Critique : Mozart in the Jungle 2.01

Le 10 janvier 2016 à 10:33  |  ~ 6 minutes de lecture
Une reprise énergique pour l'une de mes comédies coup de cœur.
Par RasAlGhul

Critique : Mozart in the Jungle 2.01

~ 6 minutes de lecture
Une reprise énergique pour l'une de mes comédies coup de cœur.
Par RasAlGhul

L'année séries 2015 a été marquée par un phénomène que tout le monde a rapidement utilisé à toutes les sauces : Peak TV. En gros, cela signifie qu'aujourd'hui, il y a plus d'offres en matière de séries qu'il n'y en a jamais eu auparavant. Si l'on peut se sentir submergé par tous les nouveaux shows qui arrivent sur nos écrans, cela permet également à des idées originales d'être utilisées. Elles qui n'auraient jamais pu voir le jour en d'autres circonstances.

La saison 1 de Mozart in The Jungle passe à la vitesse de la lumière. Série d'Amazon, elle raconte les coulisses de la New-York Symphony, et particulièrement de ses musiciens. Bénéficiant d'un casting cinq étoiles, d'un sujet original et d'une réalisation compétente, la série était l'un de mes coups de cœur au niveau des comédies. Elle n'était pas sans défaut, mais dégageait un charme qui ne laissait pas indifférent. Sortie dans son intégralité le 31 décembre, sa deuxième saison se déguste également très vite. Avant un bilan qui arrivera plus tard, revenons sur Stern Papa, premier élément de reprise de Mozart in The Jungle.

 

 

La musique oui, mais pas à n'importe quel prix

 

L’action de Mozart in The Jungle reprend approximativement deux mois après les évènements de fin de saison dernière. La New-York Symphony progresse lentement sous la direction de Rodrigo, mais les préparations se voient perturbées par une potentielle grève syndicale. Stern Papa nous replonge tout de suite dans l’histoire, sans aucun temps-mort. Le procédé se révèle appréciable, bien qu’il faut souvent s’y reprendre à deux fois afin de comprendre ce qu’il se passe.

 

Affiche promotionnelle de Mozart in The Jungle

 

L’histoire du syndicat des musiciens est celle qui concerne le plus de monde au sein de l’épisode. On retrouve avec plaisir tous les membres de l’orchestre, notamment Cynthia, Bob et Diddy (pas le rappeur). Ils ont engagé Nina, une avocate spécialisée dans ce genre d’affaires, interprétée par Gretchen Mol. Si cette storyline n’est clairement pas la plus intéressante, cela permet néanmoins de retrouver tout l’orchestre ainsi que d’écouter de la musique classique. Ce qui est toujours appréciable.

 

 

Rodrigo et Thomas, deux maestros qui doivent se réinventer

 

Les musiciens sont terriblement capricieux, et se comportent souvent de façon pour le moins puérile. Ce trait de caractère se voit davantage renforcé avec les deux chefs d’orchestre de la série. Mozart in The Jungle nous a introduit la saison dernière à Thomas (Malcolm McDowell, fabuleux comme toujours), le maestro vieille école, sur le point de se faire remplacer par la vision moderne et plus folle de Rodrigo (Gaèl Garcia Bernal). Les rapports entre les deux n’ont pas toujours été simples, entre rivalité et incompréhension, mais dans Stern Papa, les deux sont des hermanos, des bros, des frères (vous m’arrêtez avant que je ne passe à l’Allemand…).

 

Thomas et Rodrigo, les deux hermanos

 

Le titre de l’épisode vient d’ailleurs d’un conseil de Thomas à Rodrigo. Le premier conseille au second d’être plus sévère, plus respecté, au lieu d'être simplement aimé. C’est une perspective intéressante pour le personnage de Rodrigo, qui s’est toujours imposé comme le doux rêveur possédant plein d’idées aussi bizarres qu’inspirées. Reste à voir si les scénaristes vont continuer sur cette voie pour le personnage, ce qui redistribuerait fortement les cartes.

Thomas, de son côté, prépare sa propre symphonie. À la retraite, il veut désormais placer son nom tout en haut du panthéon musical, au milieu des géants. Comme toujours, Malcolm McDowell rend son personnage fabuleusement pompeux et éloigné des réalités. Généralement d’ailleurs, l’épisode se révèle très drôle. L’humour est bien plus présent qu’au sein de la première saison, ce qui n’est pas pour déplaire.

 

 

Hailey et son désir d’indépendance

 

Enfin, il ne faut pas oublier que l’héroïne de Mozart in The Jungle s’appelle Hailey Rutledge. Notre jeune hautboïste continue son apprentissage au sein de l’orchestre, tout en continuant de faire ses yeux de chien battu à Rodrigo. Malgré cette caractéristique un peu gênante, la dynamique entre les deux personnages principaux a toujours représenté l’une des qualités les plus attractives de la série. Stern Papa ne déroge pas à la règle, les différentes discussions ponctuant l’épisode étant empreintes de douceur et d’humour.

 

Hayley, s'exerçant au hautbois

 

C’est pourtant en se détachant du Maestro qu’Hailey pourra progresser en tant que musicienne et personne. Elle n’est plus son assistante, ce qui perturbe ce pauvre Rodrigo, qui ne se satisfait jamais des remplaçantes qui lui sont envoyées. De son côté, Hailey a une discussion avec Cynthia au sujet de Rodrigo, et Cynthia joue encore une fois son rôle de mentor. Ce sont deux personnages que l’on n’avait que trop peu vus ensemble la saison dernière, c’est donc plutôt cool de voir ce genre de scènes.

Ce qui est moins bien en revanche, c’est le personnage d’Alex. Boulet pour la série, il l’est également pour Hailey. Et ça, c’est intolérable. Le point positif, c’est que les scénaristes semblent s’en rendre compte et lui préparent une sorte de porte de sortie. Honnêtement, ce ne serait que pour le mieux.

 

Stern Papa se révèle très agréable à suivre. Le rythme est là, la musique aussi, et l'interprétation toujours sans faille. Tout comme Hailey Rutledge, si la série continue sur sa lancée, il ne pourra lui arriver que des bonnes choses.

 

J'ai aimé :

 

  • Rodrigo, toujours aussi décalé.
  • Hailey. J'avais oublié à quel point j’appréciais Lola Kirke.
  • Un rythme qui va à cent à l'heure.
  • Le plaisir de retrouver tout ce petit monde.
  • Un humour bien plus présent que la saison dernière.

 

Je n'ai pas aimé :

 

  • Une légère sensation de tournis tellement tout arrive rapidement.
  • Alex. Juste, Alex.

 

Ma note : 15/20.

L'auteur

Commentaires

Avatar Jasper
Jasper
Ravi de voir que je ne suis pas le seul à regarder cette série injustement méconnue :)

Avatar RasAlGhul
RasAlGhul
@Jasper : ça va pas tarder à changer, notamment avec la double victoire aux Golden Globes :)

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