Le pitch : Lee Standish (Ben Koldyke, It’s Always Sunny In Philadelphia, How I Met Your Mother, 24…) est un ancien commercial au chômage depuis près d’un an, pour le plus grand désespoir de sa femme Connie. Quand il ne passe pas un entretien, il est au bar avec son ami Angel (Amaury Nolasco, Prison Break, Chase). Il apprend par hasard qu’une entreprise de produits pharmaceutiques recrute des vendeurs, ou plutôt des vendeuses, ce qui va le pousser à se travestir pour avoir un job…
Je ne sais pas sous quelle substance j’étais lorsque j’ai choisi de critiquer ce pilote, mais ça devait être fort en tout cas. Peut-être était-ce le fait que les deux créateurs avaient travaillé sur les saisons 4 à 10 de Friends, peut-être étais-je en mal de comédies… après ce pilote c’est toujours le cas.
Plus cliché, tu meurs. Plus bête aussi.
Vous avez probablement déjà été choqués par le pitch de la série, absurde au possible. Crédible aussi : une entreprise ne recrutant que des femmes, c’est légal et acquis dans la société américaine. Mais si vous avez regardé l’épisode, vous avez en plus dû être choqué par le machisme ambiant, la profonde bêtise et l’immensité des clichés que l’on peut glisser en 21 minutes.
Pour ressembler à une femme, Lee, qui doit mesurer un bon mètre 85, n’a donc qu’à enfiler une jupe, une perruque, et un peu de maquillage, puis de parler avec une voix plus aigüe. Facile, crédible. Eh bien oui ! La supercherie n’est vue de personne ! Affligeant. Les féministes doivent avoir vomi devant leur écran, tant les coups sont bas. On y apprend que la société est dans une « man-cession » (pour récession) où les femmes prennent le pouvoir et vont faire des hommes leurs esclaves sexuels pour des câlins, des bisous et des discussions. On y apprend que la plupart des filles travaillant comme représentantes commerciales pensent que l’essai clinique c’est là où va Lindsay Lohan quand elle a trop bu. La femme la plus intelligente de l’entreprise est donc un homme.
On passera sur certaines absurdités, comme le fait qu’un homme ne reconnaisse pas son meilleur ami à 10 centimètres devant lui alors qu’il a juste une perruque et du maquillage, le pacte qu’ont les deux héros (si j’ai un job, alors tu as un job) alors que l’un est commercial et l’autre mécano, les blagues grasses, les rires enregistrés qui te font te dire « Ah tiens c’est censé être drôle ça »…
Le niveau général est très très bas, à un tel point qu’un seul gag m’a fait sourire réellement, au bureau, là où les scènes fonctionnent le mieux. Parce que le quiproquo à la maison avec la femme de Lee qui semble être nulle au possible et pas du tout crédible, avec Angel qui va sûrement draguer sa boss tout en travaillant pour elle déguisé en femme, ça risque d’être franchement, franchement pénible.
Ils recrutent chez ABC ?
C’est l’interrogation principale après un tel pilote délivré à une heure de grande écoute. On peut se demander comment, quand on nous bassine avec la sélection des pilotes par la qualité, l’annulation de séries soi-disant pas assez rentables (ABC va encore nous le prouver avec Pan Am), 20 minutes aussi pauvres peuvent arriver à la télévision aujourd’hui ? C’est-à-se demander si les vrais usurpateurs de boulot ce ne sont pas les directeurs de la programmation.
Ca sentait la grande classe avec une affiche pareille non ?
Bref, Work It est un pilote exécrable, et je porterai attention à la série à l’avenir uniquement pour savoir quand elle sera annulée et remplacée pour la saison 3 de Cougar Town, qui est hilarante en comparaison.
Pourquoi ne pas regarder ?
- Trop de stéréotypes
- Trop d’insultes à l’intelligence et la gente féminine
- Ce n’est absolument pas drôle
Pourquoi regarder ?
- Pour comprendre ce que ressent CAD devant une comédie.
Ma note : 3/20, comme le nombre de sourires (forcés) esquissés durant l’épisode. Pendant une demi-heure, j’ai oublié ce que c’était de rire…