Pitch dentifrice
Frank De Luca, un parrain de la mafia de Detroit, est de passage à New York à la recherche d'un arnaqueur célèbre appelé le "Dentiste de Detroit". Or il s'avère que ce mystérieux personnage n'est autre que Mozzie, l'associé paranoïaque de Neal, qui avait dans sa jeunesse arnaqué la mafia. Lorsque 'ancien directeur de son orphelinat est menacé, Mozzie se retrouve contraint à demander de l'aide au FBI.
Un récit dont Mozzie serait le héros
Second rôle inamovible habituel de la série, couteau suisse perpétuel des scénaristes, Mozzie aura souvent été à la source des moments les plus divertissants du show grâce au talent sans pareil de Willie Garson. Les scénaristes jugent cette fois-ci intéressant de le transformer en légende vivante de la mafia, le mystérieux "dentiste de Detroit", tout en oubliant au passage de donner une once de crédibilité à leur histoire. En optant pour un ton trop léger, voire parodique, les auteurs privent cette histoire assez touchante d'une partie de son potentiel, misant tout sur un aspect comédie assez prévisible.
Assez atroces, les flash-back montrent vite les limites d'une réalisation médiocre qui ne fait pas du tout d'effort de reconstitution. L'objectif est clairement la seconde partie de l'épisode, bien plus réussie, où Mozzie et Neal déploient tous leurs talents pour se sortir d'une situation complexe. Au final, l'ensemble n'est pas mauvais, Willie Garson parvenant à rendre attachant son personnage et du coup toute cette histoire assez abracadabrante. Il reste au final un épisode solo au démarrage vraiment poussif qui ne s'avère vraiment intéressant que par la quantité d'informations qu'il nous fournit sur les rapports entre Mozzie et l'esprit de famille.
Si le début laisse craindre le pire, la fin joue sur du velours et propose un dernier acte vraiment divertissant où les agents chargés de surveiller Willie Garson sont vraiment à plaindre. Le plan a beau être trop ingénieux pour être crédible, le seul objectif de cette histoire est de faire du remplissage avec un divertissement simplet mais agréable.
White Collar et l'esprit de famille
Thème récurrent du show, la famille occupe une place importante dans la vie des héros, chacun ayant un rapport différent avec son enfance. Point de faiblesse chez Mozzie ou Neal, elle est une force pour Peter qui trouve toujours en Elisabeth un vrai soutien lors des moments délicats. Cette saison est la première où Neal, après avoir longtemps gardé ses distances avec les autres, se retrouve pris au piège de la grande famille qui s'est lentement construite autour de lui. Bloqué par ses attaches, il comprend épisode après épisode qu'il est difficile de fuir un personnage tel que Neal Caffrey, un alias qui a totalement modifié son rapport avec le monde.
Même Mozzie, qui devrait lui montrer l'exemple, se montre particulièrement sentimental par rapport à l'orphelinat de son passé et à son ours Mozart. Cela peut sembler désuet et un rien pathétique (la faute à une mise en scène peu inspirée) mais le message reste là, à savoir qu'une part de soi, la plus secrète, la plus personnelle, a besoin de conserver cette connexion avec notre propre passé. Caffrey comprend petit à petit qu'en rompant tous ses liens avec ce qu'il fut, il se priverait d'une richesse intérieure sans comparaison avec celle plus matérielle que lui fournira son trésor.
Car nul homme n'est une île, et Neal laisse encore une fois la connexion entre lui et Burke gagner en profondeur, l'agent du FBI faisant preuve d'une sincérité telle qu'il brise toutes ses défenses. Plus qu'une simple affaire de flic - voyou, White Collar conte l'histoire d'une amitié impossible, mais qui s'enracine peu à peu, transformant ceux que tout oppose en deux frères, jouant à chasser les méchants comme deux enfants dans une cour de récréation.
Un épisode solo en forme de parenthèses
Laissant de côté toute mythologie, les auteurs de White Collar construisent une intrigue qui sert avant tout les comédiens, donnant l'occasion au casting de faire preuve de toute sa classe. Burke et Caffrey s'amusent beaucoup et l'histoire se conclue avec assez d'intelligence pour permettre d'oublier un démarrage clairement poussif et mal pensé. Je regretterais pour ma part que l'enfance de Mozzie n'ait pas profité d'un meilleur traitement, cette histoire d'ours en peluche ne possédant pas la signification qu'elle aurait dû.
Mais tout ceci s'acère en définitive plutôt sympathique, très convivial. Et Mozzie s'avère irrésistible dans son numéro de casse-pied, s'amusant à torturer les "suits" comme il les appelle. La scène avec Elisabeth est très intéressante, prouvant que la série possède encore un angle de la vie de Mozzie toujours inexploité : son rapport avec les femmes. Chaque épisode appuie l'idée que White Collar est plus qu'une simple histoire de chasse aux méchants et c'est bien ce qui fait sa force.
J'aime :
- Mozzie en grande forme
- Une seconde partie très divertissante
- le casting toujours impeccable
- la banane-couteau. Indispensable.
Je n'aime pas :
- un premier acte bâclé
- une réalisation très moyenne dans les séquences de flash-back
- pas vraiment crédible
Note : 11 / 20
Un épisode assez agréable mais qui paye cher son démarrage particulièrement poussif, flirtant même avec le ridicule lors de scènes d'introductions peu inspirées. Reposant beaucoup sur la qualité de son casting et en particulier Willie Garson, toujours impeccable, White Collar fournit un divertissement agréable mais qui manque cruellement de crédibilité.