Jiminy Cricket, acte 7
Septième épisode et déjà la moitié de la saison pour Wilfred qui continue sur sa lancée, sans accuser de baisse sérieuse de régime. Comme à son habitude, cette semaine est l’occasion d’apprendre une nouvelle leçon sur les choses de la vie, en l’occurrence laisser tomber sa fierté pour demander de l’aide lorsque l’on en a besoin.
Alors, la leçon de morale est peut-être le point noir de la semaine. D’habitude amenée de manière subtile, ici elle nous est servie dès le départ par Wilfred qui veut que Ryan renonce à sa fierté pour laisser sa sœur l’aider. Tout au long de l’épisode, Wilfred ne va pas arrêter de le dire explicitement à Ryan qui continue de s’entêter. Et c’est un peu ce qui m’a gêné sur cet épisode, le fait que Wilfred se positionne explicitement comme la conscience de Ryan là où, les épisodes précédents, la façon dont s’était amené était plus subtile, moins directe.
Ceci ne l’empêche heureusement pas d’ourdir un nouveau plan diabolique pour faire comprendre sa pensée à Ryan. Et ce plan implique la maman de Malcom qui, depuis que son mari l’a quittée pour faire de la drogue sur AMC, déprime toute seule avec son fils et une girafe en peluche avec un appétit sexuel discutable. Oui, pour ceux qui pensaient encore que le créateur de cette série est sain d’esprit, il nous montre ici une fois de plus qu’il est un grand malade en sodomisant une pauvre girafe.
Donc, pour rembourser les dégâts qu’il a fait sur la voiture de la maman de Malcolm, Ryan a le choix entre appeler sa sœur pour lui demander de l’aide ou se laisser embarquer dans un plan cul complètement foireux pour essayer de rembourser sa dette en nature. Comme d’habitude, il préfère la solution qui l’évite de se confronter à la réalité, et Wilfred va lui faire comprendre que ce n’est pas la bonne.
Et il va s’en rendre compte dans une scène on ne peut plus géniale où, pour éviter encore une fois de se confronter à sa sœur, Ryan va accepter de sodomiser la girafe en peluche du pauvre fils de la maman de Malcolm, devant lui. Dans le genre « grand moment de solitude », celui-ci obtient une bonne place dans le top 10. Et c’est justement ce moment qui fait comprendre à Ryan qu’à être trop orgueilleux, à ne pas demander de l’aide, il a finalement perdu toute fierté, tout amour propre. Cette scène, bien réussie, parvient à compenser le manque de subtilité évoqué plus tôt : c’est déjà pas mal.
Une sodomie, une sodomie, une sodomie, une sodomisation...
Les girafes en peluche, c'est des chaudes du cul
En parallèle de ça, Wilfred décide de tromper l’ours avec la girafe. Toute cette intrigue à propos de la routine qui peut s’installer dans un couple et la recherche de nouvelles sensations est particulièrement intéressante et encore une fois bien traitée. Pour Wilfred, la girafe est l’opportunité de changer ses habitudes et le prélude à de grandes choses (un peu comme Aureylien avec toute fille sexy dans une série). Mais il se rend très vite compte que la girafe est au final une grosse chaude du cul et que, finalement, la vie avec son ours n’est pas si mal que ça.
Bien que l’on parle ici de chien et de peluches, l’aspect parodique de la situation est bien traité, les différentes scènes de sexes avec la girafe mise en parallèle avec l’histoire de Ryan renforçant l’aspect émotionnel de cette partie. Oui, c’est con, oui, une girafe en peluche peut difficilement être une grosse chaudasse mais pourtant ça fait mouche, probablement parce que, plutôt que d’essayer de coller à la réalité, la série prend le parti d’aller à fond dans la connerie et le n’importe quoi pour faire passer son message. Et ça lui réussit franchement bien.
En dehors de ça, je reviens encore une fois sur l’un des défauts de la série, à savoir qu’elle reste constamment concentrée sur Ryan et Wilfred. Dans cet épisode, on aperçoit une minute la sœur de Ryan et c’est tout : pas de Jeena, pas de copain de Jeena, pas de motard… La série donne parfois l’impression de proposer des épisodes « one-shot » : on a au centre la relation Ryan-Wilfred et tout le reste est jetable, changé à chaque épisode. Certes, ça évite la lassitude, permet de proposer pas mal de guests (là je crois que l’on doit être à 4 ou 5 en 7 épisodes, c’est pas mal) mais au final, on a un peu de mal à s’ancrer dans le reste.
La série est drôle, ne se prend pas au sérieux mais il lui manque quand même cette dimension émotionnelle entre les personnages. C’est peut-être fait exprès de ne centrer que sur la relation Ryan-Wilfred mais les autres personnages, comme la sœur par exemple, semblent du coup bien vides et on a beaucoup de mal à les intégrer dans tout ça. Bon, après, si c’est pour avoir du sentimental à la How I Met qui n’en finit plus, ce n’est pas la peine mais je crois que rajouter un ou deux personnages un peu plus consistants autour de Wilfred et Ryan pourrait être bien.
Bref, épisode de Wilfred dans la veine des précédents, complètement barré. Vive les peluches !
J’ai aimé
- La girafe
- La relation Wilfred-Bear
- La maman de Malcolm
- Le cunilingus (et non, je ne suis pas un gros pervers)
J’ai moins aimé
- La morale, trop appuyée
- Toujours des épisodes « one-shot »
13/20
elpiolito
