Critique : Tricky Business 1.01

Le 10 juillet 2012 à 18:23  |  ~ 8 minutes de lecture
Un pilot plaisant pour une sympathique et dépaysante série estivale.
Par sephja

Critique : Tricky Business 1.01

~ 8 minutes de lecture
Un pilot plaisant pour une sympathique et dépaysante série estivale.
Par sephja

Payer ses dettes 

 

La famille Christie est spécialisée dans une tâche bien particulière, à savoir récupérer l'argent des mauvais payeurs qui refusent de rembouser. A la tête de cette entreprise, Kate travaille avec toute sa famille, se préparant une journée loin du travail à l’hôpital avec son père lorsqu’elle découvre au hasard d'un coin de rue Jason Green, un fugitif dont la rançon est des plus alléchantes. Pendant ce temps, son partenaire et concubin Rick organise un dîner pour sa futur demande en mariage.

 

Résumé de la critique


Un épisode plaisant que l’on peut détailler ainsi :

  •   l’histoire d’une entreprise familiale
  •  des héros pris entre travail et sentiments
  •  une quantité de storylines conséquente
  •  plaisant et sans prétention

 

 

 

L’entreprise Christie 


Série Australienne lancée pour la période estivale, Tricky Business raconte l’histoire d’une famille spécialisée dans la récupération de dettes, opérant en dehors de toute juridiction et pour le compte des débiteurs. Leur mission consiste donc à faire payer ceux qui esquivent leurs créanciers, révélant l'hypocrisie de ces mauvais payeurs qui refusent de faire face à leur responsabilité. Une entreprise familiale construite de père en fille, assimilant même Rick, le petit-ami de Kate qui s’apprête justement à la demander en mariage.

Avec leurs missions consistants à faire payer ceux qui refusent de régler leur ardoise, la série joue sur le registre du mélange entre drame et de la comédie, passant fréquemment de l’un à l’autre avec un certain succès. C’est sur ce point que Tricky Business séduit le plus, à savoir ce mélange entre une certaine noirceur liée à la situation sociale actuelle et une atmosphère assez légère d’un divertissement estival. Soap totalement assumé, le show fournit une histoire intéressante, avec des comédiens plutôt convaincants qui font exister cette grande famille.

Le premier à s'imposer vraiment est le grand-père interprété par Shane Bourne, assumant le rôle du patriarche tout en incarnant ce mélange entre comédie et drame, refusant d’encombrer sa fille avec ses problèmes de santé. La soeur, qui sert de confesseur au sein de la famille et jouée par Sophie Hensser, montre un dynamisme plaisant tout en connectant les différentes storylines ensemble. Une construction simple et efficace pour une histoire d'anti-héros amusante qui profite d'une mise en image assez agréable.

 

Le danger à mêler vie privée et vie publique 

 

Prenant comme point de départ cette entreprise familiale, Tricky Business s'amuse à mêler fréquemment le travail et la famille, l'existence de Kate ne permettant pas de marquer une séparation claire entre les deux. Ainsi, son duo avec Rick est assez efficace, mais permet avant tout de mettre en évidence son désir de maintenir une distance avec lui, de vivre ensemble sans partager trop d'instants d'intimité, son travail la protégeant du risque de devoir faire face à ses sentiments. Un personnage assez instable qui va se retrouver à la croisée de son destin, prise entre la possibilité de mettre la main sur une prime juteuse et la possibilité de sauver sa relation avec son petit-ami.

Comme toute héroïne de mélodrame, Kate, incarnée par Gigi Edgley, se retrouve brutalement dépassée par les évènements, perdant totalement pied lors de la scène ingénieuse où elle découvre Rick avec une autre femme. Une séquence bien pensée, si l'on excepte son aspect assez improbable, qui pose le concept du show autour du choix de Kate qui privilégie sa sécurité matérielle au détriment de sa vie sentimentale. Pourtant, c'est ce choix d'une vraie stabilité qui va la mettre sur le chemin d'un concurrent séduisant joué par Antony Starr, posant les bases d'une intrigue romantique classique dotée d'un certain potentiel.

L'autre storyline va concerner le jeune Chad, enquêteur débutant et maladroit qui incarne la partie teenager du show, montrant la volonté des auteurs de séduire un public large avec la présence de ce fils d'une légende du rugby australien. Un choix qui se retrouve aussi dans les choix musicaux et les décors pas vraiment australiens, avec l'absence totale de la population des natifs au profit d'un casting à majorité anglo-saxonne. Bref, loin d'être The Slap, Tricky Business est un simple divertissement estival qui remplit parfaitement son devoir et s'avère plutôt plaisante tant que le spectateur ne se montre pas trop regardant.

 

 

Un pilot qui veut trop bien faire

 

Le point fort et le défaut de ce pilot de Tricky Business réside dans la quantité de pistes proposées autour de son héroïne, sa vie personnelle, familiale et professionnelle ouvrant de nombreuses perspectives aux auteurs. Ce richesse surprend et séduit car elle est la promesse d'une saison dynamique et divertissante, pour peu qu'on adhère à ce mélange entre réalisme cynique et soap populaire superficiel. Hélas, en contrepartie, le choix de lancer beaucoup d'intrigues entraine des soucis de crédibilité, en particulier concernant la manière dont la famille obtient ses contrats et exerce ses tâches.

Trop bien orchestré pour être totalement crédible, ce pilot cherche comme toujours à en dire beaucoup et commet plusieurs maladresses tout en conservant un certain charme, celui d'un show estival léger et sans prétention. Ainsi, la storyline de Rick apparaît comme la plus intéressante, Kip Gamblin s'imposant totalement comme un personnage clé, pris dans le piège de sa propre ambition. La thème de l'endettement est alors bien mieux mis en valeur, symbole d'un excès d'orgueil qui pousse l'être humain à croire en son avenir et à prendre un pari sur son destin.

Un tel comportement n'a rien de répréhensible et la série ne propose pas une vision moraliste sur les coupables, l'héroïne de Tricky Business payant le prix de son manque d'ambition. Pourtant, c'est le challenge qui attend Kate, à savoir apprendre à oser prendre des risques en misant sur l'inconnu, la série s'offrant un final bien pensé qui donne une bonne rampe de lancement à la suite du show. Sans être la série de l'année, un divertissement soapesque qui fonctionne pleinement et apporte un dépaysement plutôt agréable.

 

Les conséquences d'une petite folie

 

En s'intéressant aux rapports de l'homme avec sa propre ambition, les auteurs de Tricky Business ont la bonne idée de parler de quelque chose de très contemporain pour fournir une bonne base de départ à la série. Privilégiant le divertissement au drame, le show remplace le système des banques et des poursuites judiciaires pas une entreprise familiale, idée pas encore crédible, mais amusante. Un décalage avec la réalité qui donne une vraie originalité à une série qui gagne à miser sur son aspect réaliste, l'histoire brouillonne autour de Minnesota Smith peinant à convaincre.

Assumer ses dettes et apprendre à prendre sur soi pour rembourser, voilà l'idée de départ d'une série qui fournit un divertissement plaisant malgré quelques maladresses. Le mélange entre drame, soap et comédie fonctionne bien, les auteurs misant sur une structure connue qui donne par instant des impressions de déjà-vu. Point noir de l'épisode, l'ajout d'éléments comme une intrigue romantique assez fade et une identité australienne peu affirmée vient nuire à l'ensemble, cherchant trop à drainer le public adolescent de The Voice qui précède cette série.

 

J'aime : 

  •  le thème autour de la crise de la dette 
  •  la scène de la filature entre Kate et Rick 
  •  beaucoup de storylines potentielles à développer 

 

Je n'aime pas : 

  •  la storyline de Chad 
  •  la volonté des auteurs de drainer le public adolescent 
  •  parfois brouillon et confus 

 

Note : 12 / 20 

Un pilot intéressant qui installe Tricky Business comme un divertissement familial doté d'un certain potentiel, surtout grâce à un mélange entre drame et comédie intéressant. Hélas, l'ensemble est contrebalancé par un personnage de Chad trop stéréotypé, la série cherchant un peu trop à copier ses consoeurs américaines. 

L'auteur

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