Critique : Supergirl (2015) 1.10

Le 25 janvier 2016 à 19:00  |  ~ 9 minutes de lecture
Un bon épisode qui prend le temps de se concentrer sur Winn et Hank.
Par RasAlGhul

Critique : Supergirl (2015) 1.10

~ 9 minutes de lecture
Un bon épisode qui prend le temps de se concentrer sur Winn et Hank.
Par RasAlGhul

Les sentiments, c’est bien. Sauf si tu ne fais que les ressasser. Parce que, à un moment, t’as de très grandes chances d’éclater. Et derrière, t’as encore plus de chances de faire de la merde. La destruction d’un personnage représente une histoire longuement contée dans les séries, les films ou encore la littérature. Le procédé se révèle très souvent intéressant, notamment parce qu’il permet de voir un personnage sous une toute autre facette, et ainsi de lui donner davantage de profondeur.

Cette semaine dans Supergirl, le personnage visé par les scénaristes se nomme Winn. Le problème avec lui, c’est qu’il est bien trop défini par son amour pour sa meilleure amie Kara. Il n’y a que l’interprétation sympathique de Jeremy Jordan qui sauve quelque peu le personnage pour le moment. C’est pourquoi Childish Things se révèle très utile, puisqu’il revient sur la relation qu’a Winn avec son père. Qui est un vilain. Parce que, oui, les parents dans les univers DC et Marvel, soit ils sont morts, soit ils décident de devenir mauvais.

Donc chers Superfriends, venez avec moi explorer les méandres de la pensée de Winn Schott. Et rassurez-vous, c’est plutôt bien fait ! Up up and away !

 

 

Winn Schott et ses daddy issues

 

Supergirl enlève quelque peu le focus sur Kara et décide alors de se concentrer sur un personnage qui en avait bien besoin : Winn. Son père – le super-vilain Toyman – s’évade de prison, avec des yoyos meurtriers. Partez pas tout de suite je vous dis, ça va s’améliorer. Bien entendu, comme chaque père un peu dérangé, il veut revoir son fils, sa "plus grande création". Et là, les scénaristes vont utiliser le retour de son père dans sa vie de manière à permettre à Winn de gagner en profondeur.

 

Winn, tenu captif par son père

 

Pour le coup, ce n’est pas le procédé scénaristique le plus novateur de la galaxie. Mais l’équipe créative s’en sort plutôt bien, nous présentant un Winn qui a peur de tourner comme son père. Cela n’aide évidemment pas que ce dernier ne cesse de lui répéter qu’ils sont exactement pareils. Du coup, Winn se retrouve bien déboussolé, et il peut toujours compter sur Kara pour l’aider.

Cependant, et c’est là que les scénaristes jouent bien leur coup, Winn se rend compte qu’il ne peut pas se permettre de devenir comme son père. Dès lors, il ne prend pas les mêmes décisions et décide d’avouer ses sentiments envers Kara, suivant un move plutôt audacieux. Cela fait grandir Winn comme personnage, tout en promettant du conflit entre les deux meilleurs amis dans les semaines à suivre.

Au-delà de Winn cependant, Toyman est un vilain oubliable. Pas fun pour un kopeck, il ne présente pas réellement de danger pour Supergirl, et l’action s’en ressent un peu. La scène de la convention de jouets se révèle efficace mais, au-delà de ça, il ne sera remémoré que pour les effets qu’il a eus sur Winn.

 

 

Hank Henshaw et les conséquences d’être différent

 

D’habitude, Supergirl n’est pas la plus fine pour aborder les thématiques du féminisme. Lors de Childish Things cependant, les scénaristes ont l'air d'avoir pris des leçons de subtilité lorsqu’ils traitent de la différence à travers le personnage de Hank (ou J’onn J’onnz). Si Kara a décidé d’utiliser ses pouvoirs et de se révéler au monde entier, J’onn a, lui, décidé de rester caché. Il refuse d’utiliser ses pouvoirs, parce qu’il sait que les humains ne l’accepteront pas. Lui-même le dit : il n’est pas une jolie blonde comme Supergirl, mais un alien de plusieurs mètres de haut.

 

Hank utilisant ses pouvoirs

 

L’épisode réalise une jolie réflexion sur ce que signifie se sentir différent et pas à sa place. Il émane une réelle tristesse du personnage de J’onn, qui contraste vraiment avec cette fabuleuse scène d’ouverture où on le voit parcourir les cieux de National City avec Kara. De plus, son côté polymorphe lui permet de beaucoup s’amuser, et constitue une belle source d’humour pour la série. En tous les cas, l’équipe créative réussit bien à nous montrer pourquoi J’onn a décidé de rester caché parmi les humains.

 

 

Maxwell Lord frappe un grand coup

 

Enfin, Maxwell Lord se retrouve une nouvelle fois au centre de l’action. Il entretient un jeu du chat et de la souris avec Alex, entre méfiance et attraction mutuelle. L’alchimie entre Facinelli et Leigh est pas mal, ce qui aide à crédibiliser leurs rapports. Néanmoins, les objectifs de Max sont toujours aussi nébuleux. Hank n’a d’ailleurs pas réussi à découvrir ce qu’il fabriquait avec la fille que le milliardaire maintient en vie.

Quoiqu’il en soit, ce dernier frappe un grand coup en fin d’épisode, se rapprochant grandement de l’identité de Supergirl. Si ce retournement de situation promet beaucoup pour les semaines à venir, c’est dommage qu’il soit réalisé au détriment d’Alex, rendue assez stupide pour l’occasion. Le personnage mérite quand même mieux que cela.

 

Childish Things est vraiment un bon épisode. Il approfondit de manière extrêmement pertinente le personnage de Winn, crée du conflit sur la durée entre ce dernier et Kara, tout en n’oubliant pas de raconter d’autres histoires, elles aussi bien prenantes. Désormais, tout le petit monde de Supergirl se retrouve réuni, et cela ne peut qu’être bon pour l’histoire !

 

J’ai aimé :

 

  • Winn. Ça doit être la première fois que je dis ça.
  • Les discussions entre Winn et Kara.
  • Je veux une série où Cat Grant et Lucy discutent des choses de la vie, tout en gérant l’empire des médias.
  • Maxwell Lord se place définitivement en tant que grand méchant. Tant mieux. On pourrait pinailler et dire que, dans le processus, Alex passe un peu pour une cruche. Et ça, c’est dommage.
  • Le fait que J’onn J’onnz puisse prendre l’identité de n’importe qui donne un potentiel comique incroyable à la série.
  • La scène d’ouverture avec Supergirl et J’onnz volant au-dessus de Starling City.
  • Les difficultés de ne pas se sentir à sa place – ou accepté – sont ici finement traitées.
  • Cette fois, y a intérêt à avoir du conflit entre Kara et Winn.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • L’action n’est pas au rendez-vous dans cet épisode. On ne peut pas tout avoir.
  • Kara se retrouve reléguée au second-plan cette semaine. Je conçois que c’est normal, pour donner de la place à Winn. Mais lorsque tu as Melissa Benoist, tu ne la transformes pas en spectatrice !
  • Pour le coup, James m’a bien gonflé. C’est pas parce qu’il a une chemise qui a tendance à se déboutonner là où il faut (Cat pense comme moi… succès débloqué !) qu’il peut être aussi pénible.
  • Le méchant. Pas qu’il était désagréable, mais c’est un peu le Trickster de The Flash avec le caractère totalement opposé. Un mec qui fait des jouets diaboliques se doit d’être un peu dérangé quand même.

 

Le point triangle amoureux

 

Cette semaine, le triangle amoureux prend un grand coup dans la tronche. Winn décide d’avouer ses sentiments à Kara, tentant même un move plutôt osé. Bien entendu, cela se termine comme on aurait pu l’imaginer : Kara rejette Winn, et cela promet de la tension dans les épisodes à venir. Pour le coup, j’ai trouvé Winn bien sympathique dans cet épisode et, même s’il confond la gentillesse de sa meilleure amie avec de l’attirance, il a pris un risque, s’établissant comme un vrai personnage, au lieu de seulement quelqu’un qui attend dans son coin que ses sentiments prennent le meilleur de lui-même.

 

Kara, réconfortant Winn

 

Du côté de Lucy et James, j’ai longtemps pensé que ça allait casser. Faut dire que ce cher James possède une fâcheuse tendance à ne jamais savoir ce qu’il veut. Et, au bout d’un moment, cette tendance peut se révéler assez pénible. Apparemment cependant, toutes ses réserves par rapport à la venue permanente de Lucy à National City ne sont pas dues à sa claire attirance pour Kara, mais bien au fait qu’il a du mal à se faire à sa vie de non-photographe. Un peu fumeux si vous voulez mon avis (on ne le veut pas), mais on va laisser passer cette semaine.


Mention(s) de Superman dans l’épisode : 1 par voix, 2 autres avec son logo sur une attraction.

 

Ma note : 14/20.

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