Critique : The Affair 2.01

Le 11 octobre 2015 à 22:16  |  ~ 5 minutes de lecture
On reprend les mêmes et on recommence ?

Critique : The Affair 2.01

~ 5 minutes de lecture
On reprend les mêmes et on recommence ?
Par nicknackpadiwak

The Affair, saison 1, était une drôle d’affaire.

Le point de départ était un accident mortel que la police soupçonnait fortement d'être un meurtre camouflé. Pour enquêter, un inspecteur interrogeait deux personnes. D’un côté, Noah, écrivain frustré, père de famille écrasé par le poids de ses quatre enfants et de ses beaux-parents qu’il déteste, qui, quelques années auparavant, tombait sur Alison, une séduisante mais très mystérieuse femme. Et de l’autre côté, était interrogée Alison, jeune mère tentant de se remettre de la perte de son enfant, mariée à un homme trempant dans des affaires pas très nettes, qui rencontrait Noah, homme séduisant mais très mystérieux. Les deux commencèrent une liaison extra-conjugale.

Voilà le topo. Une même histoire, deux témoignages possédant de grosses divergences. Qui mentait ? Qui disait la vérité ? Qui manipulait l’autre ? La saison 1 de The Affair était une chose intrigante, troublante, captivante, déstabilisante, mais aussi parfois frustrante, ennuyante, pénible, puis soudain, alors qu’on commençait à désespérer, redevenait belle et touchante. Une drôle d’affaire, je l’avais dit en phrase d’intro.

 

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"Je t'aime comme un fou, comme un soldat..."

 


Que sont-ils devenus ?

 

Pour rappel, les épisodes de la saison 1 étaient tous construits sur le même principe : une première moitié où on suivait Noah, puis une seconde qui racontait les mêmes événements vécus par Alison. Ce diptyque était le fond du show car les deux versions étaient très dissonantes, voire s’opposaient. Et même si à une ou deux exceptions où les deux parties ne racontaient pas la même chose et se prolongeaient dans le temps, ce format toujours identique pouvait donner à l’ensemble une forme d’immobilisme immuable, qui a fait fuir pas de mal de monde.

Car c’est vrai, des fois, on s’ennuyait gentiment devant l’idylle de Noah et Alison.

 

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Dominique, donnez lui un Emmy.

 

Pour la reprise, la série reprend le même schéma. On retrouve Noah (toujours difficile de situer quand se passe l’action, la time line de TA étant volontairement confuse). Tout va bien pour lui : il est train de commencer les démarches pour divorcer d’Helen, son livre semble parti pour cartonner et il file le parfait amour avec Alison. Et comme Noah est interprété par Dominique West, le légendaire Jimmy McNulty de The Wire, on ne boude pas notre plaisir. Puis, au moment de la deuxième partie, grosse surprise ! Le protagoniste principal n’est pas Alison, mais Helen, l’ex-femme de Noah. Et même si ce qui est raconté n’est pas super original ou passionnant à en mourir, au moins la série se décide à expérimenter un peu sur son format. D’entrée. Forcement une bonne chose.

 

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"Il est pas un peu con, ce médiateur ?"

 


Mais pourquoi ?

 

Donc, je l’ai déjà dit, la force de la saison 1 était les différences entre les deux versions des deux amoureux. Minimes au début (des vêtements ou des lieux différents), puis au fur à mesure, de plus en plus vertigineuses et inexplicables. La saison 2 nous refait le coup, ici, lors de la scène de la médiation des futurs divorcés. Car si pour Noah, le médiateur est un bouffon, choisi par sa femme, à l’humour malvenu, le même personnage devient plus sobre pour Helen, mais beaucoup moins conciliant, ayant visiblement pris le parti de son ex-mari. Ce jeu incessant finit par nous faire poser de vraies questions. Peut-on réellement se fier à nos souvenirs ? Est-ce qu’on ne les réinterprète pas tous involontairement ? Où est la vérité ? Hein ? Je vous pose la question.

 

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"Je tronche une autre femme que ta mère, tu vas comprendre ça ou je dois te faire un dessin ?!"

 


Alors qui ?

 

On l’oublie souvent, mais The Affair parle d’un meurtre à élucider. Mais l’histoire avance à pas de souris, les indices tombent au compte goutte et c’est à peine si, en une saison, on a deviné l’identité du décédé. Ici, pour son premiere, l’intrigue fait un énorme pas en avant et commence à donner les premières circonstances de l’accident. « Enfin ! » a-t-on envie de crier, tant c’était frustrant, comme de regarder la saison 2 de True Detective en binge watching. La série donne même l’impression de vouloir un peu accélérer les choses et propose une scène finale qui rajoute une couche de confusion sur cette, décidément, drôle d’affaire. Pourvu que ça dure.

 

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"Les enfants, promettez-moi de ne jamais regarder la saison 2 de TD."

 

Pas de révolution donc, la saison 2 rejoue sa gamme. Ceux qui n’ont pas apprécié la première fournée peuvent sans regret passer leur chemin. Les autres seront trop heureux de replonger dans les sables mouvants de la série. Mais attention, la répétition du même format (diptyque permanent, avancée quasi nulle de l’enquête) est fragile et ne pourra durer éternellement, sans lasser.

 

J'ai aimé :

 

  • Le retour de cette atmosphère hypnotisante, propre à The Affair.
  • Noah/Helen au lieu de Noah/Alison, semblant de rien, un énorme changement.
  • Dominique West, l’incarnation humaine de la Grande Classe.

 

Je n'ai pas aimé :

 

  • On est parti pour se faire chier parfois.
  • Ce jeu de dupe ne durera pas dix saisons.

 

Ma note : 14/20.

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