Critique : White Collar 3.12

Le 26 janvier 2012 à 06:34  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode très réussi où Neal va sortir le grand jeu pour prouver à Peter qu'il mérite sa confiance.
Par sephja

Critique : White Collar 3.12

~ 7 minutes de lecture
Un épisode très réussi où Neal va sortir le grand jeu pour prouver à Peter qu'il mérite sa confiance.
Par sephja

Dead Poet Society 

Evan Leary, un élève d'une école privée de Manhattan, se présente au bureau de Peter pour porter des accusations sur l'un des administrateurs de l'école, Andy Woods. Connu du FBI pour ses liens avec les cartels de drogue, la piste paraît assez solide pour pousser Neal et Peter à mener leur enquête. Pour Caffrey, c'est le moment de se montrer sous son meilleur jour, son destin reposant dans les mains de Peter qui est sur le point de témoigner concernant l'affaire Keller. 

 

Résumé de la critique 

Un très bon épisode que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode conçu pour mettre en avant la sensibilité de Neal 
  •  des dialogues remarquables et une mise en scène élégante 
  •  un duo complémentaire et irrésistible 
  •  la place intéressante d'Elisabeth dans ce récit 

 

 

Caffrey et la vision romantique de la justice 

Après avoir mis fin à l'histoire de Keller et du trésor, White Collar place l'avenir de Neal sur la balance, Peter possédant le moyen de le renvoyer en prison. Il s'agit donc pour Caffrey de racheter la confiance de Peter, que ce soit par le biais de quelques biens matériels ou en prouvant son efficacité au travail. C'est évidemment le second angle qui va être privilégié, les auteurs nous proposant une intrigue qui va servir à mettre en avant le côté respectable et séduisant de Neal au travers d'une intrigue dans une école privée huppée.

En effet, à la différence de Peter qui cherche à contrôler la situation, Caffrey va beaucoup improviser, profitant d'un quiproquo pour devenir le temps d'une journée enseignant de littérature, entrant ainsi en contact avec la fille du suspect. L'idée est totalement irréaliste, mais s'appuie sur le charme indéniable du comédien et la volonté affichée de Neal de prouver à Peter qu'il est un atout pour lui. Pour les auteurs, c'est surtout l'occasion pour le héros d'afficher une sensibilité à l'opposé de celle de Burke, appuyant l'idée de la parfaite complémentarité des deux personnages.

Personnage romantique par essence, Neal apporte un charme indéniable à une histoire assez basique, prouvant que son goût pour la liberté n'est pas incompatible avec son travail avec le bureau. Caffrey s'amuse dans son rôle d'enseignant, Matt Bomer nous sortant le grand jeu pour un épisode très divertissant et parfaitement réussi, avec une richesse dans les dialogues et une finesse dans l'humour absolument irrésistible. 

 

Le style White Collar 

Laissant la mythologie de côté, White Collar se lance dans l'exercice de style, avec un standalone reposant sur une mécanique très classique et particulièrement efficace. Peter gère donc le côté investigation pendant que Neal joue les électrons libres, imprévisible en affichant un goût singulier pour la justice qui dépasse le cadre de la seule enquête . L'exploitation de la dimension sentimentale de l'épisode avec Mozzie est particulièrement amusante, le final ayant ce petit côté excessif qui fait le charme de White Collar. 

Le visuel, opposant des mouvements de caméra horizontaux à un univers de lignes verticales, renoue avec la qualité habituelle de la série, offrant un spectacle à la fois élégant et dynamique. Mais plus que tout cela, ce sont les dialogues qui sont un vrai plaisir, parfaitement ciselés par des scénaristes très inspirés. L'humour est d'une grande finesse, avec quelques répliques à double sens qui font mouche dans un épisode parfaitement bien construit, exemple parfait du style "White Collar", mêlant esprit cartésien et souffle romantique. 

La construction de l'alias de Peter est l'exemple parfait du fonctionnement de la série, Neal voyant dans la fabrication d'une fraude un besoin de créer quelque chose de réel, approche artisanale en opposition au pragmatisme de Peter. Les nombreuses remarques sur Linda et Peter Jr sont autant de pépites qui montrent la parfaite synergie du duo, Caffrey empêchant Burke d'installer une distance professionnelle à l'approche de la résolution de l'affaire Keller.

 

 

L'art de fabriquer des duos 

Plus que son intrigue policière, cet épisode de White Collar repose avant tout sur son duo vedette, confirmant la parfaite synergie entre les comédiens Tim DeKay et Matt Bomer. Par son style imprévisible et naturellement séduisant, Neal fascine Peter qui ne parvient pas à conserver un jugement objectif, Caffrey possédant cette capacité à troubler la réalité, à lui donner des nuances inattendues. Pourtant, une fois dans la position d'enseignant, il se retrouve contraint de parler la langue de la vérité, d'afficher une culture et une sensibilité sans avoir la possibilité de la travestir. 

La scène où Peter vient l'embêter en plein milieu de son cours est irréaliste, mais indispensable car elle lui permet de déstabiliser Neal, celui-ci se retrouvant dans les cordes durant quelques secondes. En affichant son goût pour la poésie, les auteurs appuient au maximum l'idée du héros romantique, peut-être même un peu trop d'ailleurs avec une conclusion légèrement excessive. Malgré tout, on ne peut qu'apprécier le goût indéniable de la chaîne USA pour concevoir des duos efficaces tant le charme de cette équipe de choc est indéniable. 

L'amitié est un sentiment complexe, reposant sur une alchimie mystérieuse dont White Collar a trouvé la formule, proposant un épisode qui met parfaitement en valeur le duo Burke - Caffrey. D'une histoire en apparence anodine, la série parvient grâce à ses qualités formelles et humaines à produire un divertissement de haute volée, l'exemple parfait des qualités d'un show encore bien vivant. 

 

Le besoin d'une référence 

Si l'épisode apparaît en apparence comme un simple standalone, l'intrigue possède une part de mythologie forte reposant sur la volonté de Peter de punir Neal concernant son mensonge. Perdu entre sa conscience professionnelle et sa sympathie forte pour Caffrey, Burke ne sait plus quelle vérité serait la plus juste, se rabattant sur Elisabeth pour porter un regard objectif sur tout ceci. L'occasion de souligner l'importance de ce personnage qui, malgré des apparitions limitées, occupe une place importante dans l'univers de l'agent du FBI, élément insuffisamment mis en avant dans l'épisode précédent.

En conclusion, du très bon White Collar qui prouve que la série possède un duo toujours aussi irrésistible et des qualités d'écriture indéniables. Un retour dans un univers scolaire qui permet d'afficher les différentes sensibilités des deux personnages principaux, Neal essayant de convaincre Burke qu'il mérite de conserver sa liberté. Portée par une qualité d'écriture indéniable et une réalisation particulièrement séduisante, la série nous fournit un divertissement haut de gamme, excellente surprise après la reprise maladroite de la semaine passée. 

 

J'aime : 

  •  la qualité remarquable des dialogues 
  •  la finesse de l'humour dans les réparties entre Neal et Peter 
  •  les qualités esthétiques indéniables 
  •  un récit rythmé et maîtrisé 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue romantique entre Chloe et Evan un peu trop naïve 

 

Note : 14 / 20 

Du très bon White Collar avec un épisode particulièrement efficace qui lance à merveille cette seconde moitié de saison sur le thème de la nature de la connexion entre Neal et Peter. Du divertissement haut de gamme qui repose sur des dialogues finement écrits et des qualités esthétiques remarquables, confirmant la parfaite complémentarité du duo Burke - Caffrey. 

L'auteur

Commentaires

Avatar Natas
Natas
Super critique, et j'ai aussi trouver l'épisode très bon !

Derniers articles sur la saison

Critique : White Collar 3.16

Un season final qui joue la carte de la simplicité avant d'offrir un divertissement de très haute tenue, à l'image de cette remarquable saison.

Critique : White Collar 3.15

Un épisode réussi qui voit Mozzie et Neal intégrer le groupe du voleur Gordon Taylor, posant la question de leur loyauté.

Critique : White Collar 3.14

Un épisode correct avec Peter qui se met à l'écart pour préparer l'anniversaire d'Elisabeth, laissant Neal seul aux ordres de Sarah.