Critique : White Collar 3.06

Le 15 juillet 2011 à 05:39  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode classique, mais qui offre un joli développement à une mythologie toujours aussi passionnante. Au programme, Caffrey et son double, Burke en retrait tandis que Sara pénètre un peu plus l'intimité trouble de Neal.
Par sephja

Critique : White Collar 3.06

~ 6 minutes de lecture
Un épisode classique, mais qui offre un joli développement à une mythologie toujours aussi passionnante. Au programme, Caffrey et son double, Burke en retrait tandis que Sara pénètre un peu plus l'intimité trouble de Neal.
Par sephja

Pitch Neal 2.0 

Un jeune voleur surnommé par le FBI "Robin Hoodie" se spécialise dans le vol d'antiquité à des personnes aisés avant de verser un montant à des oeuvres de charité. Très comparable à Caffrey, il va commettre une erreur en dérobant un bustier en diamants à Carlysle, un homme d'affaires particulièrement douteux. De son côté, Mozzie, qui prépare les fausses identités pour Neal et lui, entrent en contact avec le jeune voleur et le présente à Neal.

 

 

 

Caffrey et son propre reflet 

Si l'intrigue de base peut sembler particulièrement classique et plutôt peu originale, son intérêt va se retrouver renforcer par une mythologie qui donne ici tout son sens à l'épisode. En confrontant Neal avec un voleur ayant le même profil que lui, les auteurs essayent avant tout de placer Caffrey devant un miroir, celui de sa propre évolution. L'intrigue joue sur du velours et ne s'embarrasse pas de détails inutiles, ne vouant qu'un intérêt minime à la partie investigation. Du coup, Peter est mis le temps d'un épisode sur la touche, l'histoire se centrant avant tout sur le trio Neal - Mozzie - Sara. 

Entre le comportement chaleureux de Mozzie envers Scott et l'attitude plus distante de Caffrey se lit le fossé qui s'est creusé lentement entre les deux "partners in crime". Si le cynisme de Neal du début d'épisode laisse apparaître une pointe de jalousie plutôt bienvenue, son paternalisme en fin d'épisode est le signe révélateur des changements opérés chez Caffrey. Seul face à son reflet en plus jeune, Neal n'aime pas ce qu'il voit, malgré une pointe de nostalgie nécessaire, et tente d'aider Scott à évoluer dans la même direction que lui. 

Cette attitude consistant à pousser le jeune voleur à se rendre est assez troublante, car elle vient parfaitement en écho avec la mythologie de cette année. Si ce scénario peut paraître assez faible, il va permettre aux auteurs de proposer un descriptif assez complet de la situation des différents personnages par rapport au point de départ de la saison. 

 

Une bonne mythologie est la clé du succès 

Un épisode plus faible en apparence, qui va vite basculer dans le genre du film de braquage mettant en scène notre quatuor de voleur. Le casting impeccable tient parfaitement le navire à flot, Hilarie Burton héritant d'un peu plus de mise en lumière que d'habitude. Le divertissement est de qualité et sa simplicité permet de laisser assez de temps pour redonner la place nécessaire au développement de l'excellente mythologie de cette saison. Obligé d'agir sans communiquer son plan à Peter, Neal va tester la confiance du FBI qui va répondre de manière positive, faisant retomber la tension du début de saison. 

Seulement Burke garde l'avantage et cache son jeu, de plus en plus convaincu de la culpabilité de Caffrey et Mozzie à qui il laisse une chance de s'en sortir. Les éléments se mettent lentement en place et la série avance de manière particulièrement convaincante vers un final prometteur où le duo devrait découvrir le fossé qui se creuse petit à petit entre eux. De moins en moins dans son univers avec les voleurs de haut vol, Caffrey commet toute une série de petites erreurs et devra se questionner sur la vraie valeur de ce qu'il possède, débat passionnant sur la vraie valeur entre la richesse intérieure et matérielle. 

Une mythologie forte est le point central d'un bon divertissement, transformant des épisodes faibles en de passionnants développements sur les personnages et leur évolution. Tout en servant un épisode efficace et sympathique, bien que prévisible, White Collar se donne le temps de sortir Burke du jeu afin de séparer les deux univers qui composent la série et que les épisodes précédents s'étaient efforcés de mélanger.  

 

Neal Caffrey et la faiblesse des sentiments

En tant que voleur, Neal ne se devait pas de commettre la moindre erreur, sous peine de se retrouver avec la police à sa porte en perdant ce coup d'avance dont il a toujours besoin de disposer. En baissant sa garde avec Sara, Neal prend le risque de l'intimité, preuve à la fois d'un homme qui désire se stabiliser ou signe de l'arrogance de celui qui ne pense jamais être pris. Entre l'image romantique de l'homme conquis qui ose enfin avouer ses sentiments et celle du voleur brillant et manipulateur, les auteurs ne cessent de faire glisser Neal d'un côté à l'autre avec brio. 

Tout le charme du héros tient dans cette ambivalence que Matt Bomer incarne à merveille, jouant sur une certaine sobriété pour montrer un visage à la fois charmeur et calculateur. Plus qu'une simple anecdote, sa relation avec Sarah est l'écho de l'ambivalence de ce personnage et permet de se questionner sur la sincérité de ses sentiments. Comme dit en début de saison, le sourire de Neal dans le final de la saison deux a totalement bouleversé notre vision du personnage, donnant un moteur incroyable pour les épisodes à venir. 

Comme quoi, un simple sourire, placé au bon moment, peut absolument tout changer, surtout lorsque Neal commet des fautes graves que je vous laisse découvrir. Un épisode d'apparence sympathique et plutôt commune, mais d'une grande richesse du point de vue de la mythologie, preuve de la belle maîtrise dont fait preuve l'équipe créative. 

 

J'aime : 

  •  un épisode qui sépare les deux univers du show
  •  la relation Neal et Scott plutôt intéressante 
  •  un scénario parfaitement maîtrisé 
  •  une mythologie forte 

 

Je n'aime pas : 

  •  une histoire trop anecdotique 
  •  un récit prévisible et assez classique 
  •  certains personnages laissés de côté 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode qui ne paye pas de mine, offrant un divertissement assez classique, typique de l'univers du show, sur fond de braquage en confrontant Neal à une version 2.0 de lui même. Car la richesse viendra du développement brillant de la mythologie de la série en montrant parfaitement l'évolution de Caffrey et le dilemme devant lequel il se trouve. Avec beaucoup à perdre, Neal joue gros et se pose la question de sa propre détermination.

L'auteur

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