touchante, sans faire dans l'excès, juste portée par un Matthew Perry au niveau de Friends. Pas mal de bons points, loin d'être parfait, mais une surprise très sympa. Je me jette de ce pas sur le second épisode !

Image Go On
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