Critique : The Big Bang Theory 10.01

Le 03 octobre 2016 à 12:54  |  ~ 10 minutes de lecture
Le retour bien décevant d'une bande de geeks pourtant déjà culte...
Par Aurel

Critique : The Big Bang Theory 10.01

~ 10 minutes de lecture
Le retour bien décevant d'une bande de geeks pourtant déjà culte...
Par Aurel

Ce lundi, le show le plus nerd de la télé faisait sa rentrée pour sa dixième et peut-être dernière saison. Le classique « previously on The Big Bang Theory » nous remettait directement dans le bain et rappelait notamment le cliffhanger de la fin de saison précédente : Alfred, le père de Leonard, a-t-il couché avec Mary, la mère de Sheldon ? Avec une telle intrigue, difficile de croire que c’est bien de The Big Bang Theory dont on parle ici. Pourtant, après avoir visionné ce premier épisode, force est de constater que la série a vraiment évolué depuis ses débuts, et pas forcément dans le bon sens.

 

TBBT premiere

 

Souvenez-vous, les derniers épisodes de la saison 9 avaient été presque entièrement dédiés à l’organisation du remariage de Penny et Leonard et à la réception pour le moins tendue des parents de ce dernier. Si je n’irai pas jusqu’à parler de réussite, les échanges acides entre Alfred et Beverly s’étaient quand même révélés assez divertissants et réussissaient presque à nous faire en partie oublier la perte de vitesse du show, amorcée depuis plusieurs saisons maintenant.

Mais alors, que vient faire Mary Cooper là-dedans ? Eh bien, comme si cela ne suffisait pas, la mère de Sheldon, fervente chrétienne et exacte opposée de la stoïque et glaciale Mme Hofstadter, s’était trouvé des atomes crochus avec Alfred, les deux allant même jusqu’à se faire ouvertement du rentre-dedans tout en sortant prématurément de table pour rentrer à l’hôtel ensemble. Ce rapprochement inattendu avait laissé Leonard et Sheldon abasourdis, les deux compères se demandant, dégoûtés, si leurs parents étaient passés à l’acte.

 

Beverly & Mary

 

Le premier épisode de la nouvelle saison nous ramène quasiment au moment exact où nous avions quitté nos héros, et Leonard parvient difficilement, avec l’aide de Penny, à convaincre Sheldon de s’endormir en arrêtant de penser à ce qui a pu hypothétiquement se passer à l’hôtel Westin. Au-delà du caractère absurde que revêt pour moi cet axe narratif, je ne peux m’empêcher de penser qu’il est aussi le symbole de la transformation d’une série qui avait réussi à m’enthousiasmer par le passé.

Si je regardais The Big Bang Theory, c’était d’abord pour les nombreuses références à la culture geek, l’humour décapant mais aussi pour suivre l’évolution de cette petite bande de génies dans un monde réel pour lequel ils ne semblent pas être adaptés. Or, encore une fois dans ce season opener, on ne retrouve quasiment aucun des ingrédients qui ont fait le succès du show. Leonard est trop occupé à tenter d’apaiser les tensions entre ses parents pour faire preuve de la moindre once d’humour, il en va de même pour Penny, et seul Sheldon, fidèle à lui-même, parvient à nous amuser en se montrant comme à son habitude gênant et agaçant au possible.

Pour ne rien arranger, là où l’on aurait légitimement pu s’attendre à une révélation croustillante, les deux intéressés nous gratifient finalement d’un très laid « On n’a rien fait, mais on va se revoir plus tard ». Oui oui, ce que vous lisez ici est bien la résolution bâclée d’un cliffhanger de fin de saison. Bon honnêtement, j’arrivais parfaitement à dormir sans savoir ce qu’il s’était passé entre les deux anciens, mais bon Chuck Lorre et sa bande auraient quand même pu faire un effort pour tâcher de relever le niveau d’une partie du scénario particulièrement pauvre.

 

Alfred & Mary

 

Howard, Raj et Bernadette sont quant à eux occupés à faire face à un problème d’une toute autre nature, qui, comme le presque scandale sexuel Cooper/Hofstadter, dure depuis plusieurs épisodes. L’US Air Force veut absolument s’entretenir avec l’ingénieur au sujet du système de guidage par GPS qu’il a mis au point. Comme on pouvait s’en douter, celui-ci sombre petit à petit dans la peur et la paranoïa en s’imaginant toutes sortes de choses, toutes aussi farfelues les unes que les autres, sur les intentions de l’armée à propos de son invention.

Encore une fois, cela aurait pu être cocasse et même amusant, mais les choses n’avancent pas et après deux épisodes à entendre Howard paniquer, j’ai sérieusement commencé à trouver le temps long. Cerise sur le gâteau empoisonné, à la fin de ce premier épisode, on ne connaît toujours pas le fin mot de l’histoire malgré le fait qu’Howard ait finalement accepté de prendre rendez-vous avec un responsable militaire pour tirer cette histoire au clair.

Bon, vous l’aurez compris, je ne suis pas vraiment emballé par la tournure que prennent les événements mais tout n’est néanmoins pas à jeter. Les réactions de Raj face au militaire qui vient sonner chez les Wolowitz et les références aux classiques de la science-fiction cinématographique, très clichées, d’un Howard apeuré qui imagine ce qui pourrait lui arriver, m’ont amusé et m’ont un peu rappelé pourquoi à une époque, j’aimais tant The Big Bang Theory.

 

Howard paranoïa

 

Quand on regarde ce premier épisode et ceux qui le précèdent d’ailleurs, on se rend aussi rapidement compte que ce remariage est en fait une excuse pour nous présenter plus en détail la famille des différents protagonistes. Ainsi, les personnages principaux ne sont pas les mariés Leonard et Penny ni Sheldon, mais bien leurs familles respectives. Vers le milieu de l’épisode, la famille de Penny, representée par ses parents et son frère, repris de justice et camé notoire, nous est présentée pour la toute première fois.

Si j’ai, comme je l’ai dit, quand même apprécié les ex-époux Hofstadter et leurs incessantes joutes verbales, ce n’est vraiment pas le cas des membres de la famille de la mariée dont on ne connaît d’ailleurs toujours pas le nom de famille. Dès les premières secondes, j’ai trouvé son frère Randall insupportable : son jeu d’acteur est mauvais, comme celui des deux autres d’ailleurs, et les blagues sur la drogue et la prison sont particulièrement lourdes.

On se doutait qu’ils allaient être caricaturaux, et ils le sont, mais vraiment pas dans le bon sens du terme. Entre le sourire béat de Randall, l’attitude ridicule de la mère et les répliques débiles de Wyatt, le père, j’aurais vraiment préféré ne pas les voir et je prie pour qu’ils ne soient pas présents dans l’épisode suivant et dans le reste de la saison. Heureusement, sauf gros retournement de situation, cela ne devrait pas être le cas puisque Penny les ramène à l’aéroport en fin d’épisode.

 

Penny's family

 

Dans cet océan de déceptions, les satisfactions sont rares mais cependant pas inexistantes. Le mariage en est par exemple une et même si ce n’est pas forcément le genre de chose que l’on s'attend à voir (pour la deuxième fois quand même) dans une série comme The Big Bang Theory, la cérémonie était belle et la scène assez touchante. Il en va de même pour l’intervention de Sheldon qui, pour une fois, a eu une réaction humaine tout à fait normale et a fait preuve de gentillesse envers son ami de toujours.

La déception d’Amy qui s’attendait à voir son compagnon la demander en mariage au moment où il s’est levé pour prendre la parole est aussi très drôle à voir, comme le fait qu’elle ait passé l’épisode à le recadrer à cause de sa franchise dérangeante et de son incapacité à comprendre le second degré. Enfin, le mariage aura aussi permis à une Bernadette jusqu'ici transparente d’exister en faisant preuve d’une grande autorité, comme à son habitude. Ce n’était pas indispensable, mais bon on prend toujours, tellement c’est plaisant de voir tout le monde se ratatiner devant ce petit bout de femme.

Dernière satisfaction : les petites scènes finales qui nous montrent Leonard, Penny et Amy ramener séparément les membres de leurs familles à l’aéroport. Les parents Hofstadter semblent enterrer la hache de guerre pendant une seconde, mais le naturel reprend vite le dessus et les méchancetés fusent de nouveau… Quant à Sheldon, il prouve une nouvelle fois qu’il n’est qu’un grand enfant en se faisant réprimander par sa mère pour son « insolence » et en répondant avec soumission, et par deux fois, « Yes ma’am ».

 

Mariage Penny & Leonard

 

Au final, ce nouvel épisode de The Big Bang Theory m’aura tout de même vraiment déçu et même si j’espère du mieux pour la suite, je n’y crois plus trop après plusieurs saisons en demi-teinte. Pour s’améliorer, la série gagnerait à revenir à ses premiers amours en nous offrant plus de contenu nerd et des épisodes funs et décalés, plutôt que les intrigues à rallonge et sans grand intérêt des derniers épisodes. Cela paraît tout de même peu probable : Bernadette est enceinte et on va sûrement en entendre beaucoup parler. De plus, ce n’est pas la première fois que le thème du mariage est abordé pour les personnages de Sheldon et Amy et j’espère vraiment que les scénaristes ne vont pas s’engager dans cette voie… Ce serait, je pense, porter le coup de grâce à un show dont j’ai vraiment adoré les premières saisons.

Pour l’heure, la sitcom ne me fait plus rire et seulement (parfois) sourire, et ça c’est vraiment très inquiétant…

 

J’ai aimé :


  • Les échanges de punchlines entre les ex-époux Hofstadter
  • Les interventions de Sheldon
  • Les saynètes finales

 

Je n’ai pas aimé :


  • Les intrigues de fond qui traînent en longueur
  • La famille de Penny 
  • Les tentatives d'humour ratées
  • La direction que continue de prendre la série

 

Ma note : 10/20.

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