Une vie comme un trésor
Keller détient Elisabeth et propose à Burke le choix suivant : le trésor de Neal contre la vie de son épouse, tandis que le FBI peine à trouver la moindre piste. Peter va alors mettre Caffrey devant le fait accompli, son associé choisissant de ne pas lui mentir en l'emmenant là où le trésor est dissimulé. Seulement, Mozzie a pris les devants en faisant tout disparaître, avant de s'évanouir lui aussi dans la nature.
Résumé de la critique
Un épisode légèrement décevant que l'on peut détailler ainsi :
- un point de départ discutable
- une intrigue à rallonge légèrement poussive
- l'histoire d'Elisabeth moyennement convaincante
- un retour légèrement décevant
La fin des ambiguïtés
Après une saison estivale qui faisait partie des bonnes surprises de 2011, White Collar s'était arrêté à l'enlèvement d'Elisabeth par Keller qui cherche toujours à récupérer le trésor. Le point très réussi de cette première moitié de saison consistait dans la capacité de la série à jouer avec nos nerfs, Caffrey parvenant avec talent à dissimuler qu'il était en possession de celui-ci. Un récit trouble où Neal perdait son sourire perpétuel pour laisser apparaître une noirceur particulièrement intéressante, installant une vraie tension dans les derniers épisodes.
Mais plutôt que de poursuivre sur ce registre, l'implication d'Elisabeth dans l'intrigue du jour va entraîner une modification dans le comportement de Caffrey et Mozzie. Le temps est à la sincérité, avec l'aveu de Neal vite expédié dès les premières minutes, marquant la fin d'un acte narratif pourtant tellement en phase avec l'esprit du show. L'union sacrée s'installe pour faire tomber Keller, permettant aux scénaristes de marquer un tournant au sein de la saison tout en évitant d'envisager les conséquences pour Neal de la révélation de son mensonge.
Tim DeKay mène la danse et le comédien est vraiment convaincant dans le premier acte, installant une intensité forte qui laisse présager du meilleur. Malheureusement, cette tension va diminuer petit à petit, le scénario n'arrivant jamais à trouver son second souffle, la faute à une gestion du récit plutôt maladroite et à certaines idées discutables. Légèrement décevant, ce retour de White Collar offre un bon divertissement, mais déçoit en comparaison avec la qualité de cette saison estivale.
Manque de dynamisme
Le rapt d'Elisabeth va servir d'argument pour marquer une rupture dans la saison, la fureur de Burke poussant Neal à cesser son jouer au jeu du chat et de la souris. Le problème est qu'à partir de ce point, les scénaristes vont faire du remplissage, tentant de gagner du temps à plusieurs reprises, en commençant par la disparition de Mozzie, obligeant Neal à recourir à des moyens extrêmes pour le joindre. Plutôt que de laisser apparaître des changements dans les relations entre les personnages, les scénaristes justifient par le biais du kidnapping un retour à une certaine routine.
Les auteurs abandonnent toute ambiguïté et reviennent à un divertissement mécanique en montrant un visage positif de chacun de leurs personnages, le rapt d'Elisabeth permettant d'effacer les vieilles rancunes. L'astuce est un peu trop simple et même Keller va se montrer moins diabolique que d'habitude, donnant l'impression d'une motivation qui va decrescendo au fil de l'épisode. Le plan pour récupérer le trésor est assez laborieux malgré quelques bonnes scènes et fournit un divertissement à minima, cherchant avant tout à recréer une dynamique efficace entre les personnages principaux.
Manquant de rythme dans sa conclusion, White Collar offre un épisode plaisant, mais qui délaisse beaucoup trop la partie investigation autour du rapt, allongeant inutilement la storyline autour de la récupération du trésor. Trop passif, Neal déçoit un peu dans un épisode qui l'aura envoyé au tapis, l'obligeant à abandonner sa noirceur pour un nouveau costume de héros un peu trop propre.
Une prise d'otage pas très convaincante
C'est là que se situe le point noir de l'épisode, à savoir le manque de conviction des scénaristes dans cette histoire d'enlèvement qui va vite s'avérer assez poussive. Enfermée sans être restreinte, Elisabeth va évidemment tout faire pour s'échapper, profitant de la consternante naïveté de son garde particulièrement crédule. Tout est un peu trop mécanique et prévisible et les comédiens n'arrivent jamais à rendre crédible cette évasion cousue de fil blanc et trop fléchée, avec un décor simpliste loin des standards esthétiques habituels de la série.
L'enquête de Diana et Jones aurait pu apporter un second souffle bienvenue à cette chasse au trésor, mais tout reste trop confus, comme si les scénaristes refusaient d'explorer ce pan de l'intrigue. Leur objectif est vraiment de recréer le trio Neal - Peter - Mozzie, préparant le changement de direction de la saison vers un retour à du divertissement calibré. Bien qu'une vieille amitié lie Keller et Caffrey, voir le kidnappeur d'Elisabeth se transformer en confesseur de Neal va achever de faire chuter la crédibilité de l'ensemble, Neal montrant une volonté un rien décevante de privilégier la stabilité à la liberté.
Sans être totalement mauvais, White Collar ferme la page estivale et lance une toute nouvelle saison, orienté sur un retour à une certaine routine, loin des histoires de trésors et de mensonges. Seulement, en privant Neal de sa dimension trouble, les auteurs prennent un gros risque, lui retirant du même coup un peu de son charme en allant contre le principe de départ de la série. Moins ambitieuse que prévue, cette reprise reste un divertissement plaisant, laissant quelques craintes concernant l'ambition des scénaristes pour la suite de la saison.
Une reprise au goût amer
Bien sûr, l'attente de quatre mois aura entrainé chez le spectateur un sentiment de frustration qu'il semblait impossible de combler, mais la déception est justifiée de voir White Collar abandonner la belle dynamique de cet été. Il reste désormais à attendre la suite en espérant que Peter saura faire preuve d'un peu de rancune, l'amitié entre les deux ne pouvant pas se reconstruire aussi facilement. Une porte s'ouvre pour Neal, l'occasion pour la série de changer les règles du show en donnant une liberté supplémentaire à son héros, en espérant que Caffrey n'y perde pas son âme.
Au final, un épisode correct, pour une reprise qui clôt sans enthousiasme l'histoire autour du trésor et du rapt d'Elisabeth, offrant un épisode plaisant, mais plutôt poussif. Manquant de conviction dans sa narration, la série nous propose un divertissement à minima un peu décevant après toute cette attente, cherchant avant tout à retrouver la dynamique de son duo vedette. La scène finale marque malgré tout le début d'un nouvel arc intéressant, en espérant que l'idée sera aussi prolifique que ce trésor nazi qui aurait mérité une bien meilleure fin que celle-ci.
J'aime :
- le lancement particulièrement intense
- l'épisode reste plaisant dans l'ensemble
- le final intriguant
Je n'aime pas :
- le manque de conviction des auteurs
- une prise d'otage peu crédible
- beaucoup de scènes de remplissage
Note : 12 / 20
Un épisode qui déçoit par rapport aux attentes énormes créer par le cliff du summer finale qui trouve ici une conclusion assez moyenne et pas vraiment inspirée. Au final, l'épisode reste plaisant, lançant une toute nouvelle saison qui va voir Neal se faire proposer un nouveau choix assez alléchant.
sephja
