Mine de rien, et cela n’engage que moi, je trouve que ça manque de comédies romantiques à la télévision. Entre les séries de super-héros, les sitcoms, les reboots et les dramas surcotés torturés récoltant des Emmys à la pelle, l’amour guimauve n’arrive pas à se faire une place dans le paysage audiovisuel. Et c’est bien dommage.
Heureusement, quand il s’agit de réaliser mes vœux, la CW ne se trouve jamais très loin. Après m’avoir donné quatre séries de super-héros, une histoire sur des zombies avec David Anders, la meilleure comédie de l’année dernière et une série progressiste et diversifiée, la voilà qui m’offre une comédie romantique !
Et si l'intrigue de la série était : où est passé le corps de Joshua Sasse ?
Arrive alors dans le tas No Tomorrow. Puisqu’on est sur la CW, cette série n’est pas le récit du mouvement punk-rock à ses débuts, mais bel et bien une adaptation de la série brésilienne "Como Aproveitar o Fim do Mundo" ("Comment Profiter de la Fin du Monde"). Elle raconte l’histoire d’Evie (Tori Anderson), une jeune femme qui mène sa petite vie rangée, sans surprise et avec de petits rêves et objectifs. Elle va rencontrer Xavier (Joshua Sasse, Galavant), un homme libre d’esprit qui pense que la fin du monde va arriver dans huit mois. En attendant de savoir si ce dernier dit vrai ou pas, Evie va s’aventurer vers d’autres horizons, tentant de vivre sa vie de manière différente.
Bon, alors ? Est-ce que la fin du monde est plutôt cool ou alors est-ce qu’on a le droit à une comédie romantique qui a uniquement un prétexte sympa pour exister ? Eh bien, comme très souvent, un peu des deux mon capitaine !
Une intrigue très classique… qui manque pour le moment d’ambition
On ne va pas se mentir : No Tomorrow ne brille pas par son originalité. On a tous les ingrédients d’une romcom classique dans notre menu, mais ce n’est pas une si mauvaise chose. Il semble, en effet, que ce pilote utilise tous les clichés possibles et imaginables, de façon à s’en débarrasser une bonne fois pour toute par la suite. On a le droit à tout ce qui s’est un jour passé dans une comédie romantique, poussant la sensation de déjà-vu vers une autre dimension. Evie est timide et maladroite, n’a pas énormément d’ambition dans la vie ; Xavier est libre, terriblement hipster – tu me diras, Evie l’est également – et veut simplement s’amuser. On n’est pas dans la nouveauté absolue ici – on nous rajoute même un triangle amoureux pour faire bon chic bon genre –, et le problème, c’est que les scénaristes n’utilisent pas leur concept de fin du monde pour nous concocter un cadre original.
Une femme, un homme et un rutabaga.
Evie étant assez peu ambitieuse, il est normal que son "apocaliste" soit peu originale – en tous les cas pour le moment présent. Néanmoins, on sent que la fin du monde n’est qu’un prétexte pour voir se réunir deux jeunes et belles personnes. Et c’est quand même un peu frustrant. Aucun cadre véritable n’est alors posé, aucune ambition ne semble pointer le bout de son nez… sauf à la toute fin de l’épisode, qui promet quelque chose d’original la semaine prochaine. Allez, on croise les doigts.
Un univers sympathique
La grande force de ce pilote réside dans l’univers qui entoure ses deux personnages principaux. Bien que sympathiques, ils sont encore trop clichés pour que l'on puisse réellement s’identifier à eux. Le reste du cast n’a clairement pas ce problème : la patronne d’Evie est extrêmement caricaturale, mais son personnage fonctionne très bien pour moi. Une sorte de Dr. Cox au féminin. Hank (Jonathan Langdon), l’un des amis d’Evie, est tout de suite très drôle et attachant, tout comme Kareema (Saraya Blue), l’autre amie d’Evie. Si j’avais à leur trouver un défaut, c’est qu’ils semblent ne s’intéresser qu’à la vie personnelle de leur amie. Mais bon, comme je l’ai déjà dit, on est dans une comédie romantique, donc ce n’est pas vraiment un problème. Dans le pilote. Y a intérêt à avoir des développements par la suite. Hank semble d’ailleurs aller tout droit vers une romance qui risque de faire des étincelles. Mais je n’en dis pas plus, vous laissant profiter de la surprise.
Et là, je te promets, dans une autre vie, j'étais chevalier !
No Tomorrow possède également une belle image, ce qui aide tout de suite à donner une atmosphère réelle à l’ensemble. Tout comme le monde dans lequel semble vivre nos héros, le visionnage est confortable, agréable. La musique fonctionne très bien comme accompagnement du propos, et il en ressort qu’à défaut de posséder une dose d’originalité, la série a une vraie identité, à la fois musicale et visuelle. Pour vous faire une idée, la scène dans le désert est très agréable à regarder, étant à la fois fun, bien filmée et accompagnée d’une bonne musique. Enfin, quelques gags visuels inspirés viennent compléter un tableau plaisant.
Que feriez-vous s’il vous restait seulement huit mois à vivre ? No Tomorrow part d’un principe plus que prometteur, mais se limite à un classicisme déroutant. Néanmoins, l’ambiance qui se dégage est plus que sympathique, et les acteurs sont tous talentueux. Le couple Evie/Xavier se révèle en outre engageant, je n’ai donc aucune raison de partir dès ce pilote. Il faudra néanmoins se montrer plus ambitieux dans l’histoire afin d’être davantage qu’une sympathique petite comédie romantique.
J’ai aimé :
- Les personnages secondaires, la grande force de ce pilote.
- Toute la scène dans le désert.
- Certains gags visuels plutôt inspirés.
- La musique est bien trouvée.
- De bons dialogues.
- En général, une ambiance confortable.
- Puis bon, Joshua Sasse quoi.
Je n’ai pas aimé :
- Le personnage d’Evie.
- L’hyper classicisme de ce pilote.
- Le manque d’ambition de l’épisode… un peu soigné par le cliffhanger.
- Je sens le triangle amoureux à mille mètres. S'il vous plaît les scénaristes, prouvez-moi que je me trompe.
Mise(s) en garde :
- Comme Evie, la série doit voir progressivement plus loin en termes d’ambition, sinon on va rapidement s’ennuyer ferme. C’est quand même la fin du monde dans huit mois, zut de flûte !
- La raison majeure de suivre une comédie romantique est pour ses têtes d’affiche. Il va donc falloir travailler à les rendre sympathiques et complémentaires.
- Attention à ne pas trop verser dans les clichés, qui diminueraient grandement le capital sympathie de la série.
Ma note : 13/20.