Le pitch : Carrie Wells (Poppy Montgomery) possède un don hors du commun : elle se souvient de tout. Absolument tout. Ce qu’elle a vu, ressenti, vécu... Vous lui donnez une date, elle se met en marche comme un ordinateur. Une machine infaillible, ou presque. Il y a en effet une journée dont Carrie n’arrive pas à se souvenir : celle du meurtre de sa petite sœur.
Une mise en route tambour battant
L’épisode commence donc avec Carrie, qui s’occupe de personnes âgées dans un foyer d’accueil. Elle semble particulièrement douée dans ce domaine, si bien qu’on lui propose de venir travailler au foyer et plus en tant que bénévole uniquement. On apprend alors que Carrie a déjà un job, et l’on se retrouve au milieu d’une salle de jeux qui semble clandestine. Faut dire que se souvenir de tout, ça peut aider pour jouer au black-jack.
Notre héroïne se fait donc prendre sur le fait et accompagner dans un bureau sordide, d’où elle se sort par un habile tour de passe-passe impliquant à nouveau son don. Fort pratique.
Rentrée chez elle, elle s’endort paisiblement après une journée bien agitée. Réveillée par des cris, elle sort de chez elle, voit du sang sur le mur, suit la piste, et tombe nez-à-nez avec le cadavre de sa voisine, poignardée.
La police arrive, on se concentre tout de suite sur Al Burns (Dylan Walsh), inspecteur de la NYPD, que Carrie semble fuir. Il commence à enquêter, lorsqu’il entend le nom de Carrie Wells citée comme témoin par son collègue. Ce nom lui met la puce à l’oreille, et il décide d’aller la voir.
Au détour de leur conversation, on apprend alors que Carrie était elle aussi flic à Syracuse avec Al, utilisant son don pour le bien, tout en enquêtant sur le meurtre de sa sœur. Elle était même en couple avec Al. Mais lorsqu’il a classé l’affaire faute de preuves, Carrie a craqué et s’est enfuie.
A ce stade de l’épisode, on peut saluer la mise en scène assez sombre, qui traduit les difficultés de Carrie à vivre avec son don, qui semble être bien plus souvent une malédiction qu’une bénédiction. Et j’ai beaucoup apprécié l’utilisation de son don pour nous faire rentrer dans l’histoire, notamment la conversation avec Al.
Une enquête trop facile…
Encore une fois, ce qui pêche dans ce cop-show, et comme dans beaucoup d’autres, c’est que l’enquête qui est le fil rouge de l’épisode est trop rapidement résolue. Qu’on utilise le don pour trouver l’arme du crime, c’était judicieux et bien fait. Les connexions se font rapidement par l’historique des appels téléphoniques, ça peut se comprendre, mais la façon dont l’amie de la victime crache le morceau si rapidement à Carrie alors que deux minutes avant elle ne dit rien et est en présence d’un avocat, c'est trop.
Une Poppy c'est bien, deux c'est mieux ! Les enquêtes aussi vont deux fois plus vite...
De la même manière, lorsqu’il y a des aveux trop faciles, on sait que 10 fois sur 10, le vrai coupable court toujours les rues, et c’est quelqu’un de proche qui a été couvert.
Un fil rouge intrigant
On passera néanmoins sur une enquête bâclée, car on se doute que ce n’était qu’un prétexte pour que Carrie reprenne son job dans la police. En effet, elle recommence à avoir des visions de ce fameux jour, des souvenirs, qui sont plus tard corroborés par le dossier que lui envoie Al. Elle commence à se souvenir, et l’on se doute qu’elle va se relancer dans l’enquête.
Al, encore amoureux de Carrie. Logique. Cliché même...
Après tout, enquêter sur la mort de sa sœur sans avoir de souvenir, c’est quelque chose d’inhabituel, et j’ai hâte de voir ça. J’espère d’ailleurs qu’on fera la part belle à cette storyline, on ne le fait jamais assez, et le format « Un épisode = une enquête » deviendrait lassant…
On apprend également pour finir que la mère de Carrie est au foyer ou elle fait du bénévolat, atteinte d’Alzheimer. La mémoire c’est une histoire de famille…
Puisque c’est un pilote, au lieu de dire ce que j’ai aimé ou ce que je n’ai pas aimé, je vais plutôt vous dire pourquoi regarder ou ne pas regarder.
Pourquoi regarder ?
- Un pitch sympathique
- Un fil rouge intrigant
- Un don plutôt bien utilisé
- Une réalisation assez sombre et intense
- Poppy Montgomery
Pourquoi ne pas regarder ?
- Un cop-show comme beaucoup d’autres
- Des personnages pas très creusés en dehors de Carrie
- Pas d’humour
Au final, ce pilote ne révolutionne pas le genre du cop-show. Ceux qui aiment ce genre apprécieront Unforgettable, les autres auront sûrement plus de mal. A noter, par rapport aux deux ou trois gros cop-shows du moment, comme NCIS, The Mentalist et Castle, une quasi-absence d’humour. Le ton était volontairement sombre pour ce pilot. On verra sur la durée, mais l’humour est aussi ce qui fait la force d’un cop-show, ça et l’alchimie entre les personnages. Unforgettable n’est pas à oublier, mais ne sera pas le hit de l’année.
Ma note : 13/20