Critique : The Girlfriend Experience 1.01

Le 23 avril 2016 à 13:38  |  ~ 4 minutes de lecture
Sexe, fric et prostitution.

Critique : The Girlfriend Experience 1.01

~ 4 minutes de lecture
Sexe, fric et prostitution.
Par nicknackpadiwak

Christine est une jeune fille pleine d’ambition qui, en parallèle de son embauche en stage dans un cabinet d’avocats, découvre le monde de la prostitution de luxe et devient escort girl.

Alors, je pourrais écrire des lignes et des lignes sur la nouvelle série de Steven Soderbergh, mais au final, il n’y a pas grand-chose à dire. En effet, The Girlfriend Experience est en tout point conforme à l’idée qu’on pouvait attendre d’elle. C’est-à-dire stylisée et froide.

 

The Girlfiend Experience, Christine en cours en gros plan

 

 

Inertia Creeps

 

D’où peut-être ce sentiment de déception quand les deux premiers épisodes arrivent à leur terme : Soderbergh n’offre aucun changement et se contente de prolonger son film et son univers (Sexe, Mensonge et Vidéo, Palme d’or du festival de Cannes en 1989) sur le petit écran. Soit la représentation d’un monde cryogénisé où l’absence de sentiment est souveraine, où le milieu du travail est aride et uniquement basé sur la compétition et le profit et où le sexe est un produit de consommation comme un autre. Le personnage principal, une fille n’ayant pas froid aux yeux (elle couche avec un inconnu et se masturbe devant lui) plongeant dans les eaux troubles du sexe rétribué, est à cette image, et il est très difficile de ressentir de la sympathie pour cette femme fermée et monolithe.

 

The Girlfriend Experience : Christine se fait engueuler au boulot

 

 

Dissolved Girl

 

Déception aussi, car le sujet, au final, est relativement subversif. En effet, la série évoque la prostitution de luxe avec millionnaires propres sur eux, champagne et caviar, loin du quotidien de la majorité de ces travailleuses de l’ombre, des trottoirs, de la misère sociale et des maltraitances diverses.

Niveau sexe, car il s’agit du thème central, le pilote se montre assez soft (une paire de seins et une scène de masturbation), mais cela devient un peu plus chaud par la suite. Enfin, chaud n’est pas le terme exact, tant la vision des rapports sexuels suit bien la thématique de la série, c’est-à-dire basés sur les rapports de force, mécaniques et égoïstes. On peut critiquer aussi la frilosité des scènes « hard », il n’y a pas de nudité masculine et cela reste au niveau du téléfilm érotique standard. Bref, si c’est vous vouliez mater, Pornhub reste une meilleure option. Ceci dit, dans l’aspect dépassionné du sexe, on peut y voir une critique de notre civilisation de consommation actuelle, où le nihilisme devient la norme et où le sexe est juste un besoin à assouvir qu’on achète.

 

The Girlfriend Experience : Christine de dos montre son cul

 

En résumé, pas de bonne ni de mauvaise surprise pour ce pilote qui nous vend ce qu’on attendait. Après, Sodenbergh, même s’il n’est pas un génie, possède un vrai talent de mise en scène et arrive à instaurer une atmosphère sèche à son œuvre. Ce parti pris de laisser le givre envahir l’ensemble peut fasciner comme vite irriter.

PS : À savoir, Mary Lynn Rajskub (alias Chloé O’Brain dans 24) joue dans la série mais n’enlève jamais ses vêtements, bande de petits coquins.

 

J’ai aimé :

 

  • L’instauration d’un univers réfrigéré qui peut plaire.
  • Le format trente minutes qui permet d’éviter l’épuisement.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • L’instauration d’un univers réfrigéré qui peut glacer.
  • D’avoir dû épuiser mon dictionnaire de vocabulaire autour du froid pour cette critique.
  • La scène finale de saphisme qui fait cahier des charges à remplir pour exciter la libido du téléspectateur.

 

Mes notes : 13/20 pour le pilote, 12/20 pour le deuxième épisode.

 

Bonus

 

Plus que jamais, cette série fait penser à Mezzanine, l’album de Massive Attack, très bel opus mais pas recommandé pour mettre l’ambiance. C’est pourquoi les titres des paragraphes sont des chansons de l’album dont voici les liens.

Massive Attack : Inertia Creeps

Massive Attack : Dissolved Girl

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Commentaires

Avatar Puck
Puck
Tout à fait d'accord. Je me suis carrément ennuyée. Et il y avait beaucoup beaucoup plus de passion dans sexe, mensonges et videos...

Avatar RasAlGhul
RasAlGhul
Puis je crois qu'à la base, il reprend son film The Girlfriend experience avec Sasha Grey. Si t'as vu celui-ci, cette série n'offre pas vraiment autre chose. Puis bon, niveau sexe sur Starz, c'est vers Outlander qu'il faut se diriger.

Avatar Taoby
Taoby
Aujourd'hui le soleil brille fort, Puck est de passage. En tout cas ça me donne plutot envie cette série.

Avatar Puck
Puck
@Taoby. La vérité ? Vous me manquez...

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