Pitch Da Vinci Testament
Nathaniel Roland, un riche collectionneur d'art meurt en laissant à chacun de ses deux héritiers un testament où chacun d'eux est désigné comme l'unique héritier. Devant l'incapacité de départager les deux plaignants, Caffrey est chargé d'expertiser les deux testaments afin de déterminer lequel est l'original. Seulement, l'analyse va révéler qu'il s'agit de deux faux qui, une fois réunis, contiennent les indices d'un jeu de piste menant au vrai testament.
Un jeu de pistes qui tourne totalement en rond
Si la base de départ de l'intrigue est assez amusante et sort Neal de sa routine habituelle, la fascination de ce White Collar pour les chasses aux trésors m'a toujours agacée, car il ne produit que des épisodes au mieux médiocres. A aucun moment le scénario ne donne de vraie raison de s'intéresser à cette affaire, hormis l'enthousiasme assez artificiel mais communicatif des deux acteurs principaux. La première partie devant le cadran solaire rame abominablement car tout comme les deux héritiers, personne d'autre, hormis Caffrey et Burke, ne semble s'intéresser à cette histoire.
L'enlèvement de la fille d'un des héritiers amènera un petit enjeu dramatique supplémentaire, mais les séquences bouche-trous se succèdent rapidement, atteignant leur paroxysme au Planétarium. Toutes les tentatives des scénaristes de sauver cet épisode de la médiocrité ne font qu'accentuer l'aspect chimérique de l'ensemble. Seule l'intrigue mythologique, incarnée par l'arrivée de l'Agent Matthews, va amener quelques scènes amusantes où Neal utilise au maximum son pouvoir de séduction. Les acteurs font de leur mieux pour nous vendre cette histoire, mais le déroulement incohérent, les indices tarabiscotés n'aident vraiment pas à se sentir concernés par ce joyeux bazar.
En retombant dans son goût étrange pour les histoires de trésor, White Collar confirme ses mauvaises habitudes de la saison deux dans le but de refaire travailler ensemble Neal et Peter. C'est pourtant dans ses rares instants où le doute de l'Agent Burke revient que l'épisode retrouve un semblant d'intérêt, nous offrant du coup un final assez intéressant.
Des acteurs qui tiennent la barque à flot
Si le scénariste Mark Goffman a toujours donné à la série ces meilleurs épisodes, celui-ci est de loin le pire qu'il ait produit, ne servant qu'à fournir différentes scènes pour mettre chacun des personnages en valeur. Pas assez visuel, le coup des miroirs ne fonctionne pas vraiment, l'astuce scénaristique est tordue et peu convaincante du point de vue du rendu à l'image. Les auteurs utilisent à fond chacun des personnages, allant même jusqu'à mouiller Satchmo, le chien de Burke, dans les combines louches de Caffrey au travers d'un plan assez ridicule.
Conscients de la faiblesse du script de départ, les scénaristes proposent de bons dialogues qui permettent aux comédiens de jouer sur du velours, chacun disposant de son moment d'héroïsme au sein de l'intrigue. Comme dans un tour de magie, le réalisateur tente de détourner notre attention des lacunes du script et y parvient en partie en jouant sur la bonne alchimie entre chacun les comédiens, surtout Willie Garson toujours excellent. Mais au moment du climax, la prévisibilité de la conclusion de l'intrigue et la bêtise abyssale du méchant détruisent dans l'oeuf toute tentative de faire croire à cette histoire totalement ridicule.
Pour anecdote, on signalera la présence de Christopher Masterson (Francis dans Malcolm) dont la participation à l'histoire se limitera au strict minimum. Dommage car son personnage, un des deux frères héritiers, aurait du en toute logique occuper une place centrale, preuve supplémentaire de l'absence de sérieux de cette production.
Une fascination inquiétante
Tout comme l'intrigue Rambaldi d'Alias, la fascination des auteurs pour la fabrication de mystères ridicules est ce qui m'agace le plus dans White Collar. Alors que la ligne directrice du show était clairement posée (un flic qui collabore avec un truand), je ne parviens pas à comprendre l'intérêt de concevoir des scénarios de la sorte. L'intrigue de la boîte à musique, monumentale catastrophe de la saison présente, a prouvé l'incapacité des auteurs a se lancer dans ce style d'histoire sans véritable enjeu.
De plus, l'équipe artistique a cru bon de changer le générique pour quelque chose d'assez raté, mais cette fois-ci le débat est ouvert. La confrontation entre Burke et Caffrey n'a pas encore eu lieu, espérons que les épisodes à venir vont cesser de tourner en rond pour en venir à l'histoire la plus intéressante sur le trésor et le plan de Mozzie pour s'enfuir avec. D'ailleurs, je suis surpris qu'un tel trésor n'ait pas encore motivé Willie Garson à lâcher Neal pour la jouer solo... espérons que cette webcam ne soit pas qu'une simple caméra.
J'aime :
- un casting qui fait de son mieux
- les scènes avec l'Agent Matthews
Je n'aime pas :
- un scénario sans enjeux
- des personnages inutiles
- la scène de l'observatoire inutile
- le nouveau générique
Note : 09 / 20
Un épisode décevant et raté, fondé sur un concept de chasse au trésor particulièrement stérile et ennuyeux. Il ne reste donc que la bonne alchimie entre les comédiens et quelques dialogues amusants pour éviter le désastre. Heureusement, la dernière scène, plus axée sur la mythologie, s'avèrera bien plus excitante que tout le reste de l'épisode.
Je ne sais ce qu'ils ont à USA avec le Smithsonian, mais cela commence à devenir une manie.