Critique : Supergirl (2015) 1.02

Le 17 novembre 2015 à 20:55  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode où coexistent bonnes décisions, ton frais et dialogues écrits avec la finesse d'un bourreau moyenâgeux.
Par RasAlGhul

Critique : Supergirl (2015) 1.02

~ 7 minutes de lecture
Un épisode où coexistent bonnes décisions, ton frais et dialogues écrits avec la finesse d'un bourreau moyenâgeux.
Par RasAlGhul

Le deuxième épisode d’une série est toujours particulier. C’est réellement la « rentrée des classes » pour toute l’équipe créative, le véritable début de l’aventure. Le pilote est évidemment important mais c’est bel et bien le deuxième épisode qui va donner le ton de ce qui va se passer par la suite.

J’ai été charmé par le premier épisode de Supergirl. Leaké il y a maintenant trois mois, il réussissait à imposer une fraîcheur de ton et un message féministe plutôt subtil. Il est vrai que certains dialogues paraissaient avoir été écrits avec les pieds, mais l’un dans l’autre l’héroïne et son univers donnaient envie de revenir.

Je suis donc revenu, j’ai vu, mais est-ce que j’ai été convaincu ? Réponse avec Stronger Together.

 

 

Des scénaristes qui ont du mal à écrire des dialogues cohérents…

 

Kara, Alex et le boss d'Alex

 

Le tir n’a pas été corrigé depuis le pilote : l’équipe créative derrière Supergirl éprouve les pires difficultés du monde à écrire leurs dialogues. La plupart du temps, c’est au mieux maladroit et quelques fois, c’est même franchement mal écrit. Il y a un côté nunuche qui ressort trop souvent, à tel point que l’on a à certains moments l’impression de se retrouver devant une comédie romantique clichée.

Le problème se ressent particulièrement chez Cat Grant. Si son personnage est moins une caricature que lors du pilote, il n’en reste pas moins que la boss de Kara énerve plus souvent qu’elle ne fait rire. On ne sait encore rien d’elle, ce qui rend ses actions difficilement appréciables et compréhensibles. Et puisque les scénaristes semblent avoir décidé d’utiliser Cat comme porte-étendard de la cause féministe de leur série, cela dérange un peu. On peut néanmoins penser que la fin de l’épisode va dans le sens d’un approfondissement du personnage, ce qui ne serait pas de trop.

 

Kara et sa soeur sur leur site d'entraînement

 

La lourdeur est encore et toujours de mise lorsque l’on s’intéresse aux autres personnages. Si les interactions entre Kara et ses deux acolytes masculins, James et Winn, sont plutôt bonnes, je ne suis pas emballé du tout par le triangle amoureux qui va très probablement se mettre en place. L’équipe créative enfile qui plus est ses gargantuesques sabots pour nous montrer les liens unissant Kara et sa sœur Alex. L’initiative de mettre les deux sœurs au centre de la série est une très bonne décision, mais l’exécution est encore trop saccadée. Ce n’est pas forcément dans les longs discours que l’on voit qu’une relation est forte ; il vaut parfois mieux montrer que dire.

Il y a donc de nombreuses choses à lisser dans Supergirl. D’un autre côté, c’était également le gros problème d’Arrow et de The Flash lors de leurs débuts. Il y a donc des motifs d’espoir.

 

 

… mais qui prennent de bonnes décisions 

 

Astra, tante de Kara et grande méchante de la saison

 

Surtout que, s’ils se plantent dans leurs dialogues, les scénaristes font les bons choix quant à l’avancement de l’action. Contrairement à The Flash, Kara connaît dès le milieu de Stronger Together l’identité du grand vilain de la saison. Cela ajoute directement du momentum à l’action et à l’intrigue, et par la même occasion met Kara sur un pied d’égalité avec nous.

Même s’ils doivent réintroduire un bon nombre d’informations dévoilées précédemment dans le pilote, les scénaristes s’en sortent relativement bien pour ce qui est de donner un rythme cohérent à l’épisode. Ce dernier est dynamique, le ton est toujours aussi frais – Melissa Benoist est parfaitement castée en tant que Supergirl – et c’est fondamentalement sympathique de suivre les aventures de Kara. Il n’y a pas de moment de questions existentielles ou alors d’incessantes lamentations ; juste une héroïne qui ne se focalise pas sur ses erreurs et décide de s’améliorer et d’aller de l’avant.

 

James et Kara sur le balcon de CatCo

 

Je l’ai déjà dit plus haut, mais la relation entre Kara et James est particulièrement bien agencée. Leur discussion à cœur ouvert est sans doute le meilleur moment de l’épisode et elle rééquilibre également le rapport de force entre les deux personnages. L’un des problèmes du pilote avait été de nous présenter une Kara perdant tous ses moyens devant le beau photographe ; ici l'épisode renverse la situation et nous montre un James souffrant du fait qu’il pense être là où il est grâce à Superman et non pas lui-même.

Enfin, Supergirl tente déjà de se distancer de son célèbre cousin. Si l’on n’échappe évidemment pas aux innombrables références à l’Homme d’acier, c’est plus un problème inhérent aux dialogues qu’à la volonté propre des scénaristes. Cet épisode veut nous faire comprendre que Kara n’est pas come son cousin, qu’elle a été élevée de manière tout à fait différente. Superman a toujours été un individualiste qui a grandi avec les valeurs de l’Amérique traditionnelle, alors que sa cousine a été élevée sur Krypton, une planète où l’on sait s’entourer pour devenir meilleur. « Stronger together » (plus forts ensemble) est non seulement le titre de l'épisode, mais, plus généralement, il représente la devise de son héroïne. Cela permet de remettre le job de superhéros en perspective, eux qui sont souvent des personnes solitaires aux instincts dictatoriaux. Il est rafraîchissant de voir qu’ici, la donne est différente. Et c’est en continuant sur cette voie-là que Supergirl pourra définitivement sortir de l’ombre de Superman.

 

Stronger Together se révèle plutôt bon. C’est réellement un épisode de transition entre le pilote et la suite des évènements, qui s’annonce chargée et pleine de – mauvaises – surprises pour notre héroïne. Si, à ce stade, Supergirl possède encore de nombreuses scories, elle a néanmoins les meilleures intentions du monde. Et c’est déjà ça.

 

J’ai aimé :

 

  • Le ton toujours frais.
  • Girl powaaa.
  • Melissa Benoist.
  • La discussion entre James et Kara.
  • Les révélations de fin d’épisode.
  • Les idées développées par les scénaristes.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Des scènes d’action encore maladroites.
  • Des dialogues bruts de décoffrage, et pas dans le bon sens du terme.
  • Une absence notable de finesse.

 

Ma note : 12/20.

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