Ah la la l’été… les vacances, la plage, les mojitos… une vision idyllique que seuls quelques individus sur la surface de la planète ont la chance de connaître véritablement. Heureusement, pour pallier à ce manque évident et éviter la morosité, les chaînes américaines ont pensé à tout et dégainent leurs minis-séries de l’été. Souvent réduites à de simple faire-valoir en attendant la rentrée, certaines d’entre elles parviennent tant bien que mal à s’illustrer. Est-ce le cas de la nouvelle production de CBS ? Serie All vous offre les premiers éléments de réponses…
Du texte à l’écran de télévision
Under the Dome, c’est avant tout un roman de Stephen King, paru en 2009, qui retrace le parcours des habitants de la ville de Chester’s Mill, pris au piège à l’intérieur d’un immense dôme transparent. La série de CBS reprend ce même postulat de départ et ce season premiere est principalement centré sur l’apparition du dôme et ses conséquences directes. Accidents en tout genre, crises de panique et premiers questionnements sont les maîtres mots de ce pilote, dont la principale vocation est de nous présenter la situation et les protagonistes qui seront au cœur de cette histoire hors du commun.
Bienvenue sous le dôme !
Ce n’est sans doute pas encore suffisant pour faire un comparatif avec l’œuvre originale qui court sur plus de 1000 pages, mais on peut déjà se rendre compte que certains éléments ont été modifiés afin de mieux coller avec ce que l’on peut attendre d’une série télé. Là où Stephen King prenait le temps d’explorer plus abondamment chacun de ces personnages, Brian K.Vaughan fait le choix d’en faire disparaître certains (en tout cas dans le pilote) afin de pouvoir recentrer d’emblée son intrigue autour des protagonistes principaux. Un choix plutôt judicieux qui permet d’aller droit à l’essentiel et qui aura je l’espère le mérite de faire succéder plus rapidement les différents rebondissements prévus.
La série apporte d’ailleurs suffisamment de nouveautés et de modifications pour lui permettre de trouver sa propre voie, sans pour autant mépriser le roman dont elle est tirée. La grande majorité de ces changements s’avérant même nécessaires afin de romancer un peu plus cette histoire et la rendre plus attrayante et addictive. Dans tous les cas, la présence de Stephen King en tant qu’executive producer nous amène à penser que la série, même si elle ne sera pas entièrement fidèle à l’œuvre originale, n’en souillera pas l’esprit pour autant.
Un casting (trop) généreux
Sans compter qu’elle va pouvoir profiter d’un atout non négligeable : son casting. Ainsi et à la vue de ce premier épisode, Under the Dome semble vouloir jouer la carte de la sécurité en ayant recours à des acteurs bien connus des sériephiles. Tandis que Dean Morris (Breaking Bad) incarne un Jim Rennie plus intrigant que jamais, que Brittany Robertson (Life Unexpected, The Secret Circle) reste dans le registre adolescent en incarnant Angie McAlister, la série permet à Colin Ford (Supernatural, Revolution) de se révéler véritablement sous les traits de Joe. Si on ajoute à cette liste Aisha Hinds (True Blood), Mike Vogel (Bates Motel, Pan Am), Nicholas Strong (Nashville) ou encore Natalie Martinez (Les Experts : Manhattan), les amateurs de séries télévisées ne seront certainement pas dépaysés.
Mais c’est qu’il est content le monsieur…
Et si côté distribution le casting semble généreux, il l’est tout autant en ce qui concerne l’équipe de développement. Brian K.Vaughan, auteur de comics et scénariste sur Lost, en tant que showrunner de la série, a eu l’intelligence de s’entourer de pointures pour l’accompagner dans cette folle aventure, Stephen King et Steven Spielberg en tête. Espérons juste que le papa d’ET ne porte pas la poisse et que la série ne connaisse pas le même sort qu’un Smash ou qu’un Terra Nova…
Etant donné que bon casting et producteurs connus ne sont pas forcément synonymes de succès, j'en arrive même à douter du bien-fondé de cette équipe. J’ai cette fâcheuse habitude de me méfier de tous ces beaux noms qui parfois ne servent qu’à attirer un peu plus les publicitaires. Aussi, il ne fait aucun doute que la série devra nous convaincre en mettant en avant d’autres arguments…
Révélations et mystères : la recette du succès
Et de ce point de vue, Under the Dome nous donne la sensation d’avoir d’autres cordes à son arc, et ce premier épisode a le mérite de mettre en place suffisamment de conflits et de mystères pour donner envie à quiconque de revenir faire un tour du côté de Chester’s Mill. À la manière d’un pilote traditionnel, il met en place ce qui sera le fil rouge du programme et ce qui devrait faire tenir en haleine les téléspectateurs durant les 12 prochains épisodes.
Alors certes, cela passe par une présentation parfois trop méthodique des personnages, mais pour une série dont l’intrigue repose sur un nombre élevé de protagonistes, on peut dire qu’elle s’en sort plutôt bien. Under the Dome parvient même à trouver un certain équilibre entre ce qu’elle accepte de dévoiler et ce qu’elle refuse de divulguer, insufflant ainsi un climat de paranoïa et de méfiance qui sera au centre de son intrigue. Un climat renforcé par la musique oppressante et un brin stressante qui accompagne ces 40 minutes.
En v’là un qui ne connaîtra jamais le dôme
Que cache Barbie ? Quel est son lien avec le mari de Julia ? Comment va finir cette histoire entre Angie et Junior ? Que se passe-t-il dans la tête du perfide Jim Rennie ? Quelles sont les origines du dôme ? Comment les habitants vont-ils se sortir de cette situation ? Tant de questions nous viennent en tête à la fin de ce premier épisode. Des questions que les scénaristes de la série auront tout le loisir d’explorer dans les semaines à venir.
Même si j’ai quelques réserves concernant certains choix scénaristiques, notamment l’histoire entre Junior et Angie telle qu’elle nous est présentée actuellement, je ne doute pas une seconde que cela puisse s’arranger par la suite. Cet épisode de présentation, plus que prometteur, me donne réellement envie de croire en la série et en son potentiel. Avec Under the Dome, je pense même que nous détenons l’une des meilleures séries à suivre cet été. Ayant lu le roman dont elle est adaptée et tout en sachant pertinemment qu’il ne sera pas respecté à la lettre (ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose en soi), je reste convaincu que de nombreuses surprises nous attendent sous le dôme…
J’ai aimé :
- Le fait que la série apporte des changements sans pour autant dénaturer l’œuvre originale
- La présence de Stephen King en tant qu’executive producer
- Un casting qui tient la route dans l’ensemble
- Cette espèce de musique oppressante qui participe à la dimension paranoïaque de la série
- L’équilibre entre révélations et mystères
Je n’ai pas aimé :
- Le côté trop généreux du casting (hum, y a-t-il anguille sous roche ?)
- La présentation un peu trop « méthodique » des différents personnages et qui ne laisse que peu de place au hasard
- Quelques doutes concernant l’intrigue entre Junior et Angie
Ma note : 14/20
Under the Dome réussit brillamment son entrée et ce premier épisode remplit à merveille les objectifs qui sont les siens, c’est-à-dire présenter ses protagonistes, poser les enjeux de l’intrigue et amener suffisamment de questionnements pour donner envie de revenir y faire un tour. Avec plus de 13 millions de téléspectateurs américains devant leurs écrans lors de la diffusion de cet épisode, la chaîne CBS peut être rassurée. Y en a pour qui l’été s’annonce particulièrement radieux…