Critique : Ringer 1.20

Le 09 avril 2012 à 09:56  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode de recentrage très intéressant qui relance avec efficacité une intrigue jusqu'ici au point mort.
Par sephja

Critique : Ringer 1.20

~ 7 minutes de lecture
Un épisode de recentrage très intéressant qui relance avec efficacité une intrigue jusqu'ici au point mort.
Par sephja

La vérité comme principal moteur 

Andrew est encore sous le coup de la tentative de meurtre sur son épouse lorsqu'il est surpris chez lui par Catherine qui vient juste de faire une tentative de suicide. Les médecins avertissent son ex-mari que cette tentative est à prendre avec le plus grand sérieux, poussant Juliet à exiger qu'il accepte de recueillir sa mère chez elle. Pendant ce temps, Henry se retrouve au commissariat, un témoin venant à en faire le suspect principal concernant le meurtre de Tyler Barrett. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'importance de la vérité dans la série 
  •  Ringer ou l'art difficile de l'équilibriste 
  •  Andrew qui retrouve sa place de personnage socle 
  •  un final qui commence à prendre forme 

 

 

Dire la vérité pour éclaircir le récit 

Après un arc sur Andrew décevant, Ringer se devait de faire le ménage dans une histoire beaucoup trop alambiquée et confuse, où le spectateur ne parvenait plus à différencier la vérité du mensonge. Un effort que cet épisode va entreprendre avec pas mal de réussite, se reposant beaucoup sur la très bonne prestation d'Andrea Roth en femme jalouse et manipulatrice. Sa tentative de suicide va être la bonne idée de l'épisode, symbolisant le désir des auteurs de faire table rase du passé pour marquer un nouveau départ, à l'image d'une série en quête de rédemption.

La vérité va alors retrouver sa place dans le récit, entre la jalousie terrible de Catherine qui joue le tout pour le tout, la conviction de Siobhan dans la vénalité de l'être humain et l'incapacité d'Henry à assumer ses propres fautes. Délaissant les intrigues à tiroirs de la mi-saison, l'équipe créative emploie Machado pour faire éclater une vérité qui fait du bien à l'épisode et permet de redonner ces bases à l'intrigue principale. Accélérant enfin le rythme des révélations, les auteurs délaissent les rebondissements théâtraux pour une épisode qui vient dissiper de nombreuses zones d'ombres. 

Prenant et cohérent, un épisode de recentrage qui mise sur ses atouts, à savoir les personnages de Catherine et Victor, donnant le sentiment d'une vraie dynamique qui se remet enfin en place. Abandonnant en partie les jeux de faux-semblants, les scénaristes prouvent que Ringer est un show qui a besoin de vérité pour pouvoir avancer, délaissant une tendance au mensonge qui a clairement desservi la crédibilité du récit. 

 

Un travail d'équilibriste 

Pour définir la progression du scénario, le premier mot que me vient à l'esprit est acrobatie, l'intrigue progressant toujours sur un fil ténu, la faute à un manque de préparation et à un goût du risque clairement affirmé. Ici, toute la première partie va servir à présenter un peu mieux le personnage de l'ex-femme d'Andrew, donnant enfin un peu de stabilité à la performance d'Andrea Roth, particulièrement convaincante tout du long. Remplaçant dans le rôle de la méchante une Siobhan qui n'existe plus vraiment, l'ex-femme d'Andrew possède une crédibilité qui soulage les auteurs, incarnant une faiblesse féminine qui fait écho au passé de Bridget. 

C'est là le seul petit reproche sur cet épisode, à savoir leur incapacité à faire apparaître et exploiter le parallèle entre la culpabilité de l'héroïne et la souffrance de Catherine. Il y a clairement un vrai potentiel inexploité qui laisse un léger sentiment de frustration, soulignant une nouvelle fois la nature toujours un peu superficielle des intrigues de Ringer. En revenant à des sentiments aussi forts tels que la jalousie ou la colère au détriment des complots et autres plans secrets, le show fournit un divertissement très plaisant et donne une plus grande clarté au récit. 

Pour avancer sur un fil au bord de chaos, les auteurs avaient besoin de personnages socles, des éléments solides sur lequel la série pouvait s'appuyer afin de développer en parallèle une mythologie plus feuilletonnante. En redonnant ce rôle à Andrew et en effaçant une part de l'histoire sur Martin/Charles, l'équipe créative revient à une dynamique efficace plus proche du début de saison, évitant la débâcle crainte avec une adresse remarquable. 

 

 

La place d'Andrew dans l'intrigue 

Même si Sarah Michèle Gellar reste la vedette incontestée de la série, le traitement réservé au personnage d'Andrew permet à lui seul de différencier les bons épisodes des mauvais. Comédien impeccable, Ioan Gruffudd apporte à son personnage une innocence touchante qui lui donne tout son charme, montrant une sincérité indéniable par son attachement à Bridget. Dans l'univers très féminin de Ringer, les hommes représente le besoin d'une certaine stabilité, laissant les complots et autres trahisons à des femmes expertes bien plus qualifiées qu'eux dans ce domaine. 

Un rapport homme - femme qui peut paraître cliché, mais apparaît comme la dynamique de base du show, apportant un équilibre à son univers. Si Henry et son beau-père règlent leurs comptes les yeux dans les yeux, sans manipulation ou faux-semblants, Catherine et Siobhan font preuve d'un état d'esprit toujours difficile à cerner, maniant le jeu des apparences avec plus ou moins de subtilité. Une vision bipolaire du monde qui fonctionne assez bien, les tentatives d'insérer de l'ambiguïté dans le personnage d'Andrew ayant eu un effet plus que désastreux sur la qualité des épisodes. 

Reprenant sa place de mari idéal pour Bridget, Andrew retrouve un statut qu'il n'aurait jamais dû quitter, pendant que les auteurs balayent du revers de la main l'intrigue autour de Martin/Charles. Reposant de nouveau sur des personnages masculins qui jouent à nouveau leurs rôles en stabilisant le récit, Ringer retrouve une qualité de narration qui s'était lentement émoussée avec la remise en cause du personnage d'Andrew.

 

Beaucoup d'incertitudes à deux semaines de la conclusion

Soufflant le chaud et le froid à plusieurs reprises, Ringer propose ici un épisode abouti qui parvient efficacement à réorienter une intrigue assez confuse et peu inspirée. Centré sur la relation conflictuelle entre Catherine et Siobhan, l'épisode parvient à reposer des bases solides à une histoire qui retrouve l'inspiration. Moins haché, ce récit confirme la capacité du show à bonifier certaines inspirations, en espérant que le show parvient à échapper à la menace de plus en plus forte d'une possible annulation.

En conclusion, un épisode convaincant qui revient à une dynamique plus proche du début de saison et trouve avec Catherine un personnage réellement intéressant, en particulier grâce à la très bonne interprétation d'Andrea Roth. Relançant la plupart des storylines en effectuant un tri judicieux entre les différents éléments du récit, Ringer retrouve un second souffle en proposant une Bridget moins naïve, la séquence où elle ne se montre pas dupe du manège d'Henry marquant un vrai virage dans la progression de la saison.

 

J'aime : 

  •  le personnage de Catherine interprété par Andrea Roth 
  •  le récit dynamique et prenant 
  •  le final très bien pensé 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'impuissance confirmée de Siobhan 
  •  la scène de l'arrivée de Bridget chez Henry un peu trop facile

 

Note : 13 / 20 

Un divertissement réussi qui vient redonner de l'énergie à une série qui paraissait en bout de course, avec un personnage de Catherine très intéressant parfaitement mis en valeur. Un épisode de recentrage un peu tardif qui renoue par instant avec certains des défauts de la série, mais fournit au final une intrigue prenante jusqu'à un final vraiment réussi. 

L'auteur

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