Dans les coulisses de What Ze Teuf

Le 14 décembre 2013 à 16:11  |  ~ 5 minutes de lecture
What Ze Teuf, qu'est-ce que c'est ? Pour répondre à la question, un des valeureux rédacteurs de Serie-all s'est rendu sur le tournage. Compte rendu...

Dans les coulisses de What Ze Teuf

~ 5 minutes de lecture
What Ze Teuf, qu'est-ce que c'est ? Pour répondre à la question, un des valeureux rédacteurs de Serie-all s'est rendu sur le tournage. Compte rendu...
Par Antofisherb

Il est 15h25 et me voilà aux pieds d'un des deux luxueux appartements utilisés pour le tournage de What Ze Teuf, série produite par la société de production Ledouze et BNP Paribas (oui oui). Des gens vont et viennent en quasi-permanence, et j'apprends que je ne pourrai malheureusement pas assister au tournage de l'épisode d'aujourd'hui. Car oui, WZT pour les intimes (et les tweetos), ce sont 15 épisodes tournés et diffusés dans la foulée du 2 au 20 décembre, dans une chronologie calibrée à la minute près. Préparation le matin, tournage en début d'après-midi, puis post-production jusqu'à la livraison à la chaîne à 19h et enfin scénarisation du prochain épisode le soir même.

 

What Ze Teuf

 

Pour cela, la production a été optimisée au maximum : budget plus ou moins illimité, équipe gonflée (30 à 35 personnes présentes sur le tournage), plusieurs tâches effectuées en même temps. Pendant négatif : avec un tel rythme, pas le droit à l'erreur ni à l'expérimentation sur le tournage. Si une partie de la production va trop lentement, c'est une autre qui en pâtit pour pouvoir livrer l'épisode à temps. Car diffusée juste après Touche pas à mon poste sur D8, What Ze Teuf ne peut se permettre d'avoir du retard et donc de la publicité entre les deux programmes, auquel cas la perte d'audience se ferait sentir. Sur même pas 20 jours de diffusion, pas le temps d'installer un public fidèle, il faut cartonner tout de suite.

D'où l'intérêt des tweets, qui non seulement participent au côté interactif de la série, mais permettent dans le même temps une communication instantanée. Le principe même de What Ze Teuf, c'est donc de faire participer les internautes à l'écriture de la série, en leur faisant envoyer des pitchs de scénarios farfelus qui seront sélectionnés dans la foulée par les scénaristes. On parle actuellement en moyenne 450 tweets par épisodes, chiffre en hausse qui évolue plus ou moins en fonction du guest de l'épisode, connu des internautes à l'avance.

Cela pose bien évidemment la question de la place des internautes dans le processus d'écriture de la série et leur influence sur le scénario final. Les internautes n'ont pas le dernier mot, c'est certain, mais les fils conducteurs que s'étaient donnés les scénaristes peuvent se retrouver chamboulés à tout moment et cette imprévisibilité rend la tâche assez difficile. Les scénaristes s'efforcent néanmoins de garder une cohérence générale dans le caractère des personnages, et sélectionnent ainsi les tweets en ayant cet objectif en tête. Au-delà de l'impossibilité technique d'un tel concept sur du drama 52 minutes, c'est cette question de la cohérence qui le rendrait moins pertinent car y étant beaucoup plus sensible. Ici, dans une shortcom, on s'amuse en gardant un minimum de lisibilité scénaristique, et cela suffit pour satisfaire le spectateur.

D'ailleurs, en parlant de shortcom, quelle différence entre What Ze Teuf et les autres programmes courts du PAF ? Sans compter de toute évidence la dimension participative du projet, il y a d'abord le tournage : là où habituellement, plusieurs épisodes sont tournés le même jour et préparés largement en amont, ici, tout est dans l'immédiat et, diront les mauvaises langues, la précipitation. Il y a également la question du rendez-vous télévisuel, bien moins présent sur une aussi courte période. Même si, par l'assurance d'avoir un nouveau guest à chaque épisode, cette notion n'est pas totalement absente de la série. A ces guests, qui représente un des attraits de la série, s'ajoute aussi une dimension d'improvisation qui semble globalement absente des autres shortcoms, bien souvent très écrites. Cela pourrait sembler incompatible avec le planning très chargé du tournage, et pourtant, les acteurs sont justement choisis pour leur efficacité dans ce domaine et leur vitesse d'adaptation à un scénario.

Pour le moment, la deuxième série coproduite par Ledouze et BNP Paribas après la websérie Mes Colocs marche plutôt bien. Le lead-in est bon, la série dispose d'une bonne réputation et le concept semble novateur. Pour autant, attirer des guests connus reste parfois difficile, pas étonnant étant donné qu'il s'agit là de convaincre de tourner un épisode unique dont le scénario reste encore inconnu. Ceux qui acceptent de tourner dans What Ze Teuf le font souvent par l'attrait du concept et la sensation de défi. Car au-delà de la qualité réelle ou non de la série, c'est bien de cela dont il s'agit : un défi, pour l'instant relevé, dont on verra par la suite dans quelle mesure il portera ses fruits sur le paysage de la shortcom en France. En tout cas, si les quelques épisodes restants continuent sur la même lancée, on risque fort de retrouver la série pour une deuxième saison l'année prochaine.

Bonne nouvelle ou non, c'est à vous de voir.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la série

Aucun article similaire.